julliard 1957 , 276 pages , 14 x 19 cm , bon état ,
Première édition. Publié d'abord dans l'hebdomadaire "L'Express"
qu'il dirigeait, le récit romancé de ce que l'auteur a vu et vécu lorsque,
rappelé en Algérie six mois, à 32 ans, comme lieutenant-aviateur de
réserve, il a servi à la Demi-Brigade des Fusiliers de l'Air dirigée
par le Colonel Burberot, adjoint du Général Jacques Pâris de
Bollardière, récit qui lui a valu d'être inculpé d'"atteinte au
moral de l'armée" par le gouvernement Guy Mollet, Bollardière, seul dignitaire de
l'armée à s'être élevé contre la torture en Algérie, lui apportant son soutien public.
A noter que Servan-Schreiber n'y fait pas mention de sa participation à un combat contre les "rebelles" pour lequel il a reçu une citation. Jean-Jacques Servan-Schreiber
(1924-2006), dit JJSS, né dans une famille de la grande bourgeoisie juive (son père,
Emile, dirigeait avec son oncle Robert le quotidien "Les Echos"), rejoint en 1943
la France Libre à Londres, d'où il est envoyé aux Etats-Unis pour recevoir une
formation de pilote de chasse. A la fin de la guerre, en 1945, il effectue des missions de
surveillance en Allemagne. En 1948, il est
engagé au "Monde" et devient le
plus jeune éditorialiste de politique
étrangère de la presse française.
En 1953, il crée l'hebdomadaire "L'Express", et le dirige
avec Françoise Giroud. Il y lance une
campagne pour amener Mendès-France à
la Présidence du Conseil, ce qui se
réalisera en juin 1954.
"L'Express" réunit rapidement les
plus grandes signatures politiques et
éditoriales. En janvier 1955,
"L'Express" est un des tous premiers
organes de presse à dénoncer la
torture en Algérie (il sera saisi à
cinq reprises pendant la Guerre d'Algérie).
En 1958, l'hebdomadaire est hostile au retour au
pouvoir du Général de Gaulle et
devient l'une des principales tribunes de
l'opposition. En 1963, il lance, sans
succès, la candidature du socialiste Gaston
Deferre à la Présidence de la
République. En 1967, il publie un
best-seller mondial "Le Défi
américain", traduit en treize langues,
où il appelle les Français à
rivaliser avec la puissance et l'efficacité
des Etats-Unis. Il prône par ailleurs une
Europe fédérale ayant une monnaie
commune. En octobre 1969, il devient
Secrétaire général du Parti
Radical-Socialiste. De 1971 à 1975, puis de
1977 à 1979, il est Président du
Parti Radical. Formant une coalition avec le
Centre Démocrate, il fonde avec Jean
Lecanuet le Mouvement Réformateur et, en
1974, son ami Giscard d'Estaing le nomme ministre
des Réformes, mais il ne reste que douze
jours à ce poste, étant en
désaccord avec le Premier ministre Chirac
sur la reprise des essais nucléaires. De
1976 à 1978, il est Président du
Conseil régional de Lorraine après
avoir battu Pierre Messmer. En 1977, il vend
"L'Express". En 1979, il quitte la
présidence du Parti Radical pour
présenter une liste aux élections
européennes, mais celle-ci obtient moins de
2 % des voix. Il met alors un terme à sa carrière politique. A la demande de
François Mitterrand, il préside le Centre Mondial Informatique et Ressource Humaine
de 1982 à 1985, puis enseigne jusqu'en 1995 à l'Université Carnegie Mellon de Pittsburg. Il abandonne ensuite toute activité pour raisons médicales.
