Il y a quelques années maintenant Steiner présenta une superbe lunette de tir lors du salon Allemand IWA. Très chère et équipée de tourelles de réglage plutôt massive cette optique ne connut pas un grand succès, surtout parce que c’était la première optique de tir fabriqué par l’un des leaders… de la jumelle !
Mais ça, c’était avant ! Steiner a revu sa copie et surtout à crée une gamme Ranger avec plage de grossissement de 4x plus convaincante en design et très bien placée en prix. Une petite évolution technique de cette Ranger 4 la poussa encore plus sur le marché de l’optique de chasse. Puis vint la Ranger 6 avec une plage de grossissement de 6x, c’était déjà top et en ce début 2022 voilà la nouvelle Ranger 8, dotée d’une plage de grandissement de … 8x, c’est bien vous avez suivi !
Vous avez le choix entre une lunette 1-8x24, une 2-16x50, une 3-24x56 et une puissante 4-32x56.
Steiner n’est pas le premier à proposer cette large plage de grossissement, Schmidt-Bender, Zeiss, Swarovski, mais aussi des marques moins réputées comme Micro dot, Nikko Stirling, Vortex, Geco produisent ce type d’optique avec plus ou moins de réussite car ce facteur de grossissement de 8 x demande des verres et traitements de surface de très grande qualité et une bonne maitrise du schéma optique afin de limiter le risques d’effet tunnel et d’image trop sombre. Qu’en est-il de cette Ranger 8 ?
Le corps de la lunette
La lunette est fabriquée à partir d'un bloc d'aluminium extrudé. La forme est assez classique pour le modèle battue. Cette Ranger mesure 285 mm de longueur (268 mm pour le modèle Ranger 6 1-6x24 pour mémoire).
Le poids est également dans la moyenne avec 510 g sur la balance ! (490 g pour la Ranger 6)
Les finitions sont très bonnes, le marquage très bien réalisé.
La lunette est bien sûr étanche pour limiter les risques de buée à l'intérieur et remplie à l’azote.
Les tourelles de réglage
Les capuchons sont en métal en mesurent 2,9 cm de diamètre, 4 mm de plus que la Ranger 6. Ils sont discrets et pas très hauts, comme sur les autres modèles de lunette de cette marque.
Le réglage du point d'impact se fait par clic, de 1 cm à 100 mètres. Les clics sont fermes mais pas durs et bien nets. On les entend bien. Il est possible de remettre la bague graduée à zéro après le réglage en dévissant deux petites vis sur le dessus de la tourelle à l'aide d'une clé Allen six pans.
Notons que la plage de réglage maximale des tourelles d’élévation et de dérive est de 200 cm à 100 mètres.
Le réticule
On retrouve un réticule 4A-I, un réticule assez traditionnel sur cette série dédiée à la chasse. Il est très fin et vraiment agréable autant au stand de tir pour assurer de beaux groupements qu'à la chasse. Il est placé au second plan focal et ne grossit donc pas trop lorsque l'on zoom. Les barres centrales sont bien fines mais visibles car bien noires. L'intersection des deux traits ne comporte pas de rond central pour l'illumination ce qui permet de faire des tirs appliqués sans masquer la cible ou le gibier.
Le potentiomètre de réglage du niveau d'illumination est positionné sur le côté gauche de la lunette au niveau des tourelles de réglage de l'impact. C'est très traditionnel, fiable et visuellement plus esthétique. L'illumination du point central comporte 11 paliers, séparés par une position d'extinction. C'est le plus facile à utiliser sur le terrain. Les 6 premiers niveaux d'illumination sont destinés aux chasses de nuit ou crépusculaire avec des intensités assez faibles qui ne vont pas éblouir le chasseur au moment du tir. Les 5 derniers niveaux sont bien forts et permettent de voir le point rouge même en plein soleil.
La taille du point rouge est assez réduite avec une surface de couverture de 6,6 cm à 100 mètres au grossissement de 1x et de seulement 1,1 cm à 100 mètres au grossissement 6x.
Steiner indique toutes les mesures de son réticule, chose rare chez les fabricants !
La parallaxe est réglée à 100 mètres, c'est classique.
Qualité d'image
Steiner utilise des verres d'excellente qualité pour ses lentilles et prismes. La luminosité est très bonne, le fabricant indique une transmission de lumière de 92 % ce qui est très bon. A vérifier prochainement sur le banc optique de notre collaborateur Jean Luc Dauvergne.
L'image est très belle, bien nette au centre mais aussi sur les bords avec un bon rendu des détails et un contraste assez élevé.
Le réglage de la dioptrie sur l'oculaire de 44 mm permet d'ajuster l'optique à sa vue (-3 à +2). On peut ainsi régler la netteté du réticule facilement.
Le zoom
L'agrandissement va de 1 à 8x. C'est beaucoup et permet de tirs appliqués à longue distance. Steiner annonce un champ de vision hyper large, il est de 37,8 m - 4,73 m. A titre de comparaison celui de la V8 Zeiss est de 39.6 – 5.4 m pour son modèle 1,1-8x24 et celui de la Z8 de Swarovski est de 42.5-5.3 m.
La prestation de cette nouvelle Steiner est donc dans la moyenne, sans plus !
La bague de commande du zoom est gainée de caoutchouc. Elle est douce à manier et onctueuse. Mon seul bémol va au petit ergot placé au niveau du grossissement 3 et qui n’indique pas tactilement le milieu de la plage de grossissement. Il est censé offrir un appui pour le pouce lors du maniement rapide de cette bague de zoom. En l'occurrence il est esthétiquement bien réalisé mais ergonomiquement trop petit et arrondi pour vraiment offrir une zone d'appui bien nette. J’avais fait le même reproche pour la Ranger 6.
Le montage étant assez bas sur la Merkel RX Helix de test, il n'est pas très facile de tourner cette bague.
Heureusement il existe désormais des bagues rapides que l’on peut venir fixer sur la bague de commande du zoom et qui sont équipée d’ergot beaucoup plus proéminent.
Sur le terrain
La lunette Ranger 8 est livrée d’origine avec des protections qui se fixent sur l’oculaire et l’objectif et qui se déplient, système flip up. Elles sont efficaces, elles tiennent bien en place une fois refermées, ce qui n’est pas toujours le cas. En revanche je ne suis pas fan des crans qui bordent ces protections et ont tendance à s’accrocher dans tout et rien et provoquent leur ouverture involontaire. C’est surement fait pour aider à leur ouverture pour les chasseurs qui portent des gants en hiver mais c’est peut-être un peu trop marqué…
Au stand la lunette s’est très bien comportée. J’ai pas mal tiré avec et les réglages n’ont pas bougé. Je me suis amusé ensuite à faire un beau groupement sur une cible neuve avec 3 balles qui formaient presque un trèfle. J’ai ensuite mis 20 clics vers la droite et 20 vers le haut, puis je suis revenu en arrière et la quatrième balle est venue rejoindre le groupement d’origine, preuve que le mécanisme de réglage du réticule est fiable !