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Le “Filloux” coupe-barbelé français de la Première Guerre mondiale

Outillage, pelles, pioches, etc... militaria
Par Amine Hissane
Publié le 02/04/2025
Dernière modification le 03/04/2025
RÉSUMÉ
Système Filloux : un coupe-barbelé français pour les fusils Lebel et Berthier
La Première Guerre mondiale a été marquée par une stagnation des fronts, où les lignes ennemies étaient séparées par des champs de barbelés complexes et redoutables. Ces obstacles métalliques, hérissés de pointes acérées, constituaient une défense essentielle pour ralentir les assauts adverses, exposant les soldats à des tirs nourris de mitrailleuses et d’artillerie. Dans ce contexte, les belligérants ont cherché des moyens pour surmonter ces barrières mortelles.
Le guide d'achat en détail
Fil barbelé dans la Première Guerre mondiale
Inventé à la fin du XIXème, le fil-barbelé est rapidement devenu omniprésent lors de la Première Guerre mondiale.

Un système simple et ingénieux


Parmi les solutions proposées figure le simple et ingénieux système Filloux, un coupe-fil barbelé français conçu en 1914 par le capitaine Filloux.
 

Système Filloux
La conception du dispositif est simple, c’est un morceau d’acier d’un bloc rapide et peu coûteux à fabriquer.

Ce dispositif s’installe sur les fusils Lebel ou Berthier ou, plus précisément, sur leur baïonnette. Après avoir enfilé le coupe-barbelé autour de la lame, on le sécurise avec sa patte qui vient entourer le bouton pour retirer la baïonnette.

Capitaine Filloux
Le dispositif, que l’on doit au capitaine Filloux, fonctionne comme un guide sur la baïonnette pour positionner le canon du fusil afin de briser le barbelé en faisant feu.


On positionne le système contre le fil que l’on souhaite couper, on insère une cartouche dans la chambre du fusil et on tire. Le système Filloux fonctionne comme un guide pour bien positionner le bout du canon pour que l’ogive de 8 mm Lebel sectionne le fil-barbelé.
 

Cisaille Peugeot 1918
Cisaille Peugeot 1918, plus encombrante qu’un Filloux, mais plus efficace (droits : delcampe.net).

Un dispositif aux résultats incertains


Malgré l’ingéniosité du système Filloux, le fait d’utiliser une cartouche de 8 mm Lebel pour franchir des fils-barbelés posent de nombreux problèmes. Premièrement, le processus est lent, car on coupe fil par fil, contrairement à une torpille Bangalore, et il n’est pas discret non plus, révélant la position des soldats. De plus, les cartouches étaient précieuses et il n’était pas forcément judicieux de les consommer uniquement pour franchir des barbelés.
 

Filloux et baionnette
Le système-Filloux se verrouille derrière le bouton de la baïonnette.

De plus, face à l'étendue des réseaux de barbelés ennemis, cette méthode s'est avérée peu pratique et inefficace. En conséquence, le système Filloux a été rapidement abandonné au profit d'autres outils plus adaptés, comme les cisailles, certes plus encombrantes mais bien plus efficaces.
 

Fil-barbelé positionné devant le canon
Une fois le fil-barbelé positionné devant le canon, on fait feu pour couper.

Conclusion


Malheureusement, il existe peu d’informations sur le nombre de systèmes Filloux fabriqués et sur leur utilisation par les soldats français de la Première Guerre mondiale.

Cependant, cette audacieuse mais imparfaite solution démontre l’important impact des fils barbelés qui sont devenus un obstacle majeur à l’avancée des soldats lors de la Grande Guerre.

Même s’il n’a pas donné totalement satisfaction, le système Filloux illustre la volonté de répondre rapidement aux problématiques du champ de bataille grâce à une solution simple à produire et bon marché.
 

Filloux
Aujourd’hui, ces accessoires suscitent régulièrement l’intérêt des collectionneurs et passionnés de la Première Guerre mondiale.