Retay Arms est installé presque au centre de la Turquie, dans une usine très moderne avec un outillage de précision qui permet de produire des fusils très bien finis. La marque est très présente aux États-Unis avec de nombreux modèles de fusils semi-automatique et elle arrive en France grace à l'importateur Ruag Ammotec. Détaillons ce Gordion
La crosse et le devant
La crosse et le devant de ce Gordion de Retay Arms sont fabriqués en noyer. Certes, ce n'est pas un noyer très veiné mais la couleur du bois est belle sur notre exemplaire de test et le traitement de surface est bien réalisé. Un anneau pour le battant de crosse est fixé à l'arrière de la crosse de façon tout à fait conventionnelle. Le sabot amortisseur assez épais et efficace est fixé au bout de la crosse. Cette dernière mesure 36,5 cm depuis son extrémité jusqu'à la queue de détente.
La poignée pistolet est bien réalisée. Elle est assez pentée et fine. Elle ne mesure que 3,6 cm à sa partie la plus large, au centre ou il y a un petit renflement pour accueillir la paume de la main. Les côtés sont bien quadrillés, ce qui offre une bonne prise en main. Le quadrillage, réalisé au laser, est très bien fait !
Le devant est fin, c'est fréquent sur les fusils à inertie qui embarquent moins de tringleries à l'avant de l'arme ! Il mesure 31 cm de longueur. Il a de belles proportions : 5 cm de hauteur et 4,4 cm d'épaisseur à sa partie la plus large. La prise en main est bonne sur toute la longueur grâce à un quadrillage, là aussi, bien réalisé.
Le bouchon du tube magasin solidarise le devant et le canon. Sa ligne est basique mais assez fine et la prise en main grâce aux stries longitudinales est très bonne. Un anneau de grenadière est positionné au bout et permet de fixer la bretelle.
Le boitier de culasse
Lui aussi est assez fin. Il est noir, confectionné en Ergal, un alliage léger mais solide. Il est traité en surface avec un chrome noir ce qui lui donne un côté mat et le protège de la corrosion. Ce boitier de culasse mesure 21,5 cm de long depuis le devant jusqu'à la fin de la poignée pistolet. Il est fraisé sur le dessus afin de pouvoir accueillir des montages optiques, surtout pour la chasse du gibier d'eau. Il est strié sur toute sa longueur dans le prolongement de la bande ventilée. Il n'y a pas de décroché entre les deux.
La culasse et le verrouillage
La culasse mobile reçoit une finition nickelée très brillante. Le levier de culasse dépasse de 2 cm du côté du boitier de culasse. Il est bien arrondi et strié en surface, ce qui offre une bonne prise en main, même avec des gants. Il est possible, en ôtant deux goupilles de démonter entièrement le mécanisme pour le nettoyer. L'arrêtoir libérant la culasse mobile est situé sur le flanc droit du boitier de culasse. Il n'est pas très proéminent mais se manœuvre sans encombre.
Les départs
La queue de détente de ce Gordion est argentée, assez fine est lisse. Elle est logée dans un pontet de taille normale, confectionné en alliage. L'arrêtoir de sureté traversant est placé derrière le pontet Sa manipulation est ferme mais sans point dur. J'ai mesuré le poids des départs et obtenu une moyenne de 1,5 kg environ sur dix tests. Les départs sont un peu trainants, mais sans point dur.
Le canon
Il mesure 71 cm de long et il est chromé à l'intérieur Il est alésé à 18,4 mm. Il est équipé d'un petit anneau qui permet de le solidariser avec l'extrémité du tube magasin. Ce canon est traité par un traitement au chrome finition noire pour le protéger de l'humidité et il en ressort une finition un peu satinée. Il reçoit une bande ventilée de 7 mm de largeur, métallique, striée dans sa longueur pour éviter les reflets et bien guider la visée. Un fin guidon en fibre optique rouge est parfaitement fixé à l'extrémité du canon et offre une bonne visibilité.
Les chokes
Le fusil semi-automatique Gordion de Retay Arms est livré avec cinq chokes mesurant 7 cm de longueur en tout. Un full (I), et un trois quart (II) qui ne sont pas éprouvés pour les billes d'acier, un demi (III) et un 1/4 (IIII) et un cylindrique amélioré (IIIII) qui le sont quant à eux.
Le système de rechargement
C'est un mécanisme par inertie qui permet le rechargement automatique de ce Gordion. La tête de fermeture géométrique à crochet se verrouille dans le canon. Elle est séparée du chariot obturateur par un ressort. Au moment du tir, l'énergie cinétique du recul fait avancer le chariot obturateur par rapport au fusil. En réalité le fusil recule mais le chariot lui reste sur place durant quelques instants. Le ressort entre les pièces est comprimé puis repousse mécaniquement le chariot. Cela libère le bloc de fermeture et permet le recul du chariot et de la tête de fermeture. La cartouche tirée est extraite de la chambre et éjectée. La munition suivante quitte le tube magasin, arrive sur la planchette élévatrice, qui la place face à la chambre et la culasse, repoussée par un autre ressort contenu dans la crosse chambre la nouvelle cartouche.
L'approvisionnement des munitions
Le chargement des munitions dans le tube magasin se déroule sans encombre… Il suffit d'appuyer sur le bouton libérant la culasse sur le flanc du boitier de culasse pour déverrouiller la planchette et pouvoir insérer les deux munitions dans le tube magasin. A l'inverse, pour vider le tube magasin, il suffit d'appuyer sur un doigt métallique d'arrêtoir du tube magasin retenant le culot de la munition pour qu'elle celle-ci puisse reculer sous la planchette. Il est aussi bien sur possible de manœuvrer plusieurs fois de suite le levier de culasse pour éjecter les douilles en les chambrant.
Accessoires fournis
Le carton comprend les quatre chokes supplémentaires et la clé pour les démonter ainsi qu'une burette d'huile et les attaches de bretelle. Il y a aussi un jeu de cales pour régler le devers et la pente de l'arme à placer entre le boitier de culasse et la crosse.
Sur le terrain
Les cartouches sont introduites sans points durs et sans encombre. Elles montent facilement dans la chambre. La manipulation du levier de culasse est assez fluide. L'arme est assez vive, c'est un des gros avantages des fusils inertiels dont le poids est plutôt vers l'arrière et qui paraissent plus légers et vifs.
J'ai débuté les tests par des munitions de ball trap de 28 g pour vérifier le fonctionnement de l'arme avec ces cartouches peu toniques. Aucun souci. Je suis passé ensuite à des 32 et 36 g sans rencontrer de problème. Je ne suis arrivé mettre en panne ce fusil qu'en tentant de tirer les trois cartouches très très rapidement. Ce qui n'arrive pas souvent à la chasse… la troisième cartouche n'est pas montée.
La plaque de couche, bien qu'assez fine joue bien son rôle, même avec les 36 g, l'arme est maniable et nerveuse.