, 16 x 24 cm , photos 220 pages , photos , bel état
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SOMMAIRE
ÉDITORIAL
par Yvan LECLERC
Les Chroniques de Maupassant (1876-1882)
par Marie-Françoise MELMOUX-MONTAUBIN ET Anne GEISLER-SZMULEWICZ
HISTOIRE D’EN RIRE, AVEC MAUPASSANT
Avant-propos
par Louis FORESTIER
L’humour noir dans les récits de guerre de Maupassant
par Anne-Simone DUFIEF
La satire du bourgeois dans Les Dimanches d’un bourgeois de Paris
par Catherine BOTTEREL
Maupassant et la parodie
par Daniel SANGSUE
Quand le rire devient grimace
par Daniel GROJNOWSKI
LE ROUEN DE MAUPASSANT :
MAUPASSANT À ROUEN, ROUEN DANS L’ŒUVRE DE MAUPASSANT
Maupassant à 19 ans
par Françoise MOBILHAN
Maupassant fréquente Bouilhet et Flaubert
par Yvan LECLERC
Rouen dans l’œuvre de Maupassant
par Gilles CLÉROUX
Le Rouen que Maupassant a connu
par Guy PESSIOT
Promenade dans Rouen sur les pas de Maupassant
par Guy PESSIOT
VARIA
Deux nouvelles : « La demande en mariage », « Triptyque »
par Simone ARÈSE
Guy de Maupassant, auteur de « romans à proscrire »
par Abbé Louis BETHLÉEM
INÉDITS
Maupassant, La première version inédite de la nouvelle « Un soir »
par Marlo JOHNSTON
Maupassant, La Trahison de la comtesse de Rhune : le manuscrit de la pièce de théâtre, annoté par Flaubert
par Yvan LECLERC
Lettres inédites de Maupassant
par Christoph OBERLE
Lettre de Maupassant à Ivan Tourguéniev, 25 mai 1880
par Yvan LECLERC
Une lettre inédite de Caroline Commanville à Maupassant, 10 novembre 1883
par Yvan LECLERC
Éditorial
Yvan LECLERC
Voici un volume (presque) entièrement consacré à Maupassant : il recueille les textes issus des trois rendez-vous de 2020, qui ont pu avoir lieu en présence, ou « en présentiel », pour utiliser le dérivé devenu familier depuis la période des longues claustrations.
L’ouverture revient à Anne Geisler-Szmulewicz et Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, les deux éditrices du volume des Chroniques paru chez Garnier Classiques, venues le présenter lors de l’Assemblée générale du mois de janvier. Le premier dossier regroupe les communications faites en février pendant la journée « Histoire d’en rire, avec Maupassant », organisée par Catherine Botterel, introduite avec érudition et humour par Louis Forestier, et richement nourrie par Anne-Simone Dufief, Daniel Sangsue, Daniel Grojnowski et Catherine Botterel elle-même.
Et puis, notre programme de l’année confinée, déconfinée et reconfinée a été un peu bousculé. Il a fallu attendre septembre pour retrouver des espaces libres, Rouen ville ouverte, parcourue telle qu’elle était dans la seconde moitié du XIX e siècle, sous la conduite de Guy Pessiot, et en suivant Maupassant (sa vie, son œuvre) dans les rues de la cité médiévale déjà remodelée par un émule du baron Haussmann, en compagnie de Françoise Mobihan, de Gilles Cléroux et du signataire de ces lignes.
Ce voyage dans le passé s’inverse ensuite, dans la section « Varia », en Maupassant toujours actuel et inspirant les écrivains d’aujourd’hui : Simone Arèse, romancière et nouvelliste, en donne une savoureuse illustration avec deux nouvelles que l’on peut qualifier de « maupassantiennes » : ni pastiches ni parodies, elles dégagent cependant un air de famille, une proximité de style et une fréquentation complice avec l’auteur des trois cents contes et nouvelles.
La dernière section, celle des inédits, est particulièrement fournie. Christoph Oberle nous fait à nouveau le cadeau de deux lettres de Maupassant. Nous ajoutons une lettre de Caroline Commanville au « disciple » de son oncle, dont seules quelques phrases étaient connues, ainsi qu’une nouvelle transcription de la célèbre lettre où Maupassant raconte à Tourguéniev la mort du « maître » : nous en reproduisons l’autographe, acquis récemment par les Archives départementales de Seine-Maritime. Marlo Johnston a retrouvé, transcrit et commenté la première version non publiée de la nouvelle parue sous le titre « Un soir ». Enfin, nous avons pu relever, lors d’une vente, toutes les annotations que Flaubert a portées sur le manuscrit de La Trahison de la comtesse de Rhune, une pièce de théâtre qui date des années 1876-1877.
