Test de la carabine LUPO HPR de Benelli

Pour cette arme, la marque Italienne s’appuie sur son modèle phare, la carabine LUPO et profite de son expérience pour la décliner en carabine hybride (tir et chasse) dans cette version High Precision rifle (HPR).

Benelli est une firme réputée pour ses armes de chasse se lance enfin sur le marché des carabines longue distance. Armé de sa riche expérience et de sa passion du tir, Benelli nous offre enfin sa vision de sa carabine de haute précision (HPR : High Precision Rifle) sur la base de sa carabine LUPO. L’association des deux nous donne un modèle pouvant répondre aux attentes des chasseurs comme des tireurs.
 

La crosse et le devant

La crosse de la Lupo HPR est la preuve la plus flagrante de son héritage des armes de chasse. Tout d’abord, la matière qui reprend le polymère renforcé de fibre équipant les armes les plus robustes du catalogue Benelli.

En second lieu, le réglage de la crosse reprend les standards des armes de chasse en offrant un très grand nombre d’adaptation pour convenir à son propriétaire. Au total 672 positions différentes en jouant sur les 4 positions de pente, les 3 positions du dévers et les 6 intercalaires permettant de régler la longueur de la crosse. L’appuie joue est réglable en hauteur sur 8 positions (réglable sur 40mm) et est le seul réglage ajustable sans outil en appuyant simplement sur le bouton situé sur le côté de la crosse.

La plaque de couche n’est pas réglable en hauteur. Elle reprend le système Progressive Confort qui n’est rien de moins qu’un amortisseur de recul. Un maximum du poids du recul est absorbé pour ne pas être transmis à l’épaule du tireur.

Une attache Mlock est disponible sous la crosse afin de pouvoir fixer un monopod (j’en ai profité pour monter le monopod accessoire de la Sako S20). Sur les faces latérales de la crosse, des attaches QD (Quick Detach) permettront de fixer rapidement une sangle facilitant le transport de l’arme.

La poignée pistolet peut être changée pour passer d’une forme de prise en main de 45° (idéal pour épauler à la chasse) à une prise en main de 90° (idéal pour le tir allongé au sol). Pour faire ce changement, il sera nécessaire d’utiliser un tournevis pour démonter la poignée. Cette opération permettra également de mettre ou retirer la pièce en plastique recouvrant le bas de la crosse. Celle-ci permettrait d’offrir un meilleur angle pour utiliser des sacs de tir soutenant la crosse (bag rider). 

Le boitier et la culasse

Le boitier en aluminium accueille l’action canonnée en acier de façon très fluide. Le design italien marque encore son élégance en nous offrant une arme raffinée et efficace. 

Le levier d’armement s’intègre parfaitement à l’ensemble quand celui-ci est verrouillé. Pour ne pas casser cette ligne, la sureté a été placée au-dessus de la poignée pistolet à l’arrière du boitier. Celle-ci est donc au centre de la crosse et se trouve idéalement en position ambidextre.

Le boitier est coiffé d’un rail picatinny penté à 30MOA permettant d’équiper la Lupo HPR d’une lunette de tir pour des cibles lointaines.

Placé juste derrière le chargeur, le pontet offre une protection efficace de la queue de détente et un espace largement suffisant pour pouvoir tirer avec une paire de gant.

Toutes les pièces métalliques bénéficient du traitement de surface BE.S.T. de Benelli afin de garantir une résistance à l’usure et à la corrosion en plus de fluidifier le fonctionnement de l’ensemble. 
 

Le canon

La Lupo HPR est équipée selon les calibres d’un canon de 61cm (6.5 Creedmoor, 6.5 PRC, 308 Win) ou 65cm (300PRC, 300 Win Mag, 338 Lapua Magnum). 

En plus du traitement de surface BE.S.T. qui donne un aspect mat à ce canon, la technologie Crio System utilisée pour le fabriquer est encore une preuve de la grande expérience de Benelli pour la canonnerie. Cette technologie permettrait d’augmenter la précision de l’arme en améliorant l’uniformité de la dilatation du canon. L’autre avantage du Crio System est aussi sa résistance à l’usure et au temps.

Son profil lourd annonce la couleur en offrant un diamètre de 22mm au niveau du boitier. La forme conique du canon associée aux alésages qu’il a subi (canon fluté) permettent d’augmenter la surface d’échange thermique et d’optimiser encore les changements de températures liés aux salves de tir.

