Basée aux Pays-Bas la société Lahoux Optics a été créée en 1992. Depuis sa création Lahoux Optics créée et fabrique des appareils de vision nocturne et appareils thermiques. Les optiques sont mises au point, dessinées et assemblées dans les ateliers hollandais. La gamme de produits est vraiment très large et comporte aussi bien des monoculaires et clip on comportant des systèmes d'intensification de la lumière que thermiques mais aussi des lunettes thermiques. J'ai eu la chance de pouvoir tester sur le terrain le modèle Spotter 25 LRF, un monoculaire thermique équipé en plus d'un télémètre laser.
Le boitier
Il est assez ergonomique avec sa forme rectangulaire et il est surtout très compact. Il ne mesure en effet que 13 cm de longueur, 7 cm de largeur et 5,2 cm d'épaisseur. Il tient bien dans le creux de la main et surtout ne pèse pas lourd au bout d'une dragonne ou dans une poche car il accuse seulement 317 g sur la balance ! J'aurai préféré que le boitier soit en vertical et non horizontal, comme les nombreux télémètres qui existent ce qui permet de bien former une pince avec la main et les doigts mais la forme est tout de même très bonne.
Le boitier est confectionné en polymère renforcé.
Les quatre boutons, assez gros et bien positionnés sont situés sur le dessus du boitier. Même en pleine nuit on les trouve aisément et il n'y pas trop de risque d'erreurs, sauf avec des gants car ils ne sont pas très proéminents.
Le boitier répond aux normes IPX7 (Submersion dans 90 centimètres d'eau pendant 30 minutes). L'appareil, et surtout son écran, sont prévus pour une plage d'utilisation allant de -10 à +50°C.
Un filetage au pas standard des trépieds photos permet de fixer le boitier sur de nombreux supports pour des observations prolongées.
L'oculaire
Il est protégé par une bonnette en caoutchouc souple très confortable et qui réduit l'entrée de lumière parasite la journée et évite que l'écran ne se reflète sur votre visage la nuit, ce qui pourrait vous faire détecter plus facilement. Un réglage de dioptrie (-4/+5) permet d'ajuster la netteté de l'écran d'observation interne à votre vue.
L'objectif
Il mesure 25 mm de diamètre. Il comporte une bague de mise au point de la netteté de l'image en fonction de la distance qui est très douce. Un cache objectif souple est fixé au boitier et protège efficacement la lentille !
Le capteur
La technologie de détection des sources de chaleur commence d'être bien connue par le grand public. Pour faire très simple et assez schématique, tous les objets et corps, vivants ou non dégagent de la chaleur soit propre, animaux, humains… soit parce qu'ils ont accumulé de la chaleur dans la journée suite aux rayons du soleil et la reflète ou restitue ensuite. Le capteur thermique est constitué de couches de pixels comprenant des strates réfléchissantes, intermédiaires et absorbantes. L'objectif de l'appareil thermique est constitué d'une lentille en Germanium qui ne va laisser passer que les rayons infra rouges qui vont venir frapper le capteur. L'image reconstituée reproduit en réalité les différences de chaleur entre les objets, biotopes et animaux par exemple. Plus le capteur est sensible et plus les petits écarts de température seront détectés. Le capteur de ce monoculaire thermique Spotter 25 LRF de Lahoux est d'une bonne taille, 640x512 pixels avec un pas de pixel de 12 μm et un NETD (Noise Equivalent Température Difference) c'est-à-dire la capacité de la caméra à détecter une différence de température entre deux objets, la sensibilité thermique pourrais-je dire, est de 40 Milli Kelvin à 25 °C. Pour mémoire plus cette donnée est faible, plus riches sont les détails et contrastes entre les objets.
L'écran que vous observez à l'intérieur du monoculaire est lui aussi plus grand. Il est de type LCOS et mesure 1280x960 pixels. Il est assez fin et procure une bonne image, surtout au grossissement minimal de 1x. Il est bien sur possible de modifier le contraste et la luminosité de l'image mais aussi la netteté de l'image.
Le zoom
Le grossissement optique est de 1,5x. Le zoom numérique prend ensuite le relai avec des pas de 0,5. Il va de 1 à 4x. A 4x, soit un grossissement de 6 fois, l'image est moins nette comme toujours mais reste de bonne qualité sur ce modèle !
Le champ de vision est de 17,5° en largeur et 14° en hauteur.
Les palettes de couleur
Il y en a 6 et c'est plus que suffisant pour nos activités courantes de chasse, surveillance du territoire et de bâtiments.
