
Un système simple et ingénieux
Parmi les solutions proposées figure le simple et ingénieux système Filloux, un coupe-fil barbelé français conçu en 1914 par le capitaine Filloux.

Ce dispositif s’installe sur les fusils Lebel ou Berthier ou, plus précisément, sur leur baïonnette. Après avoir enfilé le coupe-barbelé autour de la lame, on le sécurise avec sa patte qui vient entourer le bouton pour retirer la baïonnette.

On positionne le système contre le fil que l’on souhaite couper, on insère une cartouche dans la chambre du fusil et on tire. Le système Filloux fonctionne comme un guide pour bien positionner le bout du canon pour que l’ogive de 8 mm Lebel sectionne le fil-barbelé.

Un dispositif aux résultats incertains
Malgré l’ingéniosité du système Filloux, le fait d’utiliser une cartouche de 8 mm Lebel pour franchir des fils-barbelés posent de nombreux problèmes. Premièrement, le processus est lent, car on coupe fil par fil, contrairement à une torpille Bangalore, et il n’est pas discret non plus, révélant la position des soldats. De plus, les cartouches étaient précieuses et il n’était pas forcément judicieux de les consommer uniquement pour franchir des barbelés.

De plus, face à l'étendue des réseaux de barbelés ennemis, cette méthode s'est avérée peu pratique et inefficace. En conséquence, le système Filloux a été rapidement abandonné au profit d'autres outils plus adaptés, comme les cisailles, certes plus encombrantes mais bien plus efficaces.

Conclusion
Malheureusement, il existe peu d’informations sur le nombre de systèmes Filloux fabriqués et sur leur utilisation par les soldats français de la Première Guerre mondiale.
Cependant, cette audacieuse mais imparfaite solution démontre l’important impact des fils barbelés qui sont devenus un obstacle majeur à l’avancée des soldats lors de la Grande Guerre.
Même s’il n’a pas donné totalement satisfaction, le système Filloux illustre la volonté de répondre rapidement aux problématiques du champ de bataille grâce à une solution simple à produire et bon marché.
