Mag' Chasse

Le boitier

Ce monoculaire thermique Keiler 50 Pro de Liemke reprend une forme désormais assez traditionnelle pour ce type d'appareil, un peu oblongue. On retrouve les grandes lignes du Zeiss DTI 35, de certains modèles de Flir et de produits asiatiques. L'ergonomie est excellente avec un diamètre d'environ 6 cm qui offre une bonne prise en main. Le châssis est confectionné en alliage d'aluminium recouvert d'un gainage caoutchouc de qualité avec zones renforcées qui offrent une bonne prise en main. Les quatre boutons sont placés en ligne au centre du boitier ce qui permet aux droitiers et gauchers d'accéder aux boutons sans souci ! L'appareil est assez volumineux, en raison de l'objectif plus large que sur les autre modèle et un capteur plus grand ! On atteint les 19,5 cm de longueur et un poids de 486 g, à peine plus que le Zeiss DTI. Cela reste néanmoins très acceptable et une fois dans la poche de la veste on ne le sent pas trop.
Le boitier répond aux normes IP66 qui garantissent son fonctionnement sous la pluie notamment. La plage d'utilisation en température va de -10 à + 50°C. Aucun souci pour chasser avec en plein hiver sous nos contrées. Un filetage au pas standard des trépieds photos permet de fixer le boitier sur de nombreux supports pour des observations prolongées.
 

L'oculaire

Il est protégé par une bonnette en caoutchouc souple très confortable et qui réduit l'entrée de lumière parasite la journée et évite que l'écran ne se reflète sur votre visage la nuit, ce qui pourrait vous faire détecter plus facilement. Un réglage de dioptrie sur le côté (+/-5) permet d'ajuster la netteté de l'écran à votre vue.

 

L'objectif

Il y a plusieurs modèles donc dans cette gamme et celui que j'ai pu tester dispose d'un objectif de 50 mm de diamètre avec un grossissement de 3,6 fois. Le champ de vision est assez large, 15 mètres à 100 mètres. L'objectif comporte une bague crantée de mise au point de la netteté de l'image en fonction de la distance qui est très douce et précise. Un cache objectif en caoutchouc souple est fixé sur le bâti par une sangle en caoutchouc et protège efficacement la lentille frontale. Il gagnerait toutefois à) être un peu plus rigide pour faciliter sa mise en place.
 

Le zoom

Liemke a fait simple et efficace. Un bouton situé sur le dessus et identifié avec une loupe permet d'actionner le zoom numérique à 2 puis 4x. Pour avoir testé récemment des intensificateurs de lumière ou les pas de progression étaient très faible et sur lesquels il fallait appuyer sur le bouton zoom au moins 10 fois pour atteindre la valeur maximale ici au contraire en deux clics on est au maxi. C'est très bien et très efficace sur le terrain.
Au grossissement numérique de 1, c'est-à-dire donc un grossissement de 3,6 fois, l'image est vraiment d'une très belle qualité. Les détails sont très visibles et très fins. Le paysage de jour comme de nuit est bien marqué. A 4x, donc au grossissement de 14,4 fois les détails sont encore bien présents comme le montrent ces photos.
Le mode « Picture in picture » permet d'afficher un rectangle zoomé dans l'image large. De quoi suivre un animal en particulier sans perdre les autres de vue ou s'attarder sur un détail, présence d'allaites pour une laie par exemple...
 

Le capteur

C'est une des pièces maitresses de ce modèle. Le capteur est vraiment performant et grand ce qui offre une meilleure détection et une finesse de l'image importante. Le capteur est un modèle Ceramic Vox de 640x512 pixels avec un pas de pixels de 12 µm. Il est associé à un écran interne de grande taille : 1280x960 LCOS au format QVGA. C'est cet écran qui offre une vision remarquable. Il ne suffit pas que le capteur détecte les sources de chaleur ! Si l'écran que vous regardez n'est pas de bonne qualité l'image sera dégradée, avec du bruit c'est-à-dire de gros pixels visibles. Dans ce monoculaire thermique Keiler 50 de Liemke même lorsque l'on actionne le zoom à 4 fois l'image reste fine et il est vraiment possible de bien identifier un animal à ce grossissement !
 

