24 x 32 cm , couverture rempliée , nombreuses illustrations , 128 pages , tbe
Extrait
Avant-propos
J'ai le plaisir de vous présenter Billebaude. Ce n'est pas une débutante. C'est une publication. Mais comme les débutantes elle vous semblera peut-être, au premier regard, un peu timide et apprêtée. Quand vous aurez fait connaissance avec elle, après l'avoir feuilletée, et même lue, vous saisirez sans doute mieux sa personnalité originale. Je vais essayer de vous y aider, en évoquant la naissance de ce nouveau titre sous quatre angles.
À quelle espèce cette publication appartient-elle ?
Billebaude est le produit d'une hybridation. Qu'on se rassure, celle-là ne saurait affecter l'authenticité du vivant ; elle ne concerne que les productions de l'esprit. Billebaude est ce qu'on appelle aujourd'hui un «mook». C'est très simple. Ce nom nouveau commence par un «m», comme magazine. Il se poursuit par «ook», comme book. Pardonnez cette infusion d'anglicisme, mais innover aujourd'hui en France sans ce secours s'avère presque impossible. Voilà donc un magazine-livre. De sa filiation avec le magazine, il hérite la périodicité. Il paraîtra deux fois par an, en s'accordant le privilège du recul par rapport aux choses et aux événements. De sa filiation avec le livre, il hérite sa vente exclusivement en librairie - ce lieu magique où, sur les conseils d'une personne dévouée au commerce des denrées de l'esprit, on achète des signatures, des histoires et des idées...
Ne jouant pas sur le registre de la presse, Billebaude souhaite ne faire aucune concurrence aux revues cynégétiques, déjà fort nombreuses. Positionnée sur un créneau très particulier de l'édition, elle ne se bornera pas à ajouter un titre aux six cent quarante-sept dont on nous a annoncé la parution pour la rentrée 2012.
Et pourquoi ce nom bizarre ?
Trouver un joli nom pour une publication nouvelle est un exercice ardu. Aux débats habituels entre les parents du nouveau-né s'ajoute une contrainte juridique. Les mots de la langue française n'appartiennent pas à tout le monde ; ils sont, le plus souvent, devenus le pré carré de certains. Notre course au trésor nous a finalement conduits à Billebaude. Ce mot emprunté au langage de la vénerie fleure la Renaissance. Dans Billebaude, on trouve «bille», puis «baude». Tout le monde sait qu'une bille roule, selon une trajectoire qui ne se reproduit presque jamais deux fois. Et quand elle est baude, c'est la réussite, voire le coup de maître.
Quel rapport avec la chasse ? Attaquer «à la billebaude» signifie qu'on ne peut, pour lancer un animal, compter sur la brisée d'un valet de limier l'ayant identifié et localisé au matin. Force est alors de se fier à l'inspiration, à l'expérience, et à la chance. C'est parer au défaut du travail méthodique, générateur de certitudes, par une approche aléatoire, dont on attend qu'elle ouvre la porte d'un univers rêvé. Comme on l'aura compris, Billebaude n'apportera pas un nouveau «discours de la méthode» à la réflexion sur la nature et la chasse. Volontiers attiré par les vertiges de l'idéologie, notre pays n'en a que trop.
Mais qui sont donc les parents ?
Comme dans la nature, ils sont au nombre de deux. Se sont-ils rencontrés par inclination ou par hasard ? Un peu des deux. Une chose est sûre : l'idée leur plaisait à tous les deux. Il y a d'un côté un éditeur et de l'autre une fondation. La maison d'édition, fondée en 1969, jouit d'une aura incontestée. Dans un ciel qui change beaucoup, où des astres portant un nom mythique déclinent vers l'horizon tandis que de nouvelles étoiles apparaissent et montent au firmament, la maison Glénat a déjà parcouru une jolie trajectoire. Sa revue L'Alpe sait parler de la montagne d'une manière originale.
Quant à la Fondation de la maison de la Chasse et de la Nature, elle fêtera dans deux ans son cinquantième anniversaire. Dans un monde emporté par une vitesse débridée, cela constitue déjà un passé. Reconnue d'utilité publique, elle a reçu de ses fondateurs la vocation de poursuivre deux buts : oeuvrer pour une écologie humaniste, assurer la défense et la promotion d'une chasse rationnelle et sportive. Apporter des éclairages variés et pertinents sur ce qui touche, de près ou de loin, à ces deux axes contribuera à la réalisation de son objet.
Et s'il fallait définir un «esprit» ?
Définir l'esprit d'une publication avant qu'elle n'ait vécu serait aller trop vite en besogne. On ne grave des lettres dans le marbre qu'à la fin. À défaut, on peut cependant suggérer l'esprit d'un projet. Ce que Billebaude aspire à faire, c'est ouvrir un espace de liberté à des propos très variés sur deux thèmes chargés de beaucoup de pensées conventionnelles : la nature et la chasse. En choisissant pour chacun de ses numéros un thème particulier, auquel seront réservés les trois quarts de la pagination. Nous commençons aujourd'hui par un numéro 1 consacré à la venaison, c'est-à-dire la chair du gibier et sa consommation.
Ceux qui écriront dans notre revue viendront d'horizons très différents. Ils appartiendront à des disciplines différentes, ils exercent des métiers différents. Car c'est de la différence qu'émerge la vérité. Billebaude tournera le dos à deux maladies qui gangrènent la pensée contemporaine. La première s'appelle d'un vocable que tout le monde connaît : c'est le «politiquement correct». La seconde se résume en un mot : l'anathème. Pensons tous la même chose en même temps : avec cela, on est sûr de ne pas se tromper ! Et rejetons avec la virulence de l'Inquisition d'antan tout ce qui s'en écarte : avec cela la partie serait gagnée !
Nous croyons au contraire à la vertu irremplaçable du débat, de la libre expression des convictions. Le dissentiment ne doit pas exclure l'écoute. Et l'homme, que tous les systèmes de pensée ont mis au centre du monde, doit y demeurer. Car rien ne pourra se faire sans lui. Un parfum venu du siècle des Lumières ? Peut-être....
PHILIPPE DULAC,
PRÉSIDENT DE LA FONDATION DE LA MAISON DE LA CHASSE ET DE LA NATURE
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