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Test du pistolet Hebel Modèle 1894

Pistolets lance-fusée
Par Thomas Anderson
Publié le 12/02/2025
Dernière modification le 12/02/2025
RÉSUMÉ
Le pistolet lance-fusée de l'empire Allemand
Le pistolet lance-fusée Hebel est un pistolet de collection libre à la vente et parfaitement représentatif de l’équipement allemand de la Première Guerre mondiale. Aussi appelé “PLF” par les collectionneurs, le Hebel modèle 1894 est probablement le plus commun parmi la multitude de variantes qui ont été utilisées par l’armée du Kaiser. Voir le verdict
Fiche technique
Origine : Empire Allemand.
Catégorie : D.
Type : PLF.
Longueur du canon : 288 mm.
Calibre : Calibre 4.
Poids à vide : 1,483 kg.
Capacité : 1 fusée.
Modèle : 1894.
Fonctionnement : simple action.
Le test en détail
Le pistolet Hebel M1894.

Un peu d’histoire


L’utilisation des “PLF” (“Leuchtpistole” en allemand) dans les armées avant la Première Guerre mondiale était peu fréquente et le matériel peu diffusé. En revanche, l’armée impériale allemande avait adopté dès 1894 ce pistolet Hebel, alors que l’armée française dut attendre 1917 pour voir son premier modèle fabriqué par nos manufactures.

L’utilisation de ces pistolets pour communiquer des ordres s’est révélée extrêmement importante dès les premiers mois du conflit. En effet, il était difficile de déployer sur le terrain des kilomètres de câbles téléphoniques pour donner des ordres entre les premières lignes et l’arrière, alors qu’une simple fusée lancée dans le ciel pouvait avertir d’une attaque ennemie et déclencher l’artillerie, ou simplement indiquer des mouvements de troupes. Initialement, il existait deux types de cartouches, celles pour communiquer via différents codes couleurs (“Signalpatrone”, de base rouge, puis jaune ou vert), et les fusées d’éclairage (“Leuchtpatrone”) permettant d’éclairer quelques secondes le no man’s land.

Plus tard, des versions à parachute ont été utilisées, augmentant le temps d’éclairage. Il existe une multitude de fabricants et de configurations de cartouches pour PLF, avec des étuis en laiton, puis en zinc ou en carton comme les cartouches de chasse, et dans des longueurs différentes.

Sur cette photo très connue où posent 4 Sturmtruppen, l’homme de droite porte un Hebel 1894 à sa ceinture.

Plus surprenant, les Allemands ont aussi développé des cartouches à gaz et de décontamination. Pour la première variante, il s’agissait d’une cartouche propulsant du gaz lacrymogène lors des entraînements, pour les exercices d’alerte au gaz de combat. Et concernant la cartouche de décontamination, le but était de propulser dans les abris sous terrain où des poches de gaz étaient contenues, une solution d’hypochlorite de sodium ou de pyridine selon le type de gaz à éliminer.

Le Pistolet Hebel 1894 est le modèle le plus courant et est souvent visible dans les photos d’époque, où on peut constater que son utilisation a été très importante au sein de l’armée impériale allemande.

Le Hebel 1894, un modèle de pistolet lance-fusée au mécanisme simple et à l’aspect dépourvu de toute fantaisie, a été pensé comme un outils simple à utiliser, sans véritables considérations esthétiques.

Le Pistolet Hebel M1894

Le PLF Hebel, avec le canon basculé pour y mettre une cartouche.

Le Leuchtpistole M1894 est un imposant pistolet lance-fusée usiné en acier, avec des plaquettes en noyer, et de très bonne facture. Son fonctionnement est très simple puisqu’il suffit d’appuyer vers l’avant sur le levier situé sous le pontet, et de basculer le canon.

Le canon est lisse et on vient naturellement y glisser une cartouche jusqu’à la butée. La fermeture s’effectue simplement en ramenant le canon en place et le verrouillage est de facto assuré. Le pistolet fonctionnant uniquement en simple action, il n’y a aucune sécurité et il faut amener le chien en arrière pour faire feu. Pour sortir la cartouche tirée, il suffit d’ouvrir à nouveau et un extracteur la met à disposition pour être retirée facilement.

Détail du mécanisme, en position armé. On retrouve aussi sur les pièces internes le numéro de série ou les deux derniers chiffres.

