Le guide d'achat en détail
Imaginez-vous un instant un soir d’été, les pieds dans l’eau d’une queue d’étang alors que la lumière décline peu à peu et que le sillage de votre stickbait ride doucement la surface. C’est alors que vous voyez bouger l’eau derrière votre leurre, elle se soulève comme une petite vague qui arrive à toute vitesse avant d’exploser et de faire disparaitre votre leurre dans une gerbe d’écume. Vous ferrez et combattez ce joli poisson mais ce que vous attendiez vraiment c’était la touche, ce moment où votre cœur semble s’arrêter et où la décharge d’adrénaline vous rends addict.
Voilà l’effet que procure la pêche aux leurres de surface chez tout pêcheur, et c’est pourquoi elle est tellement appréciée. Au niveau matériel elle ne demande rien de plus que pour les autres leurres et ceux-ci, s’ils sont spécifiques, ne réclament pas une animation complexe pour vous procurer des émotions fortes. Voici un tour d’horizon des leurres et du matériel pour pratiquer cette pêche très efficace partout à la belle saison.
Les poissons visés
Avant les leurres et le matériel, il convient de savoir quels poissons sont susceptibles de nous gratifier de leurs attaques en surface. Pour le plus commun des pêcheurs ce sont les perches qui font l’ordinaire. Elles adorent chasser à courre un petit leurre et voir leurs dorsales hérissées au dessus de l’eau est un spectacle dont on ne se lasse pas d’autant que l’émulation entre les perches met en activité tout le banc et rend la pêche assez facile.
Le brochet est aussi un bon client de cette technique, il rate souvent sa proie et n’attaque en moyenne que deux fois de suite contrairement aux perches qui viendront gober jusque dans vos bottes. Le brochet n’a pas son pareil pour faire bondir votre leurre hors de l’eau mais s’il se pique bien le combat sera tout en puissance.
Le black bass est aussi un grand amateur des leurres de surface, il adore les engouffrer avec sa grande gueule, plus que tous les autres, il accepte tous les types de topwater. Le silure est pêchable à vue avec de gros leurres de surface ramenés doucement, la touche et le combat sont à la hauteur de ce géant qui tentera vite de rejoindre un poste encombré.
N’oublions pas l’aspe et le chevesne qui sont de grands amateurs de ce type de leurres, sur le premier la touche est d’une violence rare qui peut tordre les hampes de vos hameçons.
En mer aussi lors de vos vacances, prenez quelques leurres de surface dont des stickbaits, les bars en maraude en sont très friands.
Les leurres utilisés
Stickbait, popper, crawler, propeler, buzzbait, crank SR ou frog, tous forment la grande famille des Topwater. Le plus utilisé de tous, le stickbait ou pencilbait est un leurre flottant sans bavette qu’il faut animer par des mouvement rapides du poignet afin de désaxer sa nage pour le faire avancer en zigzag, ce type d’animation qui se nomme « le walking the dog » est la plus employée, les longues glissades rectilignes ponctuée de temps d’arrêt peuvent aussi être très efficace sur des poissons éduqués ou des postes restreints.
Second leurre très utilisé le popper est mondialement connu. Sa face concave provoque un chapelet de bulles et un « pop » lorsqu’il est animé canne basse. Ce raffut va alerter les carnassiers et les mettre en activité, pour plus d’efficacité il est intéressant de faire de nombreuses pauses de quelques secondes.
Le crawler nage le crawl comme son nom l’indique, on utilise des leurres nommés cicada qui imitent des cigales ou des coléoptères et leurs grosses ailes latérales font ploc ploc sur l’eau, un leurre très efficace sur le bass ou le chevesne.
Le propeler est un leurre équipé d’une hélice en queue qui va brasser l’eau et laisser un énorme sillage, le brochet est très sensible à cette action qui ne demande qu’une animation rectiligne au moulinet.
Le Buzzbait est un leurre qui ressemble au spinnerbait et qui est aussi équipé d’une ou plusieurs hélices mais sur une armature déportée. Un leurre parfait pour pêcher le bass dans les milieux encombrés.
Le cranck shallow runner va nager en surface ou en subsurface en poussant beaucoup d’eau, il va figurer une souris qui nage et sa bavette verticale va lui procurer un wobbling prononcé.
Terminons avec les frogs, ces leurres figurant une grenouille qui sont assez spécifiques à la pêche du bass en milieu très encombrés. On les fait progresser doucement entre les nénuphars ou au milieu des herbiers pour débusquer les poissons tapis en plein cœur de ces jungles aquatiques.
Citons aussi mais c’est plus anecdotique, le spinnerbait qu’on peut animer canne haute en buzzing, en faisant flapper ses palettes à la surface pour déclencher un brochet boudeur.
Jouer sur le bruit, le coloris ou... sur l’animation !
Les leurres durs peuvent être bruiteurs ou silencieux selon qu’ils possèdent des billes ou non. La plupart du temps on débute avec un leurre silencieux pour le brochet, le bass, l’aspe ou le chevesne afin de ne pas effrayer un poisson éventuellement actif, si ça ne fonctionne pas on passe au leurre bruiteur pour les réveiller.
Pour la perche c’est tout le contraire, on va chercher à énerver rapidement le banc avec le leurre le plus bruiteur puis lorsque les touches vont s’espacer on passera à des leurres plus discrets dans leur nage. Le sujet des coloris est affaire de gouts personnels puisque n’importe quel leurre vu de dessous aura un coloris qui va trancher avec le ciel. Pour autant par temps couvert un coloris flashy ou bien sombre sera plus efficace et par temps ensoleillé un coloris diaphane sera redoutable. Concernant l’animation elle est la plupart du temps dictée par le type de leurre mais son amplitude peut varier, de même que la vitesse de ramené pour coller au mieux à ce que voudront les carnassiers.
La bonne canne et le bon moulinet
Une bonne canne pour la surface sera classé dans la catégorie leurre dur, assez fast mais avec un blank progressif. Pour le stickbait et le popper il faut que la canne ne soit pas trop « trique » sinon l’animation sera trop excessive et le leurre va décrocher.
Pour le buzz bait, le leurre à hélice et le crank shallow runner, une canne dite « crank » sera parfaite en gommant les vibrations ressenties au poignet. La taille est affaire de préférences mais en bateau une 2.2m sera parfaite alors qu’une 2.4 à 2.6m sera plus indiquée pour le bord. La puissance est à mettre en rapport avec le poids du leurre mais aussi avec le poisson visé. Pour la perche une puissance L à Ml est recommandée, ML à M pour le bass, le chevesne et l’ aspe, M à MH pour le brochet et plus puissant encore pour le silure. Si on peut pratiquer en casting, le spinning est le plus confortable sur ce type de leurres qui sont souvent peu lourds.
Pour les moulinets, privilégiez des modèles solides avec des freins de qualité et un ratio rapide. Vous les équiperez avec une tresse 8 brins pour lancer loin, la 4 brins sera réservée aux endroits encombrés d’herbiers qu’on pêche à la frog. Attention avec la plupart de ces leurres, leur équilibrage étant très précis, l’ajout d’une agrafe ou d’un lourd bas de ligne en fluoro peut modifier voir annuler leur nage. Restez donc dans les limites du raisonnable au risque de voir votre popper ne plus popper ou avoir du mal à effectuer le walking the dog avec votre stickbait.