Test du fusil à un coup Yildiz Ergal Pliant 410

Les chasseurs de notre pays connaissent tous le Simplex de Manufrance, né au début du siècle, qui a suscité la genèse d'une multitude de fusils à un coup signés d'une foule de fabricants stéphanois, ceux-ci se comptant par centaines à l'époque dans la ville. Nombre de ces modèles ont été produits, outre dans les classiques calibres 12 et 16, également dans les fins 24, 28 et 14 mm, et plus récemment 410. Ils se destinaient alors essentiellement à la chasse des grives, des merles et des alouettes. Ou à l'initiation cynégétique des adolescents, telle que l'ont vécue beaucoup de ceux d'entre nous qui dépassent aujourd'hui les cinquante ans. Certains fabricants en ont même décliné des « fusils de braconniers » - preuve qu'il existait un marché pour cette spécialité ! - caractérisés par leur canon se repliant contre la crosse, afin de pouvoir les dissimuler aisément sous un manteau ou une veste longue. Tout cela a progressivement disparu. Plusieurs firmes turques en ont cependant repris la production, et pas seulement pour d'autres marchés que le nôtre puisque, par exemple, l'importateur Yildiz en France en vend des quantités tout à fait significatives chaque année. Nous avons testé le modèle Ergal Pliant de cette marque très sérieuse, dans le petit calibre vedette actuel, le 410 à chambre de 76 mm. Ce fusil à l'esthétique ingrate, mais au caractère suffisamment affirmé pour lui conférer un charme bien réel, est équipé d'un canon de 71 cm plein-choke, d'un devant fin et d'une crosse demi-pistolet évoquant les temps où ces réalisations fleurissaient, à l'image du Simplex, dans toutes nos provinces. Le Yildiz Ergal Pliant 410, grâce à sa bascule en alliage léger et à ses cotes réduites, pèse seulement 1,440 kg. Il est commercialisé au tarif presque incroyable de 259 € environ.

La crosse courte, mesurant seulement 345 mm, déroute dans un premier temps les chasseurs de grande taille (et même moyenne), mais ils s'y habituent toutefois assez vite.

Le long canon, malgré sa parfaite rectitude, son choke fixe très serré et son polissage intérieur soigné, ne parvient pas à compenser la médiocrité balistique “naturelle” du calibre 410…

La détente "directe" se révèle, même si cela se perçoit peu dans l'action, longuement traînante puis floue dans son décrochement, nuisant à l'agrément et à l'efficacité du tir.

Le levier vertical devant le pontet assure la double fonction de déverrouillage du canon et d'armement du mécanisme de percussion. Il se montre idéalement simple, logique et fonctionnel !