Marlin nous a habitués ces dernières années à des modèles de carabines à levier de sous-garde modernisées comme les modèles : 1895 SBL ou encore le modèle 336 WBL, liste non exhaustive. Toutefois, depuis la reprise par le groupe Sturm, Ruger & Co, Marlin continue de fabriquer les carabines qui ont fait sa légende comme le modèle 1894 dans la finition la plus classique qui soit. Nous l’avons essayé en calibre 44 Remington Magnum.
La crosse et le devant
La crosse anglaise et le devant sont en noyer noir américain, ils arborent des quadrillages classiques, dessinés avec soin, ils sont très précis et bien finis. Les bois reçoivent un beau poncé huilé qui donne un aspect très élégant à cette carabine. Cette crosse droite mesure 35 cm de la queue de détente à l’extrémité du sabot amortisseur ; le devant est légèrement dodu et très agréable à prendre en main. Elle est dotée d’une plaque de couche noire que recouverte d’un coussin en matière caoutchouc d’une épaisseur de 1 cm. Celui-ci est perforé pour donner accès avis de la plaque de couche. Crosse et devant sont dotés de deux porte grenadières.
Pour l’anecdote, sous la crosse on retrouve le fameux Bullseye (œil de bison) des crosses Marlin qui traditionnellement est en noir sur fond blanc, ici l’œil de bison est devenu rouge. Ça n’est pas une gommette mais une petite pièce tubulaire en polymère.
Le boitier de culasse
Il est usiné CNC et confectionné en acier. Il reçoit un traitement de surface bronzé satiné. Le boitier est taraudé pour installer facilement un montage optique. La poignée du levier de sous-garde est en acier et bénéficie de la même finition. Les finitions du boitier de culasse sont remarquables, des formes du boitier jusqu’à l’ajustage, on reconnaît la rigueur du groupe Ruger ! La fenêtre d'alimentation du tube magasin est située sur le côté droit de l’arme. La fenêtre d'éjection est sise sur le haut du boitier. Elle recule que de 7 cm lors de l’éjection d’un étui ou d’une cartouche.
Le poussoir de sécurité transversal est à la jonction du col de crosse et du boitier. Lorsqu’il est rouge, il n’empêche pas le chien de s’abattre. Il faut le pousser sur la droite, lorsque le chien est à mi-course pour mettre la sécurité. Le chien extérieur à deux positions. On peut rendre sa préhension plus simple et efficace en augmentant la surface d’appui grâce à un éperon tubulaire (de série) qui s’installe à l’aide d’une clé Allen et d’une petite vis. Vérifiez à bien le serrer lors de la pose.
Le chien extérieur, ici doté de l’éperon d’extension décalé vers la droite pour un utilisateur droitier ; il peut être décalé vers la gauche également. On remarque que le bouton poussoir de la sécurité transversale est saillant, empêchant le chien de venir enfoncer le percuteur en cas de départ intempestif.
Le canon
Ce canon rayé de 51 cm (pas de rayure : 1:20'' RH) est confectionné en acier ; il n’est pas fileté. Ce canon court et à une répartition des masses principalement centrée autour du boîtier de culasse. Le canon est forgé à froid. Il reçoit un traitement de surface avec finition bronzée satiné. Le canon n’est pas soudé au tube magasin, les deux tubes sont espacés mais tenu par un collier double.
Les organes de visée
Là aussi c’est du classique : une hausse et un guidon ! La hausse est réglable et rabattable. Elle est de type semi-buckhorn ou crocodile. Le guidon en laiton est protégé par un capot type tunnel. Le signal de peinture blanche du guidon est très visible.
Les départs
N’oublions pas que c'est une arme de selle, qui servait pour la chasse mais aussi dans le cadre de combats. Ne vous attendez donc pas à des départs type match. J’ai relevé 2,2 kg en moyenne sur 10 tests mesurés avec un peson Lyman. Si le poids peut paraître élevé, les départs n’en sont pas moins francs. Il y a un léger point dur qui s’efface rapidement avant le départ ; en action, lors du tir, ça ne se sent absolument pas.
Sur le terrain
Au stand, j’ai tiré une cinquantaine de cartouches sur cible mobile au sanglier courant. Je me place à 40 mètres. L’alimentation se passe sans problèmes. Je fais pénétrer les cartouches les unes à la suite des autres, bien à plat contre ;la fenêtre, aucun point dur à signaler. Le levier permet le positionnement optimal des trois derniers doigts de la main ; l’index et le pousse venant se placer naturellement pour presser la détente et le chien. Gare aux grosses mains toutefois ou aux gants trop épais ! La poignée de crosse n’étant pas épaisse, la saisie se fait d’instinct, la prise en main est parfaite.
Après une série de 5 cartouches et réglage de la hausse, qui est costaude à régler, je tire une série de 10 cartouches. Tout est dans le sanglier, la rapidité est au rendez-vous avec la place pour tirer 3 cartouches par passages. Le réarmement est fluide, même si c’est action demande un minimum d’engagement ; aucun incident de tir ou d’éjection à noter avec les Fiocchi SJSP 240 grains de mon essai. Le recul est plus que supportable, c’est même assez agréable à tirer.
Au tir, l’équilibre est parfait, le poids se concentrant bien au niveau du boitier. L’arme est extrêmement maniable et vive. La montée à l’épaule est un réel plaisir. Les organes de visée permettent une acquisition rapide de la cible.
J’ai pu emmener ma 1894 de test une journée en forêt pour une destruction de sangliers en battue… sous des trombes d’eau une journée entière. Je peux affirmer que les quadrillages de cette Marlin assure un bon grip même sous des hallebardes. Elle n’est pas lourde à porter. Si j’ai mis en joue des animaux sans pouvoir les tirer, j’ai pu éprouver la judicieuse extension de chien qui permet d’armer plus aisément, surtout quand on a les mains gelées et trempées. L’armement se fait très silencieusement.