edts france empire 1976 , 14 x 22 cm, 286 pages , pas de photos , dédicace de 3 lignes , beg
Les prises d’otages, la garde à vue, la peine de mort, le Syndicat de la magistrature, le secret professionnel, le huis clos dans les affaires de mœurs... Autant de problèmes — d’une brûlante actualit? qui ont braqué les projecteurs de l’information sur le rôle méconnu du magistrat. Ce personnage dont la fonction comporte d’immenses responsabilités est, peut-être, le plus contesté de l’opinion publique. Son image de marque n’est parvenue à la plupart des Français qu’à travers le prisme déformant de la presse, du cinéma et d’une certaine littérature policière, confondant à plaisir les rôles respectifs de l’inspecteur, du commissaire, du juge d’instruction, du procureur, et du président de tribunal de nos multiples juridictions, civile, commerciale, administrative et criminelle. Le magistrat est un fonctionnaire, qui exerce une mission difficile mais capitale au sein d’une société dont il assume la protection. Les devoirs de sa charge requièrent des qualités d’intégrité, de psychologie et d’humanité, auxquelles il est de bon ton de ne pas rendre hommage, même lorsque ce magistrat applique scrupuleusement la loi, tout en dictant à sa conscience le respect primordial de la personnalité humaine de l’accusé. Il convenait donc, sans jeu de mots, de lui rendre justice, à son tour. Tel est le but de ce livre, qui fait — lucidement, sans concession — le point sur « Le métier de magistrat », et dont l’auteur, le Président François Romerio — en dépit des réserves que pourrait lui dicter sa fonction — n’élude aucun des problèmes. De l’Indochine, où il fit office de juge à compétences multiples, jusqu’à la présidence de la Cour de sûreté de l’État et au poste de conseiller à la Cour de cassation, François Romerio a gravi tous les échelons de la carrière de magistrat. Sa règle de conduite n’a jamais varié. Il a toujours su faire prévaloir la notion d’une sécurité humaine indispensable à notre société, de plus en plus agressée par les crimes politiques ou de droit commun, en réprouvant formellement la notion de vengeance. Parce qu’il fut lui-même témoin de ces problèmes, en étant membre d’un jury à des procès de Cours d’assises, Robert Hervet, journaliste et auteur de nombreux ouvrages dans lesquels la justice joue un rôle important, a su, au cours de ces entretiens, pousser François Romerio dans ses derniers retranchements, et lui faire exprimer tout ce que chaque Français a le désir de savoir sur « Le métier de magistrat ».
