edts klincksieck 1988 , 14 x 21 cm, 248 pages , pas de photos , quelques coups de gomme à donner sinon aspect général bon
Pierre Leroux, inventeur du socialisme
« C’est moi qui le premier me suis servi du mot “socialisme”, dit Pierre Leroux, je forgeai ce mot par rapport à “individualisme” qui commençait à avoir cours ».
Tout au long du XIXe siècle, typographe de formation et de cœur (il anima la vie de plu-sieurs journaux importants, à commencer par Le globe), Pierre Leroux fut autant un écrivain (De l’humanité, 1840 ; De la ploutocratie, 1842 ; La grève de Samarez, 1863) qu’un homme politique (il fut maire et député, et il prit le parti des insurgés de 1830 et 1848). Bien que partisan du progrès technique, Leroux n’a pas contribué aux actions de ceux qui, dans la profession, s’opposèrent par la force à la modernisation de la typogra-phie. En effet, à l’époque, dans le monde de l’imprimerie, on observait la lutte des canuts de Lyon qui, dans le but de protéger leur emploi, contestaient l’utilisation de métiers à tisser de type Jacquard. Aujourd’hui encore, cette question demeure : l’invention de la Lumitype et des moyens électroniques puis numériques de composition s’est accompa-gnée de drames sociaux ; faut-il les considérer comme épiphénomènes ? Les œuvres de Leroux dont la vie militante fut la première et véritable écriture répondent de l’histoire politique et de la condition ouvrière de la première moitié du XIXe siècle.
Jérôme Peignot
Jérôme Peignot est poète et écrivain. Docteur d’État, auteur d’une thèse sur « La calli-graphie latine », il a enseigné à l’Université de Paris I (« Panthéon–Sorbonne »). Il a éga-lement travaillé pendant de longues années pour France-Culture (« Les chemins de la connaissance », « Le masque et la plume », etc.) et de nombreux magazines et journaux (Connaissance des arts, Opus International, la NRF, le Mercure de France, Esprit, L’œil, Vogue, Le Monde, l’Observateur, Communication et langages, la Tribune de Lausanne, etc.). Il a publié de nombreux ouvrages, qui sont régulièrement réédités, tant en poésie (Typoésie, Éditions de l’Imprimerie nationale ; Typoèmes, Seuil ; Les cent sonnets de Ker Borny, Éditions des cendres) qu’en littérature (Broyer du bleu, Éditions du rocher ; L’or des fous, Seuil, Prix Sainte-Beuve), sans oublier essais (De l’écriture à la typographie, Gallimard ; Histoire et art de l’écriture, en coll. avec M. Cohen, Robert Laffont ; Les jeux de l’amour et du langage, collection 10/18 & Éditions Rue des Cascades) et pamphlet (Les gens du monde au pouvoir, Éditions Éric Losfeld). Il a œuvré pour la mémoire de Laure, nom de sa tante qu’il considère comme sa « mère diagonale » (Les écrits de Laure, J.-J. Pauvert), ainsi que pour le patrimoine typographique (Commission interministérielle sur le gra-phisme et la typographie, présidée par Jack Lang, 1982 ; association garamonpatrimoi-ne.org pour la sauvegarde du patrimoine typographique de l’Imprimerie nationale, 2001-2013).
