de gunter peis edts arthaud 1961, 15 x 20 cm broché, pas de photos , 254 pages , l'étonnante carrière de l'agent secret de Hitler .
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Dans ce livre, le journaliste allemand Gunter Peis a recueilli le témoignage d'Alfred Naujocks, qui se présente lui-même comme "l'homme qui déclencha la guerre", à partir d'interviews menées sur deux ans.
Naujocks est né en 1911 à Kiel. Fils d'épicier, il veut travailler dans la mécanique. Il est impliqué de bonne heure dès les années 20 dans des rixes avec les communistes et fréquente l'antenne locale du parti nazi. Il adhère finalement au NDSAP en 1931 puis à la SS deux ans plus tard. En 1934, il devient l'un des collaborateurs de Reinhard Heydrich, le tout puissant chef du Sicherheitsdienst (SD). Promu au grade de Sturmbannführer (commandant), il met sur pied une logistique pour la fabrication de faux passeports, de radios miniatures, et autres techniques utiles aux espions nazis.
En janvier 1935, Naujocks est chargé d'une mission importante : localiser et éliminer une radio clandestine opérant depuis la Tchécoslovaquie et qui diffuse des émissions hostiles à Hitler, sous la coupe du Front Noir d'Otto Strasser (dissidence des SA). L'opération se termine dans la confusion mais Naujocks parvient à détruire l'émetteur radio et abat au passage Rudolf Formis, l'opérateur de la machine.
L'affaire la plus célèbre liée au nom de Naujocks est la fausse agression de la station radio de Gleiwitz, en Allemagne, par des membres du SD déguisés en soldats polonais, le 31 août 1939. Les nazis montent une vingtaine de ces simulacres d'attaques pour fournir une justification à l'invasion de la Pologne qui survient le lendemain. L'affaire de Gleiwitz est la plus connue, et encore une fois, son déroulement est particulièrement confus, mais obtient le résultat escompté. Le premier tome de la trilogie de l'histoire des commandos de Pierre Montagnon reprend quasiment au mot le témoignage de Naujocks.
Un peu plus tard, le 9 novembre 1939, Naujocks est l'un des acteurs clés de l'incident de Venlo, l'enlèvement aux Pays-Bas de deux agents britanniques du Secret Intelligence Service (SIS), aux côtés de Walther Schellenberg, futur chef du SD.
Naujocks est ensuite disgrâcié par Heydrich, en janvier 1941, officiellement par qu'il a discuté certains de ses ordres. Naujocks émet quant à lui l'hypothèse qu'il en savait beaucoup trop sur certaines affaires sensibles du IIIème Reich auxquelles il a participé, comme l'incident de Gleiwitz. Il faut dire qu'il a été chargé par Heydrich de créer le salon Kitty, une maison close truffée de micros où le chef du SD espère glaner de nombreuses confidences indiscrètes ; mais Naujocks a eu la mauvaise idée de laisser le système en marche quand Heydrich est venu dans les lieux. Expédié sur le front de l'est dans la Waffen-SS, au sein de la Leibstandarte Adolf Hitler de Sepp Dietrich, Naujocks est blessé à Kherson, en Ukraine, et retourne en Allemagne. Il reprend finalement ses fonctions au sein du SD et sert notamment en Belgique dans l'administration d'occupation, tout en menant plus tard une répression sanglante contre les résistants danois. Finalement, Naujocks choisit peut-être volontairement de se rendre aux Américains, en octobre 1944, à la frontière germano-belge.
Au procès de Nuremberg, il déclare que l'attaque de la station radio de Gleiwitz a été ordonnée par Heydrich et Müller, le chef de la Gestapo, qui a effectivement été mis à contribution dans l'opération. Emprisonné, il finit par s'évader et disparaît plus ou moins de la circulation, vivant comme un commerçant sans histoire à Hambourg. C'est là que le journaliste Gunter Peis l'interroge avant qu'il ne meurt peu après, la date de sa mort comme d'autres événements de sa vie demeurant extrêmement flous -il revendique par exemple dans l'ouvrage la paternité de l'opération Bernhard, en 1942, à savoir la fabrication de fausses livres pour déstabiliser l'économie britannique, ou bien encore un rôle capital dans l'opération d'intoxication menée contre l'URSS et le maréchal Toukhatchevsky qui conduit aux procès de Moscou (1936-1938). On pense néanmoins qu'il a participé au réseau Odessa aux côtés d'Otto Skorzeny -l'exfiltration vers l'Amérique latine de nombreux SS ou autres criminels nazis afin d'échapper aux poursuites judiciaires après la guerre.
Dans ce livre en forme de testament, Naujocks cherche à se disculper de sa participation aux méfaits du IIIème Reich, comme il l'avait fait au moment de sa capture et de sa détention pour éviter la corde. Cela ne l'empêche pas de s'étaler sur les coups de main qu'il a menés, car il semble en être, à l'époque, toujours aussi fier. Cependant, comme il le dit dans la préface, il ne se reconnaît pas dans la litanie d'assassinats et d'intrigues qui sont pourtant présentés. Rien d'étonnant à cela : l'absence de sens moral est fréquent chez les anciens nazis, et Naujocks lui-même affirme n'être plus bon à rien en temps de paix, regrettant les coups de main de la belle époque dont il ne se sent pas responsable (!). Il demande au lecteur de tirer ses propres conclusions ...
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