Le guide d’achat en détail
La pêche du bar aux leurres
La technique phare pour viser le bar est la pêche aux leurres. Il s’agit de lancer un leurre artificiel qui imite les petits poissons chassés par les bars. Les proies principales des bars sont les anchois, les lançons, les sardines ou encore les chinchards de 8 à 15 cm. Le bar est un poisson chasseur vorace, sa taille n’est pas proportionnelle à celle de la proie. Autrement dit, un gros leurre n’attrape pas forcément un gros poisson.
Trois leurres complémentaires pour le bar
Pour débuter, optez pour un leurre dur de 10 à 13 cm.
Le Super Spook de Heddon 13 cm
Si je dois choisir un leurre de surface, j’opte sans hésitation pour l’indémodable Super Spook 125 dos jaune. C’est un leurre qui traverse le temps sans prendre une ride.
Il nage en surface et se récupère par des coups de scion successifs. Une tirée sèche suivie d’une pause d’1/2 à 1 seconde fait partir le leurre sur le côté. La même manipulation fait partir le leurre de l’autre côté et ainsi de suite. Cette nage en zig-zag appelée walking-the-dog est très attractive. Les billes internes du leurre s’entrechoquent à chaque zig-zag pour créer une sonorité grave et attirer le bar.
Le Chihuahua de Lunabait 11 cm
C’est probablement mon coup de cœur en surface. Il a l’avantage de ne poser que 21 grammes et permet de pêcher en surface avec une canne fine. Ainsi, le combat n’est que plus savoureux. C’est un leurre de 11 cm qui s’utilise idéalement par mer calme. Il est doté de billes bruiteuses très attractives et il se manie très facilement. La touche du bar en surface est un moment palpitant, ce dernier crée un remous en surface, parfois une explosion, qui fait monter l’adrénaline.
Le B-Freeze 78 et 100 de Lucky Craft
Pour pêcher sous la surface, il faut utiliser un jerkbait. C’est un leurre à bavette qui avance en émettant des vibrations. La bavette le fait avancer en se basculant de droite à gauche. Je recommande en particulier le B-Freeze de Lucky Craft. Il existe en plusieurs modèles et tailles. J’opte pour le 78SP et le 100SP, mes deux favoris. Le 78SP s’utilise par mer calme sur les zones faciles d’accès. Ce n’est pas le champion du lancer, il faut donc être sur un poste avec une accessibilité directe pour atteindre facilement les bars. Ces derniers sont bien souvent à nos pieds, ne l’oubliez pas. Le modèle 100SP mesure 10 cm et s’avère plus polyvalent. Ces deux leurres s’utilisent au lancer-ramener en linéaire, avec éventuellement des pauses de temps en temps. N’oubliez pas de changer les hameçons d’origine pour des modèles marinisés et piquants tels que les Owner ST-31 en taille n°6 ou 4.
Le choix de la canne
Pour viser le bar du bord, il faut pouvoir lancer correctement avec une canne à pêche d'une longueur de 2,40 m idéalement. En-dessous de cette longueur, nous ne pourrons pas pêcher sur certains spots très encombrés. La longueur offre le double avantage de lancer plus loin et de combattre un poisson en maintenant la ligne à l’écart des roches affleurant la surface.
La canne doit permettre de lancer les leurres cités ci-dessus. Ainsi sa puissance doit osciller entre 10 et 30 g. La pointe doit avoir de la sensibilité pour réagir rapidement aux animations, en particulier en surface. Optez alors pour une action "regular-fast" ou "fast", c'est-à-dire une action de pointe plutôt rapide. Je recommande la Shukan 2.0 de chez Sakura. Le modèle 782 M mesure 2,33 m et son grammage est de 10-35 grammes. Son prix inférieur à 200 euros en fait une canne très bien placée qui répond aux critères des pêcheurs du bord : légèreté, solidité, éléments Fuji inoxydables et action regular-fast.
Le choix du moulinet
La canne doit être la priorité de votre choix. Le moulinet peut être moins haut de gamme. Plus vous montez en gamme, plus vous aurez de la fluidité de rotation et du confort. Mais le résultat est impacté avant tout par la qualité de la canne. Reste à voir le budget que vous pouvez accorder. Pour rester cohérent avec le choix de la canne et sur un même niveau de prix, je recommande le légendaire Stradic FL 4000 de chez Shimano. C’est un moulinet fluide et un très bon investissement sur le long terme. Il est doté de 7 roulements à billes et offre le mix parfait de fluidité de rotation et de robustesse avec un frein à 11 kg.
