La crosse et le devant
La crosse synthétique est verte foncée avec des inserts anthracites au niveau de la poignée de crosse et du devant. L’angle de la poignée de crosse n’est absolument pas marqué, permettant une prise en main sans tension, et la poignée pistolet de cette carabine est assez fine avec un léger renflement au niveau de la paume.
Le quadrillage traditionnel est ici remplacé par des inserts en Soft Touch bien intégrés dans la masse de la crosse. Le grip est excellent avec cette matière, main nue ou gantée.
Le busc réglable est commandé par un bouton poussoir carré volumineux et souple, qui n’est pas sans rappeler celui de la Sako 85 Finnlight 2. Une pression sur le bouton de commande fait automatiquement monter le busc ; il n’y a pas de paliers, c’est au chasseur de décider du niveau auquel le busc doit être arrêté. À son niveau le plus bas, ce busc, au corps creux, ne fait pas saillie et épouse parfaitement les courbes de la crosse.
De discrètes attaches grenadières fixes sont présentes sur la grosse pour mettre une bretelle.
Le boitier de culasse
Il s’agit d’un boitier de culasse fermé. La fenêtre d’éjection est assez importante. Sous certains aspects, il peut faire penser au boitier de la Merkel RX Helix ; Merkel et Haenel faisant partie du même groupe, on retrouve des technologies similaires de part et d’autre. En effet, ce boitier confectionné en acier possède deux embases Picatinny usinées dans la masse. Un type de montage garant d’une grande précision et permettant de fixer une typologie conséquente de montages et d’optiques.
La culasse, le verrouillage et la sécurité
C’est le cœur du réacteur ! La culasse est un imposant cylindre d’acier, sa tête est fixe et elle possède trois tenons de verrouillage. La tête de culasse est en cuvette. On y retrouve deux pistons éjecteurs et une griffe extracteur logée dans un des tenons. La fermeture de la culasse s’effectue de façon rectiligne - normal pour une linéaire - et se termine néanmoins par un verrouillage rotatif. Rien de paradoxal pourtant, puisque deux pièces coniques se trouvent dans la “salle des machines” : la noix de culasse de la NXT. Une fois la culasse repoussée vers l’avant, la noix de culasse va venir en butée sur le boitier et deux pignons à roues vont venir effectuer une légère rotation pour assurer le verrouillage.
Le mécanisme d’armement de cette carabine est des plus intéressants et peut faire penser, sous certains aspects, à celui de la Heym SR 30. Il s’agit , en effet, d’un système de culasse armeur. Une fois repoussée vers l’avant, la culasse est verrouillée, mais le percuteur est toujours désarmé. Il faudra alors pousser le levier de culasse vers l’avant pour compresser le ressort du percuteur et permettre à l’arme de faire feu.
Ce système sécurisant est complété par un levier sis sur la noix de culasse. Il possède trois positions. Poussé sur la gauche, il permettra l’ouverture de la culasse pour charger ou décharger une cartouche qui n’a pas été tirée.
La position centrale permet de tirer. Le levier engagé à droite permet de bloquer toute action du levier de culasse. Ainsi, cette position empêche l’ouverture de la culasse ou un départ non voulu.
Des logos simples mais parlant renseignent schématiquement l’utilisateur quant aux actions du levier.
Le canon
Il s’agit d’un canon Merkel de 18 mm de diamètre, martelé à froid et bronzé à Suhl. Il est fileté (M15x1) et possède des organes de visée amovibles i-sight autorisant la pose d’un modérateur de son manchonnable, frein de bouche, etc. Notre carabine d’essai possède un canon de 52 cm, la norme sur les NXT pour les calibres standards ; les canons des calibres magnum mesurant 61 cm.
Le chargeur
Il est amovible, à double pile et confectionné en biopolymère. Il est possible de le verrouiller dans le puit de chargeur, idéal pour ne pas le perdre notamment lors de chasse ou pratiques actives : traque, conducteur de chien de sang etc
Les départs
Ils sont excellents, mais non réglables directement. J’ai réalisé dix mesures avec un appareil Lyman Pull Triger et j’ai obtenu une moyenne de 1,100 Kg. Le mécanisme est franc, la détente décroche de façon nette.
Sur le terrain
J’avais eu une entre les mains une des premières pré-séries arrivées en France début 2022 sur la version à crosse bois. J’avais alors tiré au Cinétir 40 cartouches. Cette première expérience me fit fort impression, tant la carabine me plu par son aspect classique, ses composantes modernes, son équilibre et la rapidité avec laquelle l’action se déployait, sans parler du côté sécurisant… S’il ne manquait le busc réglable, je l’aurais alors volontiers troqué contre ma RX Hélix de l’époque !
C’est chose faite aujourd’hui, une crosse synthétique avec un busc réglable et toujours le même confort au tir, sans être obligé de reculer le visage ou de décoller la joue lors du rechargement, ce dernier point étant rédhibitoire concernant les linéaires pour bien des chasseurs.
J’ai tiré plusieurs chargements au stand avec de très bons résultats. Les canons Merkel, réputés pour leur confection, donnent ici encore une preuve de leur précision. Chambrée en .30-06 Springfield et équipée d’une lunette de battue Sightmark et d’un frein de bouche HQS, ma carabine d’essai s’est révélée facile à régler au niveau du busc avec la possibilité de faire son réglage tout en étant épaulé et couché sur le busc, un vrai plus en terme de confort.
Le busc en matière plastique et creux, n’en est pas pour autant une caisse de résonance, mais tout au contraire offre un oreiller dur, certes, mais bien conçu pour se caler au mieux lors du tir. Le bouton de commande est facile d’accès et souple ; c’est bien pensé et aboutit. Cela permet d’aligner l’œil directement avec l’organe de visée, quelle que soit l’optique.
Je n’ai eu aucun problème d’alimentation ou d’extraction. Là où les premières générations de RX Hélix - Haenel et Merkel, on l’a dit plus haut, appartiennent au même groupe et pourraient partager les mêmes embarras - avaient tendance à avoir des problèmes d’extraction avec certains étuis qui collaient dans la chambre suite au tir, je n’ai jamais rencontré cette problématique sur la NXT d’Haenel, quelles que soient les munitions utilisées.
La mécanique est fluide, le levier d’armement un peu ferme sur mon modèle d’essai, ce qui n’a rien d’aberrant mécaniquement, puisqu’il faut compressé le ressort de percuteur, et qui s’atténue de plus en action de chasse ou sur cible mouvante. Il est dommage que les poids de départs ne puissent pas être réglé soi-même. Pas de problème pour les chasses silencieuses mais avec son poids de départ autour de 1 kg, il convient d’être prudent lors des battues hivernales avec des gants, le pontet n’étant pas des plus large. Dommage d’ailleurs qu’elle ne soit pas disponible, à minima, en calibre 9,3x62 pour la battue ou la recherche au sang… C’est une des déceptions sur cette version moderne de la NXT : le peu de choix dans les calibres proposés pour une carabine allemande.
Les groupements à 50 mètres avec des munitions Winchester, Sako et RWS ont été très bons et homogènement répartis.