Comme on le sait, l’année 2021 a été consacrée à la commémoration du bicentenaire de la naissance de Flaubert. En raison d’un démarrage retardé, elle s’est prolongée jusqu’au milieu de l’année 2022, coïncidant ainsi avec la fin de notre saison, dont l’agenda suit désormais le calendrier scolaire ou académique. Notre association a pris une part active dans ces manifestations, avec un programme labellisé « Flaubert 21 » : les nombreuses rencontres, colloques et journées d’études fourniront la matière des prochains numéros de nos Cahiers.
La saison 2022-2023 marquera un « retour » à Maupassant, après deux années d’interruption dues à la pandémie et à la commémoration décalée. Nous renouerons le fil interrompu avec la journée, initialement prévue en 2020, sur « Maupassant et l’éducation », organisée le 15 octobre par Françoise Mobihan. À l’heure où ce numéro des Cahiers (qui bénéficie à nouveau de l’aide et de la reconnaissance du CNL) part à l’imprimerie, le programme n’est pas définitivement fixé, mais plusieurs rendez-vous sont déjà pris, avec Thierry Selva, le créateur du site « Maupassant par les textes » (le 26 novembre), avec les Amis d’Émile Zola pour deux journées, placées sous la responsabilité de Catherine Botterel, qui se tiendront à Rouen et à Médan (les 13 et 14 mai 2023, avec une visite de la maison et du musée Dreyfus), sur le thème des Soirées de Médan. Un colloque et un voyage en Tunisie se mettent également en place, probablement en mars 2023.
Un an après celui de Flaubert, l’année 2022 marque le bicentenaire de la naissance de Maxime Du Camp, le grand ami de la jeunesse et des voyages en Bretagne et en Orient, le premier éditeur de Flaubert. Gilles Cléroux, fin connaisseur de l’homme et de l’œuvre, s’est chargé d’organiser une journée, qui aura lieu le 1 er octobre.
En attendant d’accueillir notre fidèle auditoire en présence, et démasqué, nous souhaitons que ces pages soient l’occasion de retrouver l’écho des paroles vives et les traces écrites des mots qui résonnent encore.
Résumés
Traduits en anglais ou vérifiés par Philippe ROUYER
Marie-Françoise MELMOUX-MONTAUBIN et Anne GEISLER-SZMULEWICZ, Les Chroniques de Maupassant (1876-1882)
Marie-Françoise Melmoux-Montaubin et Anne Geisler-Szmulewicz livrent ici une intervention à deux plumes, reprise à l’identique de la conférence prononcée à Rouen le 18 janvier 2020 destinée à présenter le tome I des Chroniques de Maupassant (Classiques Garnier, 2019). Dans cette intervention, les deux autrices présentent leur corpus (les cent premières chroniques de l’écrivain parues dans Le Gaulois et le Gil Blas entre 1876 et mars 1882), la variété des sujets abordés par l’écrivain, où l’anecdotique rejoint souvent le sérieux – Maupassant s’attachant vigoureusement aux sujets de société de son temps, en particulier aux préjugés sur les femmes et sur la guerre. Elles choisissent de consacrer une place à part aux chroniques « algériennes » écrites par Maupassant à l’occasion de son voyage en Algérie pendant l’été 1881, qui permettent d’apprécier sa conception du travail de chroniqueur- reporter et le regard qu’il porta sur la colonisation. Elles rappellent enfin les points clefs de leur introduction, où elles s’emploient à définir la poétique de la chronique de Maupassant et précisent la manière dont elles ont annoté les chroniques en décryptant des allusions et des faits de langue parfois obscurs aujourd’hui, de manière à apporter au lecteur toutes les informations utiles pour bien comprendre les textes et pour en goûter la saveur.
Anne-Simone DUFIEF, L’humour noir dans les récits de guerre de Maupassant
Les Soirées de Médan, qui ont failli porter comme titre L’Invasion comique, ont pour projet de peindre l’envers de la guerre de 1870. Alors que la littérature immédiatement contemporaine de la défaite avait pour objet de consoler le lecteur français, en lui proposant des récits pathétiques et héroïques, il s’agit, dix ans plus tard, de porter un autre regard, distancié, où le tragique n’exclut plus le comique. Les récits de guerre de Maupassant s’inscrivent dans ce contexte. Le conteur joue de la polyphonie du rire pour exposer les multiples situations auxquels les hasards de la guerre – angoissants ou cocasses – exposent ses personnages. Il exploite tous les ressorts du rire : le comique de mots (blague, humour noir, gauloiserie) ; le comique de caractère qui s’exprime dans la caricature des bourgeois, cible habituelle de l’écrivain, mais aussi des « braves gens » ; le comique de situation car la guerre bouleverse les habitudes et entraine des situations incongrues. Maupassant multiplie les ruptures et les effets de surprise – décalage, décadrage : le comique bascule dans le tragique et réciproquement. La fête, la farce, l’orgie naissent des désordres sociaux engendrés par la guerre, elles favorisent le rire de triomphe, qui est victoire sur la peur, sur la mort. Ce traitement burlesque sert la condamnation de la guerre ; la vitalité du rire coexiste avec le pessimisme de Maupassant : c’est un rire en éclats, en équilibre comme suspendu.
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