Les palettes sont accessibles avec un appui court sur le bouton M puis en les faisant défiler avec le bouton du haut, comportant le symbole de l'appareil photo. Nous retrouvons le White Hot, les zones chaudes apparaissent en blanc, le Black Hot, les zones chaudes sont en noir, le Red Hot, les zones chaudes sont en dégradé de jaune à rouge, le Targey Highlight, les cibles chaudes ressortent encore plus, le IronBow comporte des dégradés de bleu et de violet et enfin dans le mode Arc en ciel les dégradés sont plus froids avec des nuances de bleu, de jaune et de vert.
Le black Hot et le White Hot m'ont donné les meilleures détections sur le terrain comme souvent, le Red Hot est également très efficace, mais avec beaucoup de faux amis, rochers, arbres… mais un chevreuil à 300 m est super visible dans un champ!
Il est bien sûr de possible de régler dans le menu interne la luminosité de l'écran et le contraste afin de jouer sur ces paramètres en fonction de l'ambiance et des conditions de terrain.
L'alimentation
Une batterie Li-Ion alimente la caméra. Elle se recharge par port USB-C, ce qui veut dire qu'on peut emporter une batterie recharge sur soi pour les longues nuits ou remettre un coup de charge sur la route avec une prise USB dans la voiture ! L'autonomie est donnée pour 6 h environ suivant les modes utilisés et si vous avez branché le Wifi.
Une discrétion absolue
A l'image des autres caméras thermiques que j'ai déjà testées ce OWL OQ35 est hyper discret. Il n'y a aucune source lumineuse visible à l'avant de l'appareil. La discrétion est totale ! Étant donné que l'on appuie l'oculaire contre l'arcade sourcilière, la projection de lumière vers le visage est également très faible.
Enregistrement photo et vidéo
Ce monoculaire est équipé d'une mémoire interne de 16 GB. C'est très bien par rapport à la concurrence qui n'offre en général que 8 Gb. Le boitier est équipé d'un module wifi ce qui permet de le connecter à votre smartphone, ordinateur ou tablette.
Un bouton est dédié à la prise de photos et vidéos. Un appui court prend une photo, un appui long lance la capture d'une vidéo.
Il suffit de brancher l'appareil à un ordinateur pour récupérer photos et vidéos comme si le boitier était une carte SD.
Les options utiles
Ce Spotter 25 LRF de Lahoux est donc équipé d'un télémètre laser d'une portée de 600 mètres. Le petit réticule qui permet de « viser » la cible est assez fin et ne masque pas le gibier. La mesure est quasi instantanée ! La précision est excellente, je l'ai comparé à 2 autres télémètres pour vérifier.
Le boitier est aussi équipé d'une boussole numérique qui vous donne un cap. C'est très utile, notamment lors du tir d'un animal de nuit. Entre le cap et la distance vous pourrez trouver plus rapidement et précisément l'endroit où l'animal se tenait au moment du tir pour découvrir des indices de blessures, sang, os…
La fonction image dans l'image permet d'avoir une petite fenêtre dans l'écran principal avec une vue zoomée de la scène. C'est top pour suivre un gibier précis mais en conservant un champ de vision important autour.
Sur le terrain
C'est un modèle vraiment complet et qui est très performant à la chasse ! La qualité de détection est très bonne J'ai pu détecter une volée de passereaux, verdiers et chardonnerets, au sol à 80 m dans un chaume. J'étais bluffé. Je me demandais ce qu'étaient ces petits points de chaleur au sol et quand je me suis approché j'ai constaté que c'était ces petits oiseaux ! Un lièvre est plus que visible à 100-120 m, un chevreuil à plus de 300 m, une vache à plus de 600 m, portée du télémètre !
Les boutons tombent bien sous la main, les attaches de dragonne ou bandoulière sont efficaces et permettent de porter l'appareil tête vers le bas et les boutons bien positionnés vers l'avant. Le cache objectif tient bien en place, il est silencieux. La sacoche est très bien réalisée et protège bien le boitier lors des transports.
L'allumage de l'appareil se fait en pressant durant plus de 2 secondes le bouton marche/arrêt. L'appareil met du temps à s'allumer, 11 secondes au moins. Il y a un calibrage du système. Ensuite, il suffit d'appuyer brièvement sur le bouton marche arrêt pour mettre le monoculaire en veille ou le rallumer instantanément.
Tous les boutons sont bien identifiés avec des symboles pour les repérer de jour. On prend vite le coup même de nuit pour actionner l'appareil photo ou le zoom par exemple.
Lahoux indique des distances de détection importantes, 1318 m. Comme toujours il faut faire le distinguo entre détection de source de chaleur, reconnaissance et identification ! Oui on peut détecter une source de chaleur à 1500 m mais on ne verra pas ce que c'est ! En tout cas c'est largement suffisant dans le cadre de la chasse ou surveillance de territoire !
Les palettes de couleurs permettent de bien trouver le bon compromis en fonction du biotope observé et de la luminosité. Le White Hot et le Black Hot sont vraiment mes préférés !