Walther P38 cal 9mm parabellum, l'arme de combat double action WWII !
Walther créa en 1929 la double action sur un pistolet semi-automatique avec le modèle PP. Pour remplacer le P08, magnifique mais côuteux à produire comme arme réglementaire, Walther sortit le P38 calibre 9mm parabellum en 1938,( héritier du "Heeres Pistole" de 1937), qui bénéficia de ses avancées technologiques. Son indicateur de chargement avec sa petite tige fait saillie au dessus du chien, ses deux ressorts récupérateurs sont placés de chaque côté du puits de chargeur.
Son verrou à la forme spécifique sous le canon,, son canon découvert (non enfermé dans la glissière), sa double action ainsi que la mise en sécurité du chien et de la détente grâce à son lévier situé sur le côté gauche à l'arrière de la glissière sont des caractéristiques du P38 que l'on retrouve aujourd'hui sur le Beretta 92 FS ! Le P38 fut un précurseur.
Formidable outil de guerre produit à 1million deux cent mille exemplaires, trois usines se partagent sa production; Walther 562 000, code 480 puis AC, Mauser 343 000, code BYF puis SVW et Spreewerke 285 000, code CYQ . Le Walther est de loin le mieux fini.
Très bien en main, le P38 pointe naturellement son guidon en "V"inversé et son poids se situant dans sa poignée avec ses 8+1 cartouches de 9 parabellum, l'équilibre bien. (comptez 12g par cartouche). L'arme pèse 940g. Le chargeur est maintenu en place par un fort ressort replié sous la poignée (à l'allemande), et la plaquette gauche comporte un anneau de dragonne afin d'attacher l'arme par un cordon de cuir à la ceinture ou autour du cou ! (les troupes d'assaut affectionnaient cette façon de porter le P38 afin qu'il fût tout de suite opérationnel).
La glissière se manoeuvre facilement et l'alimentation est fluide grâce au chargeur qui présente la cartouche bien en face de la chambre. Le chien strié pour ne pas glisser sous le pouce à l'armé est facilement accessible.
L'extracteur situé à gauche de la fenêtre d'éjection est massif et remplit bien son office, sans qu'un droitier ne prenne la douille éjectée dans la figure.
Le verrou de culasse situé sous le canon au niveau de son renfort, est en position haute ou basse suivant que l'arme est fermée ou en train d'éjecter. Le P38 fonctionne en simple et double action, culasse calée par court recul du canon et ouverture retardée.
Le démontage de campagne commence en vérifiant que l'arme est vide. A l'aide de son levier, placer l'arme en sûreté ( lettre "S" apparente ).
Reculer la glissière et la bloquer avec l'arrêtoir, le chargeur étant dans la poignée. Faire pivoter le levier de démontage vers l'avant, l'abaisser et laisser revenir la glissière vers l'avant. Sortir la glissière par l'avant. Enlever le canon de la glissière et extraire le verrou sous le canon.
Le P38 a un fonctionnement d'horloge; tirer avec lui est simple et agréable, sa détente est bonne pour une arme militaire, il est de surcroît très précis son guidon se découpant bien dans le cran de mire carré.
Le P38 encaisse bien les cartouches musclées mais afin de le ménager, évitez-lui les cartouches militaires françaises à listel violet qui sont faites pour le PM Mat 49, les cartouches allemandes SE à listel noir, et les cartouches anglaises et canadiennes de la 2°guerre. Utilisez plutôt les cartouches militaires françaises à listel vert qui sont des cartouches de précision, les cartouches suisses de l'arsenal de Thun, ou vos cartouches rechargées à 0.28g de Ba9 de 29mm de longueur sans sertissage. Et là, ce n'est que du bonheur. Son canon en acier long de 125mm possède 6 rayures à droite au pas de 1 tour en 10 pouces(254mm), d'un diamêtre de 9.02mm (0.355") et préfère les balles chemisées aux balles plomb ! Attention à l'emplombage !
Prenez-en soin en plaçant un bout de moquette douce sur votre table de tir. Evitez-lui les chocs, rayures et autres griffures afin de le garder plus longtemps impeccable. Nettoyez-le toutes les 200 cartouches mais sans le récurer comme un malade ! Lubrifiez-le avec parcimonie; plus vous mettez d'huile, plus il va attraper toutes les saletés qui passent ! Un coton tige imprégné d'huile est parfait pour lubrifier les rails de la culasse et de la carcasse. Ne le conservez pas dans son étui qui garde l'humidité. Mettez un chiffon un peu épais tout autour, légèrement imprégné d'huile pour arme. Un morceau de vieux "jean" est parfait !
Voilà un sacré combattant qui va vous donner beaucoup de plaisir. Evitez les exemplaires au canon piqué ou rincé ! Prenez un P38 en bon état, avec un bon canon; le bonheur de vous en servir sera constamment renouvelé, surtout quand vous le contemplerez magnifique et rutilant sur votre table de tir !
NB: Les P38 fabriqués depuis 1938 jusqu'à la fin de la 2°guerre mondiale sont entièrement en acier, y compris les Mauser 45 et 46 fabriqués pour le compte de l'armée française avec les pièces à disposition ! Ces armes (codes SVW 45 et SVW 46) portent une étoile à 5 branches sur le côté droit de la glissière et sont équipées de plaquettes de crosse en tôle emboutie phosphatée. Elles seront utilisées en Indochine, Algérie, et mises en dotation dans la police et la gendarmerie. Il en sera fabriqué 3500 exemplaires.
A partir de 1950, les carcasses des P38 sont en alliage d'aluminium, les culasses et canons restant en acier.
Cela concerne les armes fabriquées en Allemagne et en France, ainsi que celles venues de Turquie et d'URSS !