Il n'est pas toujours facile de se retrouver au sein de tous les modèles de fusils de chasse superposés Beretta. Les différents modèles, les différentes bascules permettent à chaque chasseur de trouver fusil à son épaule. Souvenons-nous que les modèles 686 ont été déclinés dans de nombreuses finitions, notamment le modèle Ultralight que cet Ultraleggero va venir remplacer et moderniser. Avec sa bascule 694 ce nouveau venu apporte beaucoup d'innovations technologiques, notamment dans la canonnerie avec les fameux tubes Steelium dont le profil est très étudié et procure de belles gerbes.
Il sera rapidement disponible avec de nombreuses longueurs de canons et chose rare, pour les gauchers !
La crosse et le devant
Ce fusil Ultraleggero de Beretta reprend un peu la forme de crosse assez traditionnelle des 686 Silver Pigeon. Le noyer de mon exemplaire de test est toutefois très joli pour le prix, un bois de qualité 2,5+ chez Beretta avec une teinte assez sombre, de jolies veines naturelles et un traitement poncé et huilé bien réalisé. Les pores du bois sont toutefois assez visibles mais ça ne me choque pas. L'intérieur de la crosse est beaucoup plus évidé que sur un fusil traditionnel, afin d'abaisser le poids de l'arme. Beretta fait perdre 144 g à la crosse, c'est beaucoup !
Le devant est du même niveau, il est terminé par une forme assez arrondie et offre une bonne prise en main, même pour les chasseurs de grands gabarits. Cette longuesse est équipée d'un nouveau système d'ouverture avec un tenon muni d'une cheville remplaçable. La surface de cet auget d'ouverture est réduite, un avantage issu des fusils de ball trap soumis à de grosses cadences de tir et dont l'auget pouvait chauffer et bruler un peu la main du tireur. En fait le devant fer et le système de dépose du devant son séparés sur ce modèle alors qu'ils ne forment qu'une seule pièce sur les autres fusils. Le poids économisé est de 33 g.
Le quadrillage réalisé au laser est très traditionnel dans ses formes et profondeurs. La crosse mesure 37 cm de longueur de la queue de détente à la plaque de couche de type X-Tra (pente de 36,5/57,5 mm). Cette plaque de couche X-Tra est assez fine, 1,5 cm, et esthétique et plus légère que modèle Microcore. Elle glisse bien sur les vêtements lorsque l'on épaule mais se maintient bien en place lors du tir.
La bascule
C'est la bascule 694 qui a été retenue pour ce modèle Ultraleggero. Rappelons que c'est une bascule en acier en non en Ergal. Cette bascule ne craint rien et ne va donc pas bouger dans le temps même après des dizaines de cartouches tirées ! C'est une bascule squelette dont les flancs et le dessous sont entaillés afin de gagner en poids. Beretta a en effet gagné 94 g en réalisant cette opération par rapport à une bascule équivalente toute en acier. Des platines latérales en technopolymère viennent prendre place dans ces évidements et sont interchangeables. Ce technopolymère reflète la lumière (imagerie lenticulaire) et reçoivent les gravures. Il sera possible de personnaliser votre fusil Ultraleggero.
Cette bascule à double coquille est assez basse, entaillée de part et d'autre et reçoit les ailerons du canon qui servent aussi de portées de recul lors du verrouillage. L'angle à l'avant de l'aileron n'est plus droit comme sur les séries 686 mais plus arrondi, signe des séries 690. Il assure une fermeture parfaite. Le verrouillage à proprement parlé est confié à deux verrous coniques qui se rétractent dans le tonnerre de la bascule lorsqu'on l'ouvre. Au contraire lorsque l'on referme l'arme ils se déploient et viennent prendre place dans des logements, des mortaises, percés dans les ailerons du canon. Ce verrouillage haut est très solide et fiable dans le temps.
La gravure
Réalisée au laser elle est sobre et très bien exécutée et les motifs floraux à feuilles d'acanthes créent de très beaux effets à la lumière du jour grâce à cette imagerie lenticulaire qui donne une impression de relief en 3D. Cette gravure laser permet des prouesses comme le nom du modèle discrètement gravés dans le bas des feuilles. Ces platines latérales en technopolymère sont tenues en place grâce à la crosse.
La machine laser montée sur 5 axes permet de graver des surfaces arrondies, les coquilles du fusil sont ainsi recouvertes de micro-points offrant une zone mate très jolie. Le contraste entre la finition mate de la bascule et le brillant du bronzage des canons et des ailerons est bien réussi.
La sureté
Ce fusil comme ces frères avant lui est doté d'un arrêtoir de sureté placé sur le col de la poignée pistolet. Il suffit de l'avancer ou le reculer pour mettre ou ôter la sureté manuelle de l'arme. Un second arrêtoir prend place sur le premier et commande l'ordre de tir des canons. C'est le système classique des fusils Beretta et les amateurs de la marque ne seront pas pris au dépourvu. Ce sélecteur agit sur la mono détente à inertie.
