Cette pièce a été mise en vente par un armurier professionnel lointain qui la présenta sur sa facture pour être un Webley-Pryse en calibre 455. Le centre d'expertise français lui appliqua le même qualificatif lors de son classement.
Cet exemplaire peu commun doit donc illustrer de ce que couvrait le brevet 4421/1876 dit brevet Pryse. Certains affirmeront qu'il porta à la fois sur le verrouillage canon-carcasse donnant cet aspect si reconnaissable du Webley-Pryse, et un nouveau système interdisant une percussion surprise d'une cartouche tout en bloquant la rotation intempestive du barillet. D'autres opposeront que le brevet en question ne reposait que sur la seconde partie, le « rebounding hammer » et l'arrêt du barillet en rotation après le lâcher de la queue de détente.
On imagine mal le concepteur et fabricant Philip Webley, travaillant sur un nouveau modèle à brisure pouvant faciliter le rechargement, prendre l'un et ignorer l'autre. Il ignora l'autre.
Ce n'est donc pas un Webley-Pryse et le fameux brevet de 1876 ne protégeait que la seconde partie de la proposition.
L'arme aura été fabriquée après 1871, puisqu'elle reprend le verrouillage de l'armurier Belges Counet, avec un système extraction des étuis connu antérieurement. mais avant 1876, le brevet Pryse n'y étant pas intégré.
Si l'on ne constate aucun autre marquage que celui du concepteur Webley, c'est donc un Webley, soit par rachat antérieur de quelques brevets, soit par appropriation de techniques non protégées, qu'elles viennent de Belgique ou d'un armurier britannique comme Edmond Woods.
Ainsi le Webley-Pryse en calibre 455 annoncé doit être rangé par constatation dans le tiroir « Webley-Précoce » en calibre 450 Adams, MK I, la longueur du barillet correspondant....ou en calibre 442 Webley, pourquoi pas, bien que la cartouche semble un peu longue.
Il porte sur le dessus du canon le nom du détaillant connu de l'époque l'ayant mis en vente à l'origine : James W. Rosier à Melbourne. Cette information n'est pas sans intérêt pour la qualité du revendeur qui ne se serait pas risqué à présenter un quelconque « rebut ». Dans le même ordre d'idée, un semblable assemblage passa, lui, par Thomas Horsley and son. C'est peu dire...
Sur le canon côté gauche apparaît un « WEBLEY'S PATENT » dont la calligraphie semble être celle du fabriquant, mais aucune trace du « trademark » qui caractérise l'association « Webley and son ». Côté droit, on y trouve le numéro de l'arme 5026. Le canon est frappé de deux poinçons dont l'un est le « View Mark » de Birmingham de 1868 à 1904.
Sur le barillet, chaque chambre a reçu le même poinçon. Il est affublé d'un « STELL », comme pour rappeler qu'il ne s'agit pas d'une simple reproduction ... à l'évidence, une identification anglaise d'époque.
La carcasse porte la même distinction par poinçon sur le côté gauche. Elle est pourvue de sa poignée en noyer, sans éclat.
Toutes les pièces sont frappées du numéro d'assemblage 32, technique que l'on retrouve sur les Webley-Pryse. Il apparaît sur la carcasse, sur le canon, sur le barillet, sur la détente, sur chaque levier verrouillant canon-carcasse, sur le doigt élévateur........
L'étoile d'éjection des étuis, laquelle est commandée par une demi-brisure laissant toute la place au rechargement, ne revenait pas encore automatiquement en fin de course sur ce modèle. Elle redescend lors de la fermeture de l'arme.
La mécanique indexe et verrouille sans jeu. L'entrefer laisse passer une cale de 25/100, mais bloque celle de 30/100. Ses surfaces sont propres.
L'état général de cette arme est particulièrement satisfaisant, avec un canon très peu marqué, aux rayures encore efficaces. Les surfaces extérieures canon-carcasse-barillet ne présentent aucune corrosion ou piqûre quelconque si ce n'est à l'avant de l'enfer côté droit, juste avant le marquage Webley. La poudre noire y a laissé quelques traces sans profondeur. La suite explique.
Pour le démontage du barillet que peut réclamer l'arme après une séance de tir, il est préférable de se lever de bonne heure. Retrait de la vis-axe de la charnière pour désolidariser le canon. Retrait du levier commandant l'extracteur par brisure. Retrait de la vis maintenant l'axe du barillet. Retrait de l'axe tout en maintenant le barillet qui ne doit surtout pas tomber. Le barillet se trouve alors libéré.
Le remontage se fait en sens inverse en plaçant d'abord le barillet dans son logement, puis son axe......avec les « picots » de l'étoile, celui court et celui long, bien positionnés.
Il est à noter sur les photos 3,5 et 7 une vis dont la demie-tête manque. Elle existe, cette demie-tête, mais s'est désolidarisée du reste, sans qu'il ait eu à forcer, lors du démontage indispensable pour l'analyse de l'arme. L'appui dans son logement de la carcasse et le tournevis adapté a suffi pour amener sans effort la rotation du corps de la vis. Il est possible de recharger cette tête de vis et lui refaire sa fente. Les puristes préféreront voir l'arme avant réparation. C'est bien la seule façon de se rendre compte....
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