Les filetages sont en 5/8" - 24 (308 Win, 6.5 Creedmoor, 300 PRC, 300 Win Mag, 6.5 PRC) ou en 3/4" – 24 (338 Lapua Magnum) et permettent de fixer le nouveau frein de bouche BE.S.T. mat de Benelli. Ce frein de bouche avec ses 2x3 ouvertures orientées à 45° en direction du tireur fait de belles promesses en ce qui concerne la gestion du recul surtout dans un calibre aussi efficace que le 6.5 PRC de cette carabine de présentation.

Le Receveur / Garde main

Le garde main reprend l’esthétique de l’arme en offrant une forme moderne. 2 slots Mlock sont présents sur les 3 faces du garde main (6 Slots au total) afin de fixer des accessoires comme un bipied ou un chronographe (lors des prises de vitesse). 
 

Des attaches QD sont disponibles de chaque côté pour terminer l’installation d’une angle de transport. La forme du garde main permet une bonne prise en main et un bon maintien par la main faible lors d’une action de chasse. Malheureusement, dans le cadre du tir longue distance, la surface de 2 slots Mlock ne permettra pas de fixer un rail ARCA afin de disposer des avantages de ce système.

Les départs

La Lupo HPR dispose d’une détente directe. Autrement dit, pas de course à vide au moment de presser la queue de détente mais directement un mur franc qui casse au départ du coup. Le poids de départ est réglable de 0.99kg à 2ks et la position de la queue de détente peut être ajustée de 1mm par l’insertion d’une plaque entre la crosse et le boitier.
 

Le chargeur

Le chargeur double colonne de 4 coups en 6.5PRC de la Lupo HPR (5 coups pour les calibres plus « petits ») ne dépasse pas du dessous de la carabine quand il est monté. Il s’intègre parfaitement à la ligne et ne provoquera pas de problème de cyclage même si l’arme est en appuie dessus. La découpe réalisée sur le bas du boitier permet de dégager les côtés du chargeur et de faciliter ainsi sa préhension et sa manipulation. Le verrou du chargeur est placé sur l’avant et nécessitera de l’entrainement pour être manipulé facilement.
 

Sur le terrain

J’ai eu l’occasion d’essayer cette carabine équipée de la lunette Burris RT25 sur le pas de tir du CSA de la Courtine. La première cible de 680m me permettra de me faire mes premières impressions à bord de cette Lupo HPR.

La mise en place de l’arme s’est déroulée sans difficulté. Tout le poids de la Lupo est sur l’avant du fait de la taille et du profil du canon et de la légèreté de la crosse. Equipée d’un bipied Atlas fixé sur les attaches Mlock du devant de la Lupo, La carabine est stabilisée par le monopod fixé sous la crosse. 

Le remplissage des chargeurs se déroule sans problème car il suffit d’enfoncer les balles pour les loger à l’instar des chargeur d’ar15. La mise en place du chargeur dans le puit confirme mes impressions : il me faudra un peu d’entrainement pour pouvoir faire cette manœuvre de façon fluide.

Une fois la hauteur du busc réglée je suis prêt. Ma parallaxe, mon élévation et ma dérive sont réglées. Mon spotter m’annonce le vert. A peine ai-je commencer à presser la queue de détente que le coup part, Impact. Je ne suis pas habitué au 6.5 PRC et je ne m’attendais pas à ce que cela soit si sec. Je réarme la culasse, reprend ma cible et attend le vert. Dès qu’il m’est donné je retire et impact. J’éjecte ma munition et confirme l’impact une 3eme fois.

La carabine réagit de façon très saine. Le recul est facile à gérer notamment grâce au travail du frein de bouche. Mes voisins de tir ne doivent pas être très heureux de prendre les gaz de mes tirs mais, personnellement, je suis ravi des résultats de ce frein de bouche. 

La culasse est fluide dans son fonctionnement, notamment grâce à son traitement BE.S.T. même si le verrouillage du tenon à 3 verrous nécessite une force qui a tendance à incliner la carabine. La prise en main est parfaite et la queue de détente tombe naturellement sous le doigt. Le départ est franc et très léger (je suis habitué à des départs de 1.2kg).

Je passe sur la cible à 1080m qui se situe en haut du champ de tir. La cible se trouvant à une altitude supérieure à la mienne, je regrette rapidement de ne pas pouvoir relever la position de la plaque de couche pour qu’elle puisse se caler sur mon épaule (le canon devant être haut, la crosse se trouve très basse et se dérobe sous mon épaule). Je démonte mon monopod et travaille avec un petit sac de tir. Je prends le temps de retirer la plaque en plastique (ce qui implique le démontage de la poignée pistolet). Mais à l’utilisation, je n’ai pas éprouvé de réels changements en tirant avec ou sans pièce plastique sous la crosse.

Une fois ma position trouvée, la cible du 1080m n’a eu qu’à bien se tenir.