Très beau révolver soit-disant le plus beau révolver du monde, cette arme a deux visages; une arme de luxe (son prix) qui flatte son propriétaire, et une arme compliquée dans sa mécanique, très susceptible concernant sa mise au point et son réglage.
Quand elle est bien réglée elle fonctionne parfaitement; attention toutefois aux optimistes concernant leurs rechargements et la solidité à toute épreuve du Colt Python ! J'ai vu des barillets dont une chambre avait été obturée parce que fendue sur toute sa longueur suite au tir d'une cartouche rechargée; et même un barillet volant sorti de sa cage qui a traversé 4 protections en plexiglas de la droite vers la gauche, suite à une cartouche rechargée par un expert !
Si on compare la mécanique d'un Colt Python et celle d'un Smith et Wesson (586), il n'y a pas photo; celle du 586 est beaucoup plus simple, ce qui facilite son entretien et son réglage. Au niveau solidité, avantage pour le Smith . Par rapport au Ruger GP 100, ce dernier est de loin le plus solide.
A mon avis, ce révolver est surévalué ; il est beau certes, mais il ne faut pas lui en demander plus qu'il ne peut donner !
Pour satisfaire la demande des amateurs américains du Python, Colt a augmenté ses cadences de production dans les années 1980, au point que la précision de fabrication, la finition et la rigueur de montage de l'arme, ont été baclées. Résultat, beaucoup d'armes étaient défectueuses et ont valu à Colt de très nombreux procès en garantie, qui se multipliant, ont causé la faillite de l'entreprise !
A titre d'exemple, j'ai vu chez un armurier parisien qui ouvrait une boite Colt pour la présenter à un client, un Python dont le guidon était penché sur la gauche faisant un angle de 10 degrés par rapport à la verticale ! Comment Colt a pu exporter vers la France un Python affligé d'un tel défaut aussi évident ? Inacceptable !
Autre défaut rencontré, l'entrefer canon/barillet énorme, qui provoquait au tir de cartouches pleines charges de 357mag, une flamme latérale de chaque côté de l'arme, ainsi que des projections de poudre imbrûlée dans le visage du tireur. Agréable ! Autant dire que cette arme n'avait aucune précision !
De ce fait, Colt a été victime du succès du Python qui a précipité sa chûte.
Aujourd'hui, je ne connais pas la qualité des Pythons vendus neufs; en revanche, je les trouve hors de prix, et parfaitement déraisonnables !
A vous de voir !
Autre défaut constaté sur le Python, quand il a tiré régulièrement des cartouches 357mag pleine charge, le barillet ne tourne plus avec l'exactitude nécessaire au positionnement de la chambre du barillet en face du canon, et, en même temps, à son verrouillage dans le bas de la carcasse. La chambre du barillet n'étant pas exactement en face du canon, au tir cela provoque le découpage de la balle contre le canon, dans la cage du barillet; certains exemplaires ne verrouillent plus du tout, le barillet est en roue libre ! Attention gros danger !
Cela provient de son système de doigt élévateur à deux crans qui verrouillent le barillet au niveau de son rochet (étoile à l'arrière du barillet) quand vous appuyez sur la détente, et si tout fonctionne bien ! Si c'est le cas, le barillet est parfaitement immobile, il n'y a aucun jeu, juste avant le départ du coup. Ce principe, idéal sur le papier, trouve sa limite quand les surfaces d'accrochage du doigt élévateur sur le rochet, sont matées par le recul et donc que le verrouillage prend du jeu, suite au tir répété et régulier de cartouches 357mag pleine charge. Je pense qu'il faut être brise fer et peu respectueux de l'arme pour en arriver là. Mais ça arrive !