Les départs
La mono détente à inertie de mon exemplaire de test fonctionne à merveille. C'est le groupe détente avec le mécanisme 680/690. La queue de détente est noire, lisse est assez large. Il n'y a pas de jeu ni de course avant que le mécanisme ne décroche de façon nette et franche. A ce niveau de prix c'est très bien. J'ai relevé des poids de départs d'environ un bon kilo sur cette arme de test. La base de la sous garde est confectionnée en alliage et non en acier pour là aussi économiser un peu de poids : 65 g.
Ce superposé sera aussi disponible en double détente automatique avec des canons de 66 ou 71 cm. Cette double détente automatique peut s'utiliser comme une mono détente en appuyant deux fois sur la première queue de détente ou utiliser les deux de façon traditionnelle. C'est un modèle très technique qui va surement plaire aux chasseurs de plaine qui pourront disposer deux cartouches avec des chargements différents.
Les canons
Montés sur une frette les canons mesurent 71 cm sur notre exemplaire de test. Ce fusil sera aussi disponible avec des canons de 61, 66, 71 et 76 cm ! Le modèle avec les canons de 61 cm disposera d'un choke rayé et ne pèsera que 2,6 kg ! Un atout notamment pour les bécassiers.
Ces canons basculent sur des tourillons fixés dans la bascule. Le fusil est chambré en 76 ce qui permet de tirer des cartouches magnum. Ils sont bien sur éprouvés pour le tir de billes d'acier ! Ce sont des canons de nouvelle génération, Steelium Optima Bore HP qui équipent cet Ultraleggero.
Outre un acier allié spécifique, spécifiquement conçu pour les besoins balistiques, ces canons bénéficient de cônes de raccordement entre la chambre et l'âme puis entre l'âme et les chokes plus longs. Ceci limite le recul et surtout améliore la qualité de la gerbe. L'allongement de ces zones de diamètre différent permet aux plombs de mieux se resserrer et évite qu'ils ne s'écrasent !
L'âme des canons est à la cote de 18,6 mm, un peu plus que la normale.
Afin de limiter le poids de l'arme ces canons ne sont reliés entre eux que par deux zones de contact avec des soudures très bien réalisées au niveau de la bouche des canons et juste sous le devant de l'arme. Il n'y a pas de bande sur le reste des tubes. Cette configuration permet d'économiser 68 g par rapport à des canons de même longueur avec bande pleine.
Le canon supérieur reçoit une bande de visée ventilée en métal assez fine, de 6 mm quadrillée afin de limiter les reflets du soleil dessus. Un guidon métallique rond argenté prend place à son extrémité pour guider la visée.
Les chokes
L'Ultraggero est livré avec cinq chokes de très bonne qualité puisqu'il s'agit des Optima Choke HP de 70 mm de longueur. Beretta n'a pas lésiné sur la qualité des canons et des chokes sur ce modèle !
Ces cinq chokes sont livrés dans une petite boite translucide avec une burette d'huile et la clé pour les démonter. Trois chokes sont utilisables avec les cartouches à billes d'acier : CL, IC, M, les deux autres ne permettent pas le tir de ces munitions de substitution du plomb : IM et F. C'est clairement indiqué dessus : Ok Steel ou No steel.
Sur le terrain
Si l'on résume, les ingénieurs de la recherche et du développement de Beretta ont réussi à gagner 144 g sur la crosse, 94 g sur la bascule, 65 g sur le groupe de sous garde, 33 g sur le système de dépose du devant bois et 68 g sur les canons de 71 cm. Par rapport au même modèle en acier, en version normale, ils ont fait perdre 404 g à l'arme, mais pas simplement en raccourcissant les canons ce qui aurait déséquilibré l'arme, non ils ont fait ses économies de façon homogène sur toutes les pièces ce qui permet de conserver un bon équilibre au fusil !
Malgré ses canons de 71 cm cet Ultraggero est en effet vif et maniable. Il fuse à l'épaule tout en restant facile à stabiliser. Nous ne sommes pas en présence d'un fusil bécassier de 2,4 kg à peine mais bel et bien avec une arme de chasse en plaine qui produira de belles gerbes, à bonne distance. Poids modéré obligé pensez à sélectionner vos cartouches comme il faut afin de ne pas trop souffrir du recul ! Même s'il est chambré en 76 mm il n'est pas très judicieux de tirer des semi-magnum à la chaine !
Le point d'équilibre est situé au niveau de devant fer, juste en avant des tourillons de bascule des canons.
Je suis allé au stand de tir afin de vérifier le fonctionnement des éjecteurs. Ils propulsent les cartouches à environ 3 m avec une belle régularité et synchronisation. Les départs sont doux et nets.
J'ai tout d'abord tiré des cartouches de ball trap chargées de 28 g de plomb. Le recul est modéré. Idem avec des cartouches Viri de 32 g. J'ai terminé par le tir de cartouches Fob en 36 g. Le recul est tout à fait acceptable, l'arme recule bien dans l'axe, les canons ne sautent pas permettant d'enchainer deux coups rapidement. C'est vraiment un poids idéal, pas trop léger pour bien encaisser le recul.