Le mécanisme est accessible via la plaque de recouvrement maintenue par trois vis. L’ensemble est d’une grande fiabilité et d’une très grande robustesse. Lorsque le chien vient percuter la cartouche, il revient automatiquement sur un cran de sécurité, pour éviter d’être en contact permanent avec l’amorce d’une cartouche qui serait ensuite chambrée.

Cartouche française en laiton insérée, on peut observer l’extracteur qui tient la cartouche. À noter, le double verrouillage du canon, qui rend l’action très résistante aux tirs.

Il existe plus d’une vingtaine de fabricants différents de ces pistolets Modèle 1894. L’exemplaire présenté ici est marqué TESCO, faisant référence à G. Teschner & Co à Francfort. Juste à côté se trouve le numéro de série du pistolet, dont les deux derniers chiffres se retrouvent aussi sur les vis de la plaque de recouvrement. De l’autre côté du pistolet, le ‘B’ couronné est le poinçon d’acceptation de l’armée allemande suivi de l’aigle impérial (ici partiellement effacé) et le 4 dans un cercle, simplement le calibre (le calibre 4 correspond à 26,65mm). Certains exemplaires sont datés, et d’autres ont un marquage régimentaire comme on retrouve sur les fusils.

Détail du marquage fabricant, du numéro de série et des têtes de vis numérotées.
Côté droit, on observe un curieux marquage régimentaire, puis le “B” couronné, et l’aigle impérial juste sur la droite.
Sur la partie hexagonale du canon, on distingue le calibre 4 dans un cercle, le poinçon d’acceptation “B” couronné, puis l’aigle impérial.

Outre les légères variations qui peuvent être observées entre les différents fabricants, il existe aussi deux modèles fort proches dont le levier de déverrouillage est à l’avant sous le canon au lieu d’être placé sous le pontet. De plus, les Autrichiens produiront aussi leur copie du Hebel 1894.

Le Leuchtpistole M1894 sera aussi utilisé dans la Marine et l’armée de l’air, puis continuera bien après la guerre dans l’armée allemande du IIIe Reich, mais souvent dans une version dont le canon a été raccourci, au côté du LP42 (dont le fonctionnement est tout à fait similaire).

Couverture du manuel de 1935, détaillant l’usage des pistolets lance-fusée, avec les différentes cartouches. Néanmoins, le manuel présente la version Walther.

Enfin, il est à noter que le PLF Suisse 17/38 ressemble très fortement au Hebel Allemand, mais son calibre correspond à un diamètre de 38 mm.
 

Tirer avec le PLF Hebel ? C’est possible !


Comme déjà mentionné, le PLF Hebel est d’une robustesse à toute épreuve et, malgré les apparences de l’exemplaire présenté ici dans cet article, l’acier est sain et il fonctionne parfaitement. Vous pouvez utiliser des fusées de détresse du commerce tant que celles-ci sont bien du calibre 4. Il est surprenant même de constater qu’un pistolet fabriqué vers 1893 a défini le standard des fusées qu’on retrouve aujourd’hui… sur les bateaux !

C’est parfaitement compatible et le Hebel est tout à fait apte à tirer ce type de fusées, qu’il est amusant d’envoyer en l’air dans un bruit assourdissant à une trentaine de mètres. D’autant plus que ce Leuchtpistole accepte les cartouches avec des bourrelets assez large et devrait donc être compatible avec la plupart des cartouches disponibles sur le marché.

Cependant, nous préférons rappeler les règles de sécurité qui s’imposent lors d’un feu d’artifice, et que son utilisation sur un navire, même pour s’amuser, est liée au code maritime… De plus, certaines cartouches de surplus des pays de l’Est (couleurs rouges ou vertes) semblent plutôt corrosives et dégagent une forte odeur, donc le nettoyage est indispensable après le tir.

L’action de tir : le recul est en réalité très modéré, comme lors d’un tir de pistolet à poudre noire. Évidemment, il est plus intéressant de tirer en pleine nuit !
LE VERDICT
Test du pistolet Hebel Modèle 1894
Ce pistolet Lance-fusée Hebel M1894 est un très bel objet de collection, tout à fait représentatif du matériel réglementaire de l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale. De plus, son calibre le rend compatible avec les fusées modernes et il est possible d’en tirer en l’air, en respectant le minimum de sécurité.