Aimpoint est connu pour ses viseurs à point rouges tubulaires grâce aux films de la société Hunters vidéo ! Dans la saga Wild boar fever, des documentaires sur la chasse en battue du sanglier, on peut voir des chasseurs faire bouler comme des lapins des bêtes noires énormes. Le tir parait si simple avec ces viseurs… Il ne faut tout de même pas oublier que ce sont de fines gâchettes, qui ont été sélectionnées pour ces tournages et que seuls les meilleurs tirs passent à l'écran. Qu'importe, le succès et l'efficacité de ces points rouges est bien réel ! Le gros intérêt de ces viseurs est de pouvoir tirer les deux yeux ouverts, donc avec un champ de vision énorme. De plus le point visé est le point touché, quelle que soit la façon dont on épaule ou que la tête est positionnée, grâce à l'absence de parallaxe. Ce n'est pas le cas pour tous les viseurs à points rouges…
Un peu d'histoire
En 1974 un petit groupe d'entrepreneurs suédois a souhaité mettre au point un viseur permettant de tirer rapidement sur des cibles mobiles, quelques soient les conditions de luminosité ou de météo. Ils mirent au point un premier modèle : l'Aimpoint Electronic, lancé sur le marché en 1975. L'appareil connu quelques évolutions dans les années suivantes. La réputation de fiabilité, solidité et efficacité séduit rapidement quelques armées mondiales en plus des chasseurs scandinaves et après de très gros contrats militaires, Aimpoint devint le leader de ce segment. Une belle réussite, justifiée
Aimpoint, bien connu des chasseurs en battue
Les séries 9000, CompC, CompM, Hunter et enfin Micro se sont vendues à des milliers d'exemplaires. Dans le monde cynégétiques les chasseurs postés et traqueurs louent la solidité et l'efficacité de ces viseurs qui, suivant les tailles, équipent aussi bien les carabines à verrou que semi-automatiques, les carabines express ou les drillings et autres mixtes. Le viseur miniaturisé Micro H1 reçu un accueil enthousiaste en raison de sa légèreté et de sa petite taille. Sa déclinaison renforcée et avec caches oculaire et objectif intégrés, le Micro H2 est apprécié par les chasseurs très engagés, traqueurs par exemple.
Sur un fusil lisse, quelle idée !
De là à faire profiter les chasseurs de petits gibiers et tireurs au fusil des qualité de ces viseurs à point rouge, il n'y avait qu'un pas. Qu'Aimpoint a finalement mis du temps à franchir. Si pour le tir à balle, avec un fusil lisse spécial slug par exemple, l'installation d'un viseur à point rouge ne semblait pas saugrenue, pour le tir avec de la grenaille personne ne semblait convaincu. Aimpoint a lancé le Micro S1 en 2017. Ce viseur se fixe sur la bande de visée ventilée grâce à une embase intégrée directement sous le viseur et qui permet un montage très bas sur l'axe de visée. Seule une bande ventilée permet le montage rapide de cette optique de tir car des mâchoires passent sous la bande et prennent appui dessus pour bloquer le viseur. Une plaque caoutchoutée sous le viseur amorti le recul et empêche l'optique de bouger sur la bande. Des jeux d'embases sont livrés avec le viseur et s'adaptent à la grande majorité des bandes de visée des fusils superposées et semi-automatiques du marché ( de 6 à 12 mm de largeur). Une notice assez détaillée vous guide dans le choix de l'embase en fonction de la largeur et de la hauteur de la bande. Avec un peu de soin il est facilement possible de fixer le Micro S1 soi-même sur son arme sans devoir recourir à un armurier.
Testé sur un Beretta A400 Lite
Nous avons donc reçu la petite bête et l'avons fixé sur un fusil semi-automatique A400 Lite de Beretta. Après avoir mesuré la bande de visée et sélectionné la bonne embase nous avons installé le Micro S1 sur le premier tiers de la bande de visée. Nous avions pris la peine de bloquer l'arme dans un chevalet de nettoyage Gun vise Tipton. Nous avons visé un point précis avec la bande de visée et le guidon. Une fois l'Aimpoint en place nous n'avons plus eu qu'à amener le point rouge sur l'endroit préalablement visé. Ce point mesure 6 MOA ( minute of angle, c'est en fait la taille du cercle projeté à différentes distances, à l'image d'un cône, plus la distance augmente plus la surface du cercle croit aussi…). Il est plus gros que sur ses cousins destinés à la chasse du grand gibier ( point rouge de 2 ou 4 MOA) mais ne cache pas les gibiers visés pour autant. Le tir de deux cartouches sur une feuille de papier kraft de 1x1 m nous a rapidement confirmé le bon ciblage du viseur avec de la grenaille.
Test de terrain
Partir à l'affut aux corbeaux avec un point rouge monté sur un semi-automatique n'est pas courant. Nous étions pourtant confiants. Quelques mois plus tôt nous avions pu tester ce produit lors du salon du Game Fair sur des plateaux d'argile avec une grande réussite ( pour une fois…) On vise, les deux yeux ouverts, on appuie sur la queue de détente et pof, un nuage orange dans le ciel. Et bien le premier test de terrain s'est déroulé de la même façon. On vise, les deux yeux ouverts le corbeau freux, on appuie sur la queue de détente et pof, un nuage… noir, de plumes ! Bingo, séduit le testeur ! Nous avons tiré de nombreux oiseaux avec ce dispositif installé sur le Beretta A400. La trajectoire de vol de l'oiseau est mieux suivie. Il faut prendre le coup de devancer et non pas de tirer lorsque le point est sur l'oiseau mais l'apprentissage est rapide… L'énorme avantage est de pouvoir tirer les deux yeux ouverts et nous pensons là aux chasseurs ayant des problèmes d'œil directeur. Il serait bon qu'ils puissent tester ce système afin de voir s'ils peuvent tirer ainsi et obtenir de bons résultats. Cela éviterait des crosses de borgne et autres systèmes couteux. Nous l'avons fait tester aussi avec succès a des néophytes du tir qui arrivent mieux à acquérir la cible et à la toucher. La plupart des chasseurs de petit gibier n'y verront bien sûr pas d'intérêt. Nous les encourageons tout de même à essayer en stand de tir… Nous allons également poursuivre nos tests avec des sauvaginiers qui, à la passée, ne voient pas toujours le guidon de leur fusil et tirent par instinct sur l'ombre qui vole en sifflant dans le ciel. Les deux premiers niveaux d'illumination des viseurs Aimpoint sont vraiment très faibles afin de ne pas éblouir les militaires intervenants de nuit ou avec des système intensificateurs de lumière. Ils conviendront donc idéalement aux sauvaginiers tirant aux heures les plus reculées de la journée.