Les palettes de couleur

Là ici Liemke fait simple, ce qui caractérise bien le produit chasse de ceux à vocation plus professionnelle, sécurité ou industrielle notamment. Il y a cinq réglages, identifiées par des petits pictogrammes. Un petit oiseau indique que les sources de chaleur sont indiquées en blanc. Il est vraiment top pour le gibier. Puis il y a un petit soleil, le chaud est aussi en blanc mais l'image est plus claire. Le picto lune indique les sources de chaleur en noir. Redoutable aussi pour le gibier. Des flammes rouges font clairement comprendre que le chaud est en orange, puis un petit drapeau vert, jaune et rouge signale la palette communément appelée Rainwow pour arc en ciel. Je ne suis pas fan de cette palette à la chasse.
Il est bien sûr de possible de régler luminosité de l'écran et contraste afin de jouer sur ces paramètres en fonction de l'ambiance et des conditions de terrain.

 

L'alimentation

Une batterie Li-Ion alimente la caméra. Elle se recharge par port USB-C, ce qui veut dire qu'on peut emporter une batterie recharge sur soi pour les longues nuits ou remettre un coup de charge sur la route avec une prise USB dans la voiture ! L'autonomie est donnée pour 7 h.
 

 

Une discrétion absolue

A l'image des autres caméras thermiques que j'ai déjà testées ce Keiler 50 Pro est hyper discret. Il n'y a aucune source lumineuse visible à l'avant de l'appareil. La discrétion est totale ! Etant donné que l'on appuie l'oculaire contre l'arcade sourcilière, la projection de lumière vers le visage est également très faible.
 

Enregistrement photo et vidéo

Ce monoculaire est équipé d'une mémoire interne de 16 GB. La résolution des photos prises par l'appareil est de 768x576 pixels et elles ne tiennent pas beaucoup de place dans la mémoire ! Les vidéos sont au même format. Le boitier Keiler 50 Pro est équipé d'un module wifi ce qui permet de le connecter à votre smartphone via une application Streamlive disponible sur Androïd et iOs. La portée du wifi est d'environ 50 m.

 

Sur le terrain

Tout comme le monoculaire Zeiss DTI 35, l'ergonomie et l'intuitivité de l'appareil m'ont donc séduit. Les menus de réglage sont clairs, le fonctionnement simple et efficace, bref, un produit bien pensé pour l'action sur le terrain de nuit. Les boutons tombent bien sous la main.
L'allumage de l'appareil se fait en pressant durant plus de 2 secondes le bouton marche/arrêt avec l'auriculaire. L'appareil met du temps à s'allumer, 10 secondes au moins. Il y a un calibrage du système. Ensuite, il suffit d'appuyer brièvement sur le bouton marche/arrêt pour mettre le monoculaire en veille instantanément ou le rallumer.
Le déclenchement de l'appareil photo ou vidéo se fait avec l'index sur le premier bouton. Il faut faire un appui long sur ce bouton pour passer de la photo à la vidéo.
Les boutons de zoom sont bien accessibles et faciles à utiliser avec le majeur.
Nous nous sommes beaucoup servis de ces appareils lors de chasse à l'approche de chevreuils et biche en plaine et en montagne. Ce fut une révélation. Jusqu'à présent je ne me suis servi de ces boitiers thermiques que le soir et la nuit. Il ne me venait pas à l'idée de m'en servir la journée. Erreur, quel gain de temps ! Découvrir des chevreuils couchés dans un champ de maïs est hyper rapide avec le thermique. Il en va de même de biches couchées sur le flanc d'une montagne des Pyrénées. Je pense qu'il en est de même de chamois ou isards ! Les animaux vous sautent à la figure ! J'entends déjà les réfractaires à ce type de technologie mentionner que « ce n'est plus de la chasse ! ». Rassurez-vous ce n'est pas parce que cet appareil vous indique facilement que les chevreuils sont couchés dans le champ qu'ils sont plus faciles à approcher ou à tirer. J'en ai fait la triste expérience !  J'ai pu observer des chevreuils se déplaçant en sous bois le long d'un coteau. Cette observation était bien sûr possible car nous étions en février et qu'il n'y avait pas de feuilles aux arbres…
Une boussole numérique peut être activée si vous le souhaitez. Ce compas vous permet de suivre un cap de jour comme de nuit mais c'est surtout très utile au moment du tir puisque vous pouvez clairement repérer la direction du tir et retrouvez plus facilement l'endroit où vous avez tirer le gibier et donc des indices. Notez que le sang apparait très clairement sur de l'herbe ou de la terre tant qu'il est encore chaud et que vous pouvez ainsi voir si vous avez touché l'animal.
La qualité de l'image est vraiment top ! J'ai pu détecter et identifier des chevreuils à 1 kilomètre de distance. J'avais une paire de jumelle Zeiss à télémètre incorporée pour mesurer cette distance… Un lièvre est bien visible à 400 mètres. C'est vraiment redoutable !