SOMMAIRE
4 L’écho des Cabanes…
12 Hivernage :
- 12 Une saison très particulière
- 20 De bons chiffres malgré tout
24 Dossier - Pantières pyrénéennes : Où en est-on?
32 Palombes et rugby - Jean-Luc Arnaud de Villeneuve à la Nouvelle Zélande
34 Portrait - Les bons vivants à la palombière
36 Science - Biomimétisme ancestral
40 Tribune libre - Migration d’antan, migration d’aujourd’hui
42 Autour d’elles... - Chasse speedée ou chasse tempérée?
45 Anecdote
46 Chiens - Des noms de races bien de chez nous !
48 « La tête dans le ciel... »
52 Italie - La découverte de Vitali
55 Dessin humoristique de Serge Faval
56 Les recettes du paloumayre
EDITO
Vous avez dit nuisible !
Le 28 février 2017 sera désormais une date maudite sur l’agenda des chasseurs du sud-ouest ! Ce jour-là en effet la Préfecture de Lot-et-Garonne a pris un arrêté classant le « pigeon ramier » nuisible sur l’ensemble du département du Lot-et-Garonne. L’administration se réfère à des demandes des présidents de la Fédération départementale des chasseurs et de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, mais également à une consultation du public sur le site Internet de la Préfecture et enfin à l’avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage.
Les 7 articles de l’arrêté en précisent le cadre, notamment la période sur laquelle il s’applique : du 1er mars au 31 mars 2017 avec la possibilité de le prolonger jusqu’au 31 juillet 2017, (lire l’arrêté dans son intégralité en page 9).
Cette façon de rabaisser notre chère palombe au rang des vulgaires geais, pies ou autres corneilles va faire jaser dans les palombières. Mais au delà des discussions, il ne faut pas se voiler la face, il s’agit là d’une décision mûrement réfléchie et malheureusement attendue depuis un moment.
L’augmentation étonnante de la population des palombes sédentaires dans le département du Lot-et-Garonne depuis quelques années comme dans l’ensemble du sud-ouest, laissait entrevoir cette mesure. Il s’agit d’une décision purement économique, exigée par des agriculteurs las de subir des dégâts sur leurs cultures, comme celles commises par les sangliers. Une question se pose avec de plus en plus d’évidence : la faune sauvage peut elle encore avoir sa place dans une agriculture dite moderne ?
Nous pouvons essayer de nous rassurer en nous disant que toutes les études concordent : la population européenne des pigeons ramiers n’est pas en danger. Mais celle-ci est-elle suffisante pour résister longtemps encore à toutes les pressions, y compris à celle de la chasse qui a fait de cet oiseau le petit gibier le plus prélevé en France ?
N’oublions jamais l’exemple du pigeon migrateur américain. Une femelle nommée Martha, dernière représentante de cette espèce, est morte le 1er septembre 1914 dans le zoo de Cincinatti. Selon le célèbre naturaliste Audubon la population était pourtant évaluée à 2 milliards d’individus à la fin du 19ème siècle et les vols étaient si denses lorsqu’ils survolaient les terres du Wisconsin où ils étaient particulièrement attendus par les chasseurs, que le jour déclinait au moment de leur passage comme lors des éclipses solaires…
Notre chère palombe, l’oiseau bleu de tous nos rêves, va-t-il devenir demain même au sud de la Loire, simple pigeon à abattre et nuisible de surcroît ?
René LAFFORE, rédacteur en chef
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