GPO pour German Precision Optics est une toute jeune marque, elle nous vient d’outre Rhin comme son nom l’indique. Elle a été créée en 2015 par des cadres expérimentés dans le domaine des optiques de sport. Le but affiché est de proposer des produits de bonne facture avec un niveau de performance supérieur à celui de produits situés dans le même segment tarifaire. Ce positionnement rappelle un peu celui de Geco sur sa gamme optique, les produits n’ont hélas pas rencontré le succès qu’ils méritaient. Ceci nous rappelle qu’il n’est pas si simple de se tailler une place dans un marché très concurrentiel. Nous avons déjà challengé la marque en testant une paire de jumelles Passion ED 10x32. Elle s’en est globalement bien sorti, voyons voir si l’on retrouve les mêmes qualités dans les lunettes en passant au banc optique, un incontournable du genre, la lunette de battue. La marque propose plusieurs amplitudes de zoom qui correspondent à autant de gamme même si les lunettes se rangent toutes sous l’indicatif Spectra.
Les réglages
Le réglage de dioptrie est classique avec une bague au niveau de l’oculaire. Elle est ferme, et c’est toujours important pour que le réglage soit conservé malgré les vibrations. D’autant qu’il n’y a pas de système de blocage. Il n’y pas de jeu sur cette bague, ni d’ailleurs dans celle de zoom, elle présente une fermeté comparable à la bague de dioptrie pour les mêmes raisons.
Du côté des tourelles, chaque clic correspond à 1 cm à 100 m soit 1/3 de MOA. La remise à 0 peut se faire très facilement sans outils en dévissant la partie supérieure de chaque tourelle. On apprécie.
Côté réticule la luminosité se règle de façon continue sans paliers. C’est assez original. Ca permet un réglage très précis. D’autre pourrons préférer des système avec une position off entre 2 niveaux d’intensité. Il y a du pour et du contre entre les deux options, donc là c’est une question de goût personnel.
La lunette a quelques marqueurs de produits hauts de gamme comme le système d’extinction du réticule en cas d’inutilisation pendant 3 h. Mieux le réticule clignote 3 fois à la mise en route s’il reste 15% de batterie ou moins. Ce n’est pas une exclusivité, mais c’est à ce genre de petits détails que l’on peut s’extraire du milieu de gamme pour viser les étages supérieurs.
Qualité de fabrication
Il y a une étrangeté avec cette lunette, c’est que la fiche technique du manuel d’utilisation et celle du site de la marque ne donnent pas les mêmes informations. Lorsque l’on vérifie point par point sur certaines données il faut se fier à l’un ou à l’autre et sur d’autre la vérité est ailleurs. C’est assez atypiqu. On a essayé de rendre la fiche technique de ce test la plus factuelle possible donc ne vous étonnez pas si elle diffère ce celle du site de GPO ou de celle du manuel.
C’est vraiment un point à corriger par GPO. On peut le mettre sur le compte de la jeunesse de la marque, mais vue son ambition premium en qualité, une fiche technique se doit d’être fiable. Ca fait partie aussi de la relation de confiance à installer avec les clients.
On n’imagine pas une erreur dans la fiche d’un produit Zeiss, Swarovski ou Leica. Et dans les faits sur le marcher, les informations données par les fabricants sont globalement relativement fiables même en entrée de gamme. Il serait intéressant aussi de donner plus d’informations sur les traitements appliqués aux verres. On ne sait pas s’il y a un traitement hydrophobe par exemple.
La bonne nouvelle pour GPO c’est qu’il est facile de corriger le tir, et surtout que son produit est globalement d’excellente qualité, et c’est une raison de plus de s’attacher à être factuel dans le descriptif.
Sur le banc optique
Les plus petits détails au centre sont vus sous un angle de 0.6 minute d’arc, c’est vraiment excellent dans la mesure où l’œil perçoit au mieux des détails d’une minute d’arc. Le fait que la lunette délivre des détails plus petits que ce seuil participe à la sensation de micro-contraste que l’on apprécie sur les optiques de bonne facture.
En bord de champ à 6x, les plus fins détails sont vus sous un angle de 1 minute d’arc tout juste, c’est une bonne performance. On perd en contraste par rapport au centre en raison d’un chromatisme plus fort, mais ça reste très bon.
Sur banc optique on mesure une transmission de lumière de 89,6% (+/-1%) dans le vert. Et on s’en félicite car le fabricant promet 90%. On apprécie que cette donnée là de la fiche technique soit juste, car avec le champ c’est de celles que l’on regarde en priorité (quand elle est donnée).
La bonne transmission dans le vert ne fait pas tout, encore faut-il qu’elle le soit aussi dans le reste du spectre visible. On a indirectement la réponse avec la valeur de transmission donnée par le fabricant car c’est une moyenne sur l’ensemble du spectre visible (c’est une norme ISO). On s’attend donc à ce que la transmission soit bonne également dans le bleu et le rouge. Et c’est le cas comme le montre notre mesure de neutralité des couleurs. On détecte une dominante jaune mais elle est très faible et difficilement perceptible à l’œil. On est sur ce plan au niveau des standards haut de gamme.
Côté chromatisme la correction est très bonne sans atteindre la perfection. On notre une frange colorée qui tire sur le violet autour des cibles très contrastées. Mais c’est assez subtil. Le défaut est plus prononcé en bord de champ. Et pour conclure sur les aspects optiques, il faut souligner que le champ est large, mais sensiblement inférieur à ce que l’on trouve sur des produits plus hauts de gamme chez Zeiss, Leica et Swarovski