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Un peu d’histoire

Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l’Union Soviétique cherchait à développer une version de précision de son fusil Mosin Nagant modernisé, le 91/30, inspirée par les travaux des Allemands. Cela aboutit au Mosin Nagant 91/30 PE avec une lunette plus grande que celle du PU, conçu en 1931 mais rapidement remplacé en 1936 par le 91/30 PE-M.

En parallèle, l’URSS souhaite adopter massivement une arme semi-automatique pour son armée, aboutissant au SVT-40 qui ne remplacera finalement pas les Mosin Nagant 91/30. Certains SVT-40 étaient équipés de lunettes pour faire office de fusil de précision. Cette nouvelle lunette était plus courte que les anciennes PE et PE-M afin de ne pas bloquer le port d’éjection du SVT et elle avait le gros avantage d’être peu coûteuse à produire. Malheureusement pour l’Union Soviétique, le SVT-40 n’était pas assez précis et on réutilisera l’optique avec ce Mosin Nagant PU produit à partir de 1972 par les arsenaux d’Izhevsk et Tula. 

Ces fusils ont été produits en grand nombre, avec environ 380 000 Mosin Nagant 91/30 PU fabriqués entre 1942 et 1944. Bien que le SVD ait pris la relève durant la Guerre froide, les Mosin PU étaient utilisés bien après 1945 notamment lors de la Guerre du Vietnam et des 91/30 PU ont également été identifiés plus récemment en Ukraine.

Au tir 

Si vous avez tiré avec un Mosin Nagant 91/30, l’expérience du PU est assez similaire. Les manipulations de culasse restent « viriles » pour assurer une alimentation fiable. Le recul est assez modeste grâce aux 4 kg du fusil. La détente est filante mais bien plus agréable que celle d’un 91/30 standard.

La prise de visée est assez confortable et ce malgré la hauteur de la lunette et l’absence d’appui-joue. Elle dispose d’un grossissement de 3,5 fois permettant de faciliter les tirs à plusieurs centaines de mètres sans accentuer les tremblements du tireur. Elle est réglable en hauteur et en dérive grâce à des tourelles qui vont déplacer le réticule dans l’optique. En revanche, le tir devient plus difficile en condition de faible visibilité car l’optique n’est pas très lumineuse par rapport aux lunettes modernes. 

L’insertion des cartouches doit désormais se faire manuellement car la lunette empêche l’utilisation de lames-chargeurs malgré la présence de l’encoche sur le boitier de culasse. Le levier d’armement désormais courbé est plus ergonomique et permet une manipulation plus rapide de la culasse. 

Côté précision, l’arme devait être capable de faire des groupements d’un peu moins de 10 centimètres à 100 mètres et c’est toujours le cas avec cet exemplaire. 

Comment reconnaitre un véritable Mosin Nagant 91/30 PU ?

Si vous cherchez un Mosin Nagant 91/30 PU, il est préférable d’étudier le fusil avant l’achat car de nombreux remontages existent. Cependant, voici quelques astuces pour reconnaitre un véritable PU.

Tout d’abord, la plupart des préfixes des numéros de série ont été catalogués (cf. tableau).
 

Liste des préfixes des numéros de séries des Mosin Nagant 91/30 PU

Les canons destinés aux fusils de précision disposent de marquages spécifiques sur le tonnerre. Les caractères cyrilliques "CH" sur les modèles Tula indiquent un canon destiné aux fusils PU. Chez Izhevsk, ce marquage est différent : il s'agit d'un "C" inscrit dans un cercle. Les canons des Mosin Nagant PU étaient fabriqués séparément de ceux des 91/30 standards. Si certains de ces canons spécifiques ont pu être utilisés sur des 91/30 classiques, l'inverse n'était pas possible.

Autre détail, le guidon des PU est légèrement plus long que celui des 91/30.