Zamberlan est une marque de chaussures fondée en 1929. L'expertise de la firme transalpine est largement reconnue pour la qualité de ses productions. Spécialiste des chaussures dédiées au sport en milieu naturel, Zamberlan propose également des chaussants de chasse adaptés à des milieux et modes d'activités bien spécifiques.
Parmi les nombreux modèles de chaussures dédiés aux activités en haute-montagne proposés par la marque, le modèle chasse de la marque vénitienne que nous avons testé a un profil définitivement fait pour attaquer les sommets et les températures hivernales, bien qu'il puisse s'adapter à des terrains plus mixtes de par sa structure notamment. Zamberlan décrit ce modèle comme sa chaussure de chasse “ la plus chaude et la plus protectrice”.

La tige et l'empeigne
Toute la partie externe de la chaussure est confectionnée en matériaux synthétiques. Visuellement, la chaussure arbore une tige et une empeigne mêlant un maillage polygonal à des formes déstructurées pour un rendu très moderne. Cet aspect alvéolé est rendu par le 3D Mesh qui compose le dessus de la chaussure. Toute la tige est en fibre synthétique imperméable.

La matière qui compose le dessus de la chaussure est rugueuse et conçue pour être extrêmement résistante à l'abrasion : végétation ligneuse, roches, etc. Toutefois, le port reste confortable au niveau de la cheville et particulièrement au niveau du mollet avec une matière moelleuse qui est aussi présente dans la confection de la languette avant.

La chaussure possède un pare-pierre à 360°. Sa composition en caoutchouc très épais doit assurer une protection amplifiée à son porteur en cas de heurts ou de chute, ainsi qu'une protection durable au chaussant. Le pare-pierre est haut et massif. On retrouve presque l'équivalent d'une coque pleine à l'arrière comme à la pointe de la chaussure. On peut ajouter la présence, au niveau de la malléole latérale, de pièces bombées d'une double épaisseur sur les faces intérieures pour bien protéger cette zone sensible des chocs.


Pas de véritable camouflage pour cette chaussure, mais des empiècements liés aux systèmes Boa Fit, arborant des motifs s'inspirant de camouflages disruptifs, qui répondent plus à des logiques esthétiques qu'à des considérations de dissimulation.

La chaussure arbore un aspect majoritairement noir avec un camaïeu de gris et d'anthracite. Une variante noire et orange, plus typée chasse du grand gibier, existe également au même tarif.

Le système de laçage
Dotée du système de serrage à boucle micrométrique BOA Fit System, ces chaussures se lacent grâce à deux molettes. Une molette BOA possède deux positions : il suffit de tirer la molette vers le haut pour la déverrouiller et desserrer le laçage de la chaussure pour extraire le pied de la chaussure, par exemple. Lorsqu'on enfonce la molette, on verrouille celle-ci, cette dernière est alors en position “laçage” ; il suffit dès lors de tourner la molette pour régler le système de serrage au millimètre près.
Ce système de laçage-réglage permet de lacer la chaussure sans efforts, d'un main, et de pouvoir soulager aisément pieds et mollets, lors d'une pause déjeuner après une longue marche, par exemple. Notez que le système BOA Fit System est garanti pour la durée de vie du produit dans lequel il est intégré.

La doublure
Ces chaussures sont équipées d'une membrane imperméable GORE-TEX Insulated Comfort associée à la technologie Primaloft. Cette dernière garantit une étanchéité extrême, permettant ainsi au porteur d'évoluer en hiver dans la neige et même de traverser un torrent, tout en gardant les pieds au sec.

La semelle
C'est le modèle Star Trek II de la marque italienne Vibram qui a été sélectionné et conçu avec Zamberlan. Vibram est une référence mondiale dans la conception et la fabrication de semelles techniques en caoutchouc. Cette semelle Star Trek II a été développée pour s'adapter aux terrains montagneux. Très dense et rigide, elle est équipée de crampons multidirectionnels pour offrir la meilleure adhérence possible y compris sur la neige.
À noter que ce modèle est doté d'une semelle intercalaire en PU (Polyuréthane) apportant isolation et souplesse. La semelle de sous-pieds, malléable (4 mm) et flexible, est pourvue d'une couche d'aluminium sur la face inférieure afin de compléter l'isolation du pied.

Sur le terrain
Testées dans les Alpes en conditions hivernales, j'ai fait passer de nombreux tests à ces chaussures pendant une semaine au cours de longues marches : randonnées dans la neige et en sous-bois, traversée de torrents, de zones boueuses ou de pierriers, attente dans la neige… Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est compliqué de mettre en défaut ces ULL ! Cerise sur le gâteau, et pari risqué, je n'avais jamais marché avec ces chaussures avant cet essai. Attention toutefois à la taille, Zamberlan, comme beaucoup de chaussant italien, taille “petit”... J'ai troqué ma pointure habituelle (44) pour un 45, qui a été parfaitement adapté.

Sur des pentes enneigées et des zones verglacées, ou lors de traversées de pierriers, l'adhérence est remarquable. Aucune chute à mettre au tableau des “gamelles” ! Le système de micro réglage est toujours aussi agréable et perfectionné. Cette double molette permet un micro ajustement donnant une tenue et un confort extrême. “Faire ses lacets” en devient presque amusant.
Le gros plus est de pouvoir ajuster en quelques clics le serrage à toutes les situations : conduite en voiture, pause, marche, montée ou descente, etc. Par temps de froid, quand les doigts sont gelés, ou au contraire, à l'heure d'une pause en montagne quand le soleil de midi tape fort, pouvoir libérer ses pieds en un clin d'œil pour leur faire prendre l'air… Tout est aisé et s'effectue extrêmement rapidement. Enfiler ou déchausser les ULL assis ou debout ne demande aucun effort particulier.
Contrairement à ce que son aspect massif pourrait laisser penser, la ULL est étonnamment légère au pied, ce qui compte vraiment au bout d'une journée de chasse ou de marche en montagne le cas échéant. En taille 45, je l'ai pesé à posteriori à 1074 grammes (la demi-paire), mais d'instinct, je l'aurais mis juste en dessous d'un kilogramme si je ne l'avais pas pesé. Toujours est-il qu'on a jamais l'impression d'avoir des parpaings aux pieds, même après plusieurs heures de marche.
Reste à savoir si, sur une saison de chasse, la promesse de la protection durable contre l'abrasion sera tenue… Il me semblerait assez improbable qu'une pierre aussi coupante soit-elle puisse trancher un lacet BOA, qui ressemble à de la corde à piano très fine prise dans une gaine synthétique transparente. Quant à la matière synthétique qui revêt la chaussure, elle me semble particulièrement costaude.
