Mag' Chasse

Le nombre de départements où la chasse du grand gibier de nuit est autorisée ne cesse de croitre. C'est le cas depuis longtemps en Alsace et en Moselle, où cette tradition existe depuis fort longtemps et c'est plus récent dans le Sud de la France pour tenter de juguler l'expansion des populations de sangliers. L'intérêt pour les appareils de vision nocturne grandit auprès des chasseurs. Les huttiers ne sont pas en reste ! Nous avons testé différents modèles, dans des gammes de prix variées et surtout avec des technologies différentes. Voici notre retour d'expérience !

 

Monoculaire ou jumelles

Si votre achat ne concerne que la surveillance de territoire, ou de bâtiments pour les agents de sécurité par exemple, optez plutôt pour une paire de jumelles. Le confort d'observation est meilleur, vous n'avez pas à fermer un œil durant un long moment. De même, la vision avec les deux yeux offre plus de netteté et une meilleure identification des objets et formes. En revanche, si l'utilisation est mixte, surveillance du territoire et chasse, voir uniquement dédiée à la chasse, privilégiez un monoculaire. Si possible observez avec l'appareil de vision nocturne avec votre œil qui n'est pas le directeur. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces caméras thermique et intensificateurs de lumière digitaux ou traditionnels, sont assez lumineux. Votre pupille va donc se rétrécir pour d'adapter au niveau de luminosité de l'appareil et lorsque vous cessez de l'utiliser, il y a un certain laps de temps durant lequel votre œil doit s'adapter à l'obscurité. La pupille va se rouvrir. Si vous devez tirer juste après avoir observé avec un appareil de vision nocturne vous risquez de ne plus rien voir dans votre lunette ! En observant avec votre œil qui n'est pas directeur vous préservez l'autre et pourrez tirer plus vite. L'intensificateur Sentinel Pro de Nocturna est à part. Il possède un écran à l'arrière et l'observateur regarde, avec les deux yeux une sorte d'écran de caméscope ou d'appareil photo. Le confort d'observation est excellent et la luminosité de l'écran ne gêne pas trop si vous devez tirer rapidement après avoir observé une scène avec cet appareil.
 

L'encombrement

Entre une paire de jumelles Tracker de Yukon qui pèse 600 grammes et le récent monoculaire thermique LTO Traker de Leupold accusant  211 grammes sur la balance, il y a un monde ! Pour les chasses ou observations depuis un mirador par exemple, le problème n'est pas important. Si vous devez approcher des compagnies de sangliers en plein champ ou pensez utiliser cet appareil lors d'une chasse à l'étranger, par exemple au brame en Pologne, l'encombrement et le poids ont toute leur importance ! Les deux modèles de monoculaires de Leupold sont les rois. Les petites caméras Seek thermal et Leupold aussi. Elles se glissent facilement dans une poche de veste. Les plus gros monoculaires comme le modèle Vis 1012 de chez Num'axes ou le Signal RT de Yukon, les modèles de chez Bushnell ou les monoculaires thermiques de chez Pulsar sont plus encombrants mais possèdent une prise en main à l'image du Pulsar XQ19 F.
 

Intensificateur ou thermique

Nous touchons là le cœur du problème et donc c'est un élément important de choix.
- Les intensificateurs de lumière utilisent la lumière de la lune, des étoiles, d'une ville assez proche ou bien d'un émetteur infra rouge pour augmenter la vision nocturne. En cas de ciel couvert, de nouvelle lune ou avec un émetteur IR peu puissant l'observation sera limitée. Il est possible d'adjoindre des émetteurs infra-rouge supplémentaires. Il y a souvent des rails Picatinny ou Weaver sur le côté de ces appareils. Comptez entre 150 et 230 € pour un émetteur IR puissant. Attention, si vous utilisez ces appareils pour de la surveillance de territoire contre le braconnage. Certains émetteurs infra-rouge sont visibles, on distingue une lueur rouge, même à plus de 100 mètres.
- Les caméras thermiques n'ont pas besoin de source de lumière pour fonctionner. C'est la chaleur dégagée ou emmagasinée la journée qui est perçue par le capteur et restituée sous forme d'image. C'est pour cela que, même sur une personne ou un animal, on peut distinguer des zones de couleur différente. La tête en particulier, richement vascularisée, est très chaude et donc visible. Ces appareils ont des portées d'observation plus grandes que les intensificateurs de lumière. En contrepartie, l'observation du « paysage », haie, cultures… est un peu moins bonne ou tout du moins plus uniforme. Mais il est bien rare de sortir la nuit pour regarder la beauté de la nature !
 

