Un peu d’histoire
À la fin du 19ème siècle, la Suède, comme beaucoup d’autres pays, se lance dans le développement d’une cartouche à poudre sans fumée. Le résultat est le 6,5x55mm. Cette cartouche figure parmi les premières munitions à poudre sans fumée développées à la fin du 19ᵉ siècle, précisément en 1891. Fruit d’une collaboration entre la Suède et la Norvège, elle devient officiellement la munition standard de la Suède en 1894. Contrairement au 8mm Lebel, cette cartouche est sans bourrelet. Toutefois, sur les premières versions, le projectile est arrondi, et ce n’est qu’en 1941 qu’elle adoptera un projectile pointu de type Spitzer. Nous reviendrons sur cette évolution plus tard.
Pour accompagner cette nouvelle munition, la Suède décide de se doter de deux armes : un fusil d’infanterie et une carabine. Après avoir testé différents modèles Mauser, elle adopte en 1894 une carabine, suivie du fusil en 1896.

Bien que l’adoption date de 1896, la production ne débute qu’en 1898. Dans les premières années, environ 38 600 fusils sont fabriqués en Allemagne par Mauser entre 1898 et 1900. Par la suite, l’arsenal suédois Carl Gustav prend le relais, et au total, 514 000 fusils sont produits entre 1898 et 1925. Durant la Seconde Guerre mondiale, Husqvarna participe également à l’effort de fabrication, produisant 18 000 fusils supplémentaires. À cette époque, la Suède vend également une partie de ses armes à la Finlande.
En 1941, une mise à jour majeure de la cartouche voit le jour avec l’introduction d’un projectile plus moderne de type Spitzer. Ce changement modifie les trajectoires balistiques, ce qui pousse l’armée suédoise à équiper les fusils d’un disque fixé sur la crosse. Ce disque, accompagné d’une plaque avec un tableau, fournit des informations essentielles sur les corrections de visée et d'autres données techniques nécessaires pour une utilisation optimale avec la nouvelle cartouche.

Au tir
Quand on prend l’arme en main, on se rend rapidement compte de la qualité de fabrication du fusil. La finition est irréprochable et on manipule la culasse avec aise.

Avec plus d’un mètre de long, le M96 est imposant mais bien équilibré. Les organes de visée sont classiques avec un guidon assez épais et une première hausse avec un réglage de 300m à 600m et une seconde hausse réglable de 700m à 2000m.

La culasse est typique des armes utilisant le système Mauser avec un lontracteur et une sûreté à trois positions.
La détente a un poids de départ d’un peu moins d’1,5kg avec un point dur net.
Le recul est extrêmement agréable grâce à la cartouche de 6,5x55mm qui génère moins de recul que le 8mm Mauser ou 7,62x54mmR. C’est une munition réputée pour sa précision et elle est toujours en service aujourd’hui.
Pour les amateurs de fusils à lunette, il existe une variante de précision du M96 : le M41/B. En effet, dans les années 1940, l'armée suédoise décide de développer un fusil de précision en apportant des modifications au fusil d'infanterie modèle 1896. Ce projet donne naissance au modèle M41 équipé d'un levier d'armement recourbé et d'une lunette allemande offrant un grossissement de quatre fois. Ces lunettes étaient produites par l'entreprise allemande Adolph Jackenroll Optische Anstalt, plus connue sous l'acronyme AJACK. Entre 1941 et 1943, environ 2 000 à 3 000 fusils M41 ont été fabriqués.
