Le boitier
Il est réalisé en magnésium, comme certaines paires de jumelles haut de gamme. C'est un matériau très léger mais également très solide. Ce boitier en magnésium est fraisé avec soin. La caméra est assez lourde, 700 g et mesure 19,5 cm de longueur. Elle est assez volumineuse, surtout avec la batterie additionnelle sur le côté qu'il est possible de remplacer par des piles ou de petits accus. Son profil est assez rectangulaire mais tient bien dans la main. Trois boutons sont placés sur le haut de l'appareil et ils sont faciles à trouver dans la nuit. Les gauchers auront plus de mal à les atteindre avec la grosse batterie.
Le boitier répond aux normes IP66 (voir IP67 en option) qui garantissent son fonctionnement sous la pluie notamment. La plage d'utilisation en température va de -30 à + 50°C. Aucun souci pour chasser avec en plein hiver. Il n'y a pas de filetage au pas standard des trépieds photos qui permet de fixer le boitier sur de nombreux supports pour des observations prolongées.
L'oculaire
Il est protégé par une bonnette en caoutchouc rigide assez confortable et qui réduit l'entrée de lumière parasite la journée et évite que l'écran ne se reflète sur votre visage la nuit, ce qui pourrait vous faire détecter plus facilement. Il n'y a pas de réglage de dioptrie.
L'objectif
C'est un objectif de 50 mm qui équipe cette caméra thermique. La lentille est fabriquée avec du Germanium, un métalloïde semi-conducteur utilisé dans certains transistors. Dans les verres ce Germanium est intéressant puisqu'il est transparent aux infra-rouges.
Cette lentille reçoit un traitement spécifique de surface à base de carbone censé renforcer la résistance aux rayures. Un point utile pour nos activités Outdoor…
Le capteur
Tout comme pour les autres caméras thermiques déjà testées, je n'expliquerai pas en détail le fonctionnement du capteur qui permet de retranscrire la chaleur perçue en différence de couleur, je l'ai déjà expliqué dans le test du monoculaire Axion XM 38 de Pulsar. Ce Caiman X Core de Nitehog est équipé d'un capteur haut de gamme d'une taille de 640x480 pixel avec des points d'une toute petite taille (17 um) ce qui donne une excellente qualité d'image. Il faut reconnaitre que la définition de l'image est vraiment superbe, on voir les poils de barbe sur une personne à 6 m de distance…
L'écran de vision est net, en couleur et agréable à regarder même lors de longues séances d'observations.
Ce capteur est très sensible, Nitehog annonce que le capteur peut détecter des écarts de 0,05 ° C.
Le zoom
Le Caiman, tout comme le DTI 3/35 de Zeiss testé récemment, a été conçu pour la chasse, ce qui explique qu'il ne soit équipé que d'un zoom d'une puissance assez modeste. Contrairement aux militaires, nous n'avons pas besoin de zoom de 10 fois et plus. A la chasse, de nuit, il faut juste pouvoir vérifier qu'il s'agit bien d'une laie ou d'un solitaire ou de vérifier si c'est un cerf ou une biche ! Ce Caiman est donc équipé d'un zoom numérique permettant de multiplier par 2 puis par 4 l'image. Un bouton placé à l'avant des trois touches et portant le symbole Z permet de grandir l'image observée par pas puis de revenir à 0.
Il n'y a pas de mode « Picture in picture » qui permet d'afficher un rectangle zoomé dans l'image large.
Les palettes de couleur
Il y a moins de palettes de couleurs que sur les modèles Pulsar que j'ai testé mais ils sont largement suffisants ! Nous retrouvons les célèbres Black Hot et White Hot qui comme l'indique leur nom mettent en évidence les sources de chaleur en noir (mon préféré) ou en blanc. Il est possible de passer de l'un à l'autre de ces modes en faisant un appui long sur le bouton de réglage de la luminosité placé à l'arrière des trois touches. Si vous souhaitez afficher les autres palettes de couleurs il faut aller dans le menu de l'appareil et le sélectionner manuellement. Vous aurez alors accès à d'autres palettes : Red Hot (attention, toute l'image est rouge, ce n'est pas les sources de chaleur qui sont rouges ! ) Isotherm comporte des dégradés de couleurs, Rainbow comprends les couleurs de l'arc en ciel, IronBow reste dans les teintes roses et bleues.
Le black Hot m'a donné les meilleures détections sur le terrain comme souvent ! Il est bien sûr de possible de régler luminosité de l'écran et contraste afin de jouer sur ces paramètres en fonction de l'ambiance et des conditions de terrain.
L'alimentation
L'appareil peut fonctionner avec différentes sources d'alimentation : 2 piles CR123, 2 batteries RCR 123 Li-Ion ou enfin la grosse batterie 2x16650 Li-Ion. L'autonomie diffère beaucoup… passant de 2 h avec les batteries RCR 123 Li-Ion à 4 h avec la batterie 2x16650 Li-Ion.
Une discrétion absolue
A l'image des autres caméras thermiques que j'ai déjà testées ce Caiman X-Core est hyper discret. Il n'y a aucune source lumineuse visible à l'avant de l'appareil. La discrétion est totale ! Etant donné que l'on appuie l'oculaire contre l'arcade sourcilière, la projection de lumière vers le visage est également très faible.
Enregistrement photo et vidéo
Ce monoculaire est équipé d'une mémoire interne d'une capacité de 20 photos. C'est très peu… il n'y a pas de dispositif permettant d'enregistrer sur des micro SD. La taille des images est correcte et il est possible de les télécharger en branchant l'appareil à un ordinateur via un câble USB.