Le grossissement

Certains appareils sont munis de fonction zoom ou de grossissement variable. C'est le cas des monoculaires thermiques Leupold, du Signal RT de Yukon, des modèles de chez Num'axes et Bushnell et enfin des monoculaires Pulsar. C'est très intéressant si vous devez identifier des animaux ( laies, marcassins, bois de cerfs) à grande distance, disons plus de 100 mètres. Les autres ne disposent pas de ces fonctions et donc leur « portée » est de fait plus limitée. Passé 100 mètres, il sera difficile de compter des animaux et de les identifier. Il en va de même pour les opérations de surveillance. En revanche, si vous comptez vous déplacer grâce à ces appareils en observant juste devant vous, mieux vaut que le grossissement débute à 1.
 

Vidéo et photo

Certains appareils de vision nocturnes possèdent des modes vidéo et photo. C'est le cas du Signal RT de Yukon, du Vis 1012 de Num'axes, de certains modèles chez Bushnell, de la petite caméra Seek thermal et des produits de chez Pulsar. Cela permet de conserver des souvenirs des animaux aperçus de nuit, et de garder des preuves de visites non autorisées dans le cadre de la lutte contre le braconnage !
 

L'autonomie

L'autonomie est un point important également à prendre en compte. Certains appareils fonctionnent avec des piles, ou des batteries amovibles. C'est le cas pour le monoculaire thermique Pulsar, pour l'intensificateur Yukon Signal RT et le Vis1012 de Num'axes par exemple. Dès lors, si vous devez rester longtemps dehors la nuit, il est possible d'acheter des piles alcalines ou rechargeables en plus ou une batterie supplémentaire pour le Pulsar. Les caméras à main Seek thermal disposent d'un port de recharge USB. Il est donc possible d'emporter un accu de charge et un câble. Le Sentinel pro de Nocturna dispose d'accus intégrés et non amovibles. L'autonomie est donc plus limitée.
 

Le prix

Il y en a vraiment pour toutes les bourses ! A partir de 329 € pour le Vis 1012 de Num'axes, 475 € pour le Signal RT, 459 € pour le Sentinel Pro de Nocturna, 519 € pour une caméra Seek Thermal, entre 959 et 1410 € pour les monoculaires Leupold et de 2200 jusqu'à 4190 € pour les caméras thermiques de Pulsar.
 

Sur le terrain

Les meilleures observations ont été réalisées avec les monoculaires thermiques de Pulsar! Nous avons pu observer des vaches et des véhicules jusqu'à plus de 500 mètres en pleine nuit noire ! Le monoculaire thermique de Leupold LTO Tracker nous a plus pour son côté pratique, sa bonne qualité d'image et de détection, le tout dans un encombrement réduit. Le Signal RT de Yukon possède un très rapport qualité prix, tout comme le Vis 1012 de Num'axes, vidéo et photo en prime ! Le Sentinel pro s'adresse plus au marché de la sécurité et de la surveillance de bâtiments, de l'airsoft et se révèle pratique à l'usage sur le terrain. Les cameras Seek Thermal sont plus à l'aise dans des applications professionnelles, sécurité, pompiers, secours, électricien qu'à la chasse à proprement parler.