Le choix de la tresse
Pour pêcher le bar du bord, optez pour une tresse de diamètre 0,16 à 0,18 mm en 8 brins. C’est le modèle idéal pour traquer ces poissons de roche en finesse tout en ayant la solidité nécessaire pour les mettre au sec. Les tresses sont des fils multibrins composés de 4, 8 voire 12 brins. Les modèles 12 brins sont beaucoup trop chers au regards du faible avantage qu’ils procurent comparativement aux modèles 8 brins. Je préconise la X-Braid Upgrade X8 de chez YGK, en PE1.2 (0,185 mm) pour tout faire, et en PE0.8 ou 1.0 (0,148 et 0,165 mm) pour utiliser les plus petits leurres. Si vous débutez, orientez-vous sans hésitation sur le modèle PE1.2 pour traquer le bar en limitant le risque de casse au lancer ou en combat. En effet ce modèle est plus résistant à l’abrasion et permet de brider davantage le poisson pour éviter qu’il ne parte sur les roches.
Le choix du bas de ligne
Pour ce type de pêche, après un remplissage du moulinet en tresse, un bas de ligne en fluorocarbone d'une longueur de 40 cm à 2 m s'impose, relié à la tresse par un noeud de raccord (par exemple le nœud albright ou le noeud du chirurgien). Si vous n’êtes pas à l’aise avec les nœuds de raccord, optez pour un petit émerillon baril résistant et compact et limitez le bas de ligne en fluorocarbone à 30 cm, car l’émerillon ne doit pas passer dans les anneaux au lancer. Je conseille ce bas de ligne en 0.35 mm. Si les résultats ne sont pas bons, on peut descendre en 0.30 mm, mais c’est risqué et il est inutile de descendre en dessous sous peine de rater un joli poisson. A ce sujet, je vous conseille de toujours d’emporter une épuisette qui évitera de prendre des risques sur les pointes de roches. Beaucoup de pêcheurs ne la prennent pas, la jugeant trop encombrante, mais lorsqu'un bar de plus de 4 kg arrive à leur pied, ils avancent dans l'eau à l'aveuglette au risque de mettre le pied dans un trou entre deux roches ! Une épuisette repliable avec un manche télescopique peut être fixée sur un sac à dos ou mise en bandoulière.
Concernant le modèle, de nombreux produits sont très cohérents sur le marché. Un produit qui se démarque est le Seaguar Fxr en 0,33 mm. Il combine la discrétion du fluorocarbone tout en gardant un peu de souplesse parfois nécessaire lors des touches violentes et des combats.
Les bons postes à bar du bord
On visualise en premier lieu les grosses têtes de roche, les crevasses, les plateaux qui vont former à la marée montante des veines de courant et autres tourbillons et autour desquels les bars viendront chasser en priorité. Ensuite ces spots doivent être analysés du point de vu de la nourriture qui intéresse les carnassiers. A basse mer, la détection de mollusques est un premier signe intéressant. Moules, huîtres, berniques et autres mollusques vivants accrochés sur les enrochements sont de bons indicateurs d'un biotope assez développé. Les mares à basse mer fournissent des indications supplémentaires. Cette fois, nous recherchons la présence de décapodes (crabes, crevettes, bouquets) dans les eaux stagnantes pour revenir sur les mêmes lieux à marée montante lorsque les carnassiers se délecteront avec ces denrées alimentaires. Par la même occasion, il est courant d'observer des poissonnets dans les mares d'eau entre les roches. Dans ce cas, nous essaierons de trouver les leurres qui imitent au mieux ces poissons.
Le bon moment pour viser le bar aux leurres
Le bon moment a souvent lieu entre la 2ème et la 3ème heure de marée montante (début du courant montant) jusqu'à la marée haute. Sur certaines pointes apparaissant près de la laisse de haute mer, il peut être intéressant de prospecter entre la première et la deuxième heure de descendant, lorsque le courant montant s'estompe. Enfin, trois heures avant la marée basse, le courant descendant reprend, c'est pourquoi les trois dernières heures de descendant sont souvent fructueuses. C'est une généralité qui peut être décalée sur certaines grandes baies par exemple.