Mais, surprise, ce Caiman peut être connecté à un petit écran vidéo qui permet de visionner en direct l'image captée par l'appareil. Ce petit écran est assez clair et léger. Il a une taille d'écran de 4,3'' et une résolution de 480x272 dpi. Il est au format vidéo NTSC et fonctionne avec une batterie de 5V. Il possède une petite antenne omnidirectionnelle de 5,8 Ghz. Il se connecte à la caméra thermique.
Le menu
Le menu interne permet de régler finement et de paramétrer l'appareil. En déroulant le menu vous aurez accès à un télémètre stadimétrique. Vous avez le choix entre des silhouettes de cerf, sanglier, chevreuil et renard. Une fois l'animal sélectionné il ne vous reste plus qu'à appuyer sur les boutons multitâches Z et N pour agrandir ou réduire l'écartement entre les deux barres horizontales. Vous placez celle du bas au sol de l'animal observé et la seconde barre au niveau de son dos et l'appareil va vous indiquer la distance qui vous sépare du gibier. Ce n'est pas le plus simple mais ça fonctionne bien… Vous pourrez aussi régler le mode lié aux conditions climatiques. On retrouve le mode normal, le mode brouillard et le mode pluie qui vont optimiser la qualité de l'image et de la détection thermique en fonction de ces paramètres météorologiques !
Enfin, très utile, le Caiman est doté d'un capteur d'angle qui permet de mettre l'appareil en veille s'il est incliné. C'est le même système qui équipe certaines lunettes de tir et permet d'allonger significativement la durée des piles et batteries ! Le mode veille s'active dès que l'appareil est penché de 45 ° sur la gauche ou la droite et de 60 ° vers le haut ou le bas.
Le menu permet aussi de passer l'appareil en mode fixation sur une lunette de tir et passe toutes les indications au centre de l'appareil afin qu'elles demeurent visibles lorsque le chasseur regarde dans la lunette
Fixation sur la lunette de tir
Notons en préambule que le fabricant Nitehog indique que ces caméras résistent à des tirs avec des armes chambrées en 375 H&H ou en 338 Lapua magnum. Je vous encourage toutefois à passer chez votre armurier préféré afin de vérifier que la lunette, et surtout le montage qui la relie au boitier de culasse de votre carabine sont de très bonne qualité et adapté à ce type d'utilisation car rajouter 700 g au bout de votre lunette va forcément créer d'énormes contraintes sur le montage et le tube de la lunette !
Ceci étant dit, le montage de ce Caiman sur l'optique de tir est aisé. La caméra thermique est livrée avec un adaptateur qui vient se visser sur le filage de l'oculaire de l'appareil. L'adaptateur est muni de l'autre côté d'une embase qui va venir couvrir l'objectif de la lunette, il faut donc choisir le bon diamètre par rapport à votre optique de tir. Une bague de serrage assure la cohésion des deux parties. J'ai voulu tester l'ensemble en stand de tir lors de l'essai de la carabine Titan 6 Carbone de Rossler. Seul souci, je ne pouvais pas distinguer la cible étant donné qu'elle n'était pas chaude… et que je ne distinguais pas assez le centre à 75 m. Malin, j'ai ensuite pu tester l'ensemble en tirant sur une bouteille en plastique remplie d'eau chaude. Le point d'impact m'a semblé bon mais il aurait fallu pousser plus loin le test pour le confirmer. Mon seul bémol je le rappelle concerne la qualité du montage optique.
Je rappelle que l'utilisation à la chasse de ce type de caméras thermiques fixées sur une optique de tir est interdite en France, même dans l'Est de la France plus en avance sur l'utilisation de ces appareils. Les textes de lois en vigueur au moment de la rédaction de ces lignes n'autorisent la fixation sur les lunettes de tir que des appareils de vision nocturne à intensification de lumière et non à système thermiques. Vous pouvez en revanche l'utiliser tenue à la main.
Si vous allez à l'étranger renseignez-vous sur la législation en vigueur dans le pays.
J'ai, par curiosité pointé cette caméra thermique montée sur une lunette en direction d'une vache, de nuit. C'est assez incroyable. Le tir aurait été facilement réalisable.
Sur le terrain
Ce n'est peut-être pas le modèle le plus ergonomique, dans sa forme et dans ses menus que j'ai pu tester mais la qualité d'image en revanche est vraiment superbe ! Le bouton d'allumage de l'appareil est bien accessible et la mise en toute assez rapide, comptez environ 6 secondes. Les boutons sont bien accessibles et assez doux sous les doigts. De jour l'appareil fonctionne très bien, il permet d'observer paysage et faune sauvage au travers de l'écran LCOS . Mais c'est bien sûr de nuit qu'il prend tout son sens ! La nuit les sources de chaleur sont rapidement identifiées et les réglages de contrastes et luminosité permettent de bien régler l'image afin d'en obtenir le meilleur.
Le fabricant annonce des portées de détection très grandes : 1320 m pour détecter un humain, 440 pour vraiment l'identifier. 3380 m pour détecter un véhicule et 1120 m pour l'identifier.
J'ai testé cet appareil début Août, avec une température extérieure au petit matin voisine de 18 à 20°. Cela affecte forcement les détections. J'avais testé un Pulsar en plein hiver et le moindre lièvre se voyait comme le nez au milieu de la figure dans la plaine ! Malgré tout je me suis bien amusé avec ce Caiman X Core. Chevreuils, sangliers, grands cervidés et renards sont facilement détectables à plus de 400 mètres,
Privilégiez des sorties au petit matin ou en fin de nuit car les écarts thermiques entre le gibier et l'air ambiant sont plus grands et ils apparaissent encore mieux.
Découvrez la vidéo du test de ce monoculaire
Découvrez la vidéo de terrain de ce monoculaire thermique