club express 1990 , 15 x 24 cm relié cartonné jaquette , cahier photos , 660 pages , bel état pour ne pas dire proche du neuf à mise en vente au 05-02-25
Résumé :
À travers l'itinéraire de John Paul Vann, conseiller « spécial » au Vietnam de 1962 à 1972, l'auteur retrace toute l'histoire de ce conflit dans lequel l'Amérique perdit son innocence, en s'appuyant sur une masse de documents, privés, officiels et même secrets, ainsi que sur les témoignages de 385 témoins.
Neil Sheehan, lui-même ancien journaliste au Vietnam, a mis seize ans pour écrire cet ouvrage qui a reçu en 1988 le National Book Award pour non-fiction et, en 1989, le prestigieux prix Pulitzer pour la meilleure oeuvre journalistique. Longtemps best-seller aux États-Unis, le livre a reçu de la presse américaine un accueil enthousiaste.
résumé d'un avis :
Ce livre pourrait être décrit comme le pendant américain de "La Bataille de Dien Bien Phu" de Jules Roy : une guerre vue par un non-combattant. Par conséquent, son grand intérêt est comparable à celui de l'ouvrage de Roy. Le regard distancié, critique mais de fin connaisseur du journaliste Neil Sheehan permet une analyse sans concession du conflit vietnamien dans son ensemble. Le livre mérite réellement tous les lauriers qu'il a obtenus (dont le Prix Pulitzer 1989) tant il est passionnant de bout en bout. Sheehan, qui couvrit le conflit en tant que reporter de guerre, n'a pas cédé à la tentation d'écrire un livre "à chaud". Il a mis plus de vingt ans à le publier afin de prendre le recul nécessaire à une analyse la plus complète possible. Il est évident qu'il faut aussi se souvenir que Sheehan joua un rôle important dans la publication des fameux "Pentagon Papers", immense dossier top-secret qui révéla au grand public les dessous de l'implication américaine au Vietnam, pour comprendre la vision critique qui nous est offerte dans ce livre. Mais cette critique n'a rien de gratuit, l'auteur livrant un argumentaire aussi impitoyable que convaincant. De plus, le portrait est pour le moins complet : Sheehan évoque non seulement la politique américaine, mais aussi le régime de Saïgon, la pacification, le camp communiste, les implications extérieures... et bien sûr les combats. Il est difficile de catégoriser cet ouvrage, tantôt récit militaire (les batailles sont décrites de façon chirurgicale et haletante, comme si on y était), tantôt analyse politique (ce qui est révélé du régime de Saïgon, notamment, est particulièrement révélateur). C'est évidemment ce qui fait sa force, car cela nous permet d'évaluer cette page de l'histoire dans sa globalité. En résumé, il s'agit de journalisme comme on n'en fait plus aujourd'hui !
En outre, Neil Sheehan possède une fort belle plume et un sens de l'écriture formidable : il est pratiquement impossible de lâcher le livre une fois qu'on a commencé à le lire ! Enfin, l'angle adopté est foncièrement original, puisque l'auteur a choisi comme héros le lieutenant-colonel John Vann, personnage tellement représentatif de l'Amérique de cette époque. Un homme rempli de contradictions, profondément convaincu du bien-fondé de sa mission et authentiquement passionné par le Vietnam et les Vietnamiens. Sheehan livre de cet homme un portrait tout aussi nuancé que celui qu'il livre de la guerre, et lui consacre une part bien plus importante du récit qu'un simple "livre politique" ne le ferait. Certains chapitres sont d'ailleurs totalement consacrés à des périodes de la vie (privée et publique) de Vann, véritable héros de l'Amérique "vietnamienne". Si ces "parenthèses" peuvent d'abord paraître déroutantes, ce choix de l'auteur fait sens dans le contexte de ce livre particulièrement puissant.
Je n'ai qu'une seule critique concernant ce livre : la critique injuste et quelque peu manichéenne du régime colonialiste français. Celle-ci est d'autant plus déplaisante que l'auteur finit lui-même par professer que les Américains, au lieu de soutenir l'infâme régime de Saïgon, rongé par la corruption, aurait dû prendre eux-mêmes les commandes du pays le temps du conflit. En d'autres termes, un retour au colonialisme que l'auteur critiquait pourtant sévèrement quand il était français... Cela fait néanmoins partie des contradictions américaines en matière de politique étrangère, ce qui est finalement le sujet même de ce livre !
Lecture hautement recommandée à celles et ceux qui se passionnent pour cette période tragique.
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