Valeur mécanique
(Étanchéité, fonctionnement des bagues de réglage, ergonomie)
Valeur optique
(Qualité de l'image, traitement déperlant...)
Valeur esthétique
(Design, gravure des inscriptions, traitement du revêtement)
Rapport qualité/prix
Avec un poids et un encombrement inférieur à celui d'une paire de jumelles d'approche et son petit prix, cette longue-vue a de quoi nous séduire. Mais à un tel tarif et miniaturisée à ce point, que peut-on réellement en attendre ?
La longue-vue reste un instrument peu utilisé par les chasseurs de grand gibier. Hormis ceux de montagne en France, les autres se contentent le plus souvent de bonnes jumelles. C'est le cas pour toutes les situations où le gibier peut être approché à bonne distance. Il est vrai aussi qu'actuellement avec les lunettes à plage de grossissement de 8, (certains d'entre elles atteignant, voire dépassant 20x), ces optiques deviennent de petites longues-vues. Mais tout le monde ne fait pas l'acquisition d'une lunette coûteuse, disposant d'un tel grossissement. Par ailleurs la lunette sera utilisée montée sur l'arme, ce qui pour tout autre usage qu'à la chasse n'est pas aisé et peut se révéler dangereux, sauf si vous la démonter et la remonter.
Que ce soit pour les lunettes ou les jumelles, rares sont les chasseurs disposant d'instruments grossissant plus de 10 ou 12x. Or, pour les longues-vues, c'est là le grossissement le plus faible. Le grossissement le plus fort (30x sur notre modèle) permet donc de tripler le plus gros des jumelles utilisées à la chasse et permet de lever le doute sur un chevreuil, pour s'assurer s'il s'agit d'un brocard à bouton ou d'une chevrette par exemple. Pour estimer l'âge d'un chamois par contre, en comptant les anneaux d'accroissement sur les cornes, la longue-vue est indispensable. Au stand de tir, elle sert aussi à repérer les impacts à longue distance. Mais ce qui rebute souvent le chasseur c'est l'encombrement, le poids et le prix élevé de ces instruments. Ce qui n'est pas le cas de la Dörr Danubia. Le zoom de 3,33 couvre les grossissements allant de 10 à 30x, une plage suffisante pour maîtriser la majorité des situations. La longue-vue est de type fixe, non télescopique donc et à oculaire coudé à 45°. L a prise en main et l'équilibre sont parfaits. L'instrument est davantage adapté à une observation debout, privilégiée par les ornithologues, en raison des observations de longue durée que leur impose leur activité et de l'utilisation quasi exclusive sur un trépied. Le chasseur par contre est davantage séduit par les modèles droits permettant une acquisition plus rapide du sujet à observer, en posant l'instrument sur le sac à dos ou en l'appuyant sur le rebord d'un mirador ou contre un arbre. Son corps, en alliage léger, est gainé de caoutchouc de couleur verte qui permet un appui silencieux contre l'un de ces supports. Un appui qui, sur le grossissement le plus faible (10x) autorise une utilisation à main levée, en raison de l'excellente ergonomie et prise en main de l'instrument. Pour repérer la cible on prend le grossissement le plus faible puis on tourne progressivement la bague jusqu'à la valeur souhaitée. La longue-vue est équipée d'un pas de vis standard pour être vissée sur une canne ou un trépied de pirsch ou encore sur un support aménagé sur le rebord d'un mirador par exemple. L'appareil est livré avec un petit trépied non télescopique qui nécessite d'être posé sur une surface horizontale et stable.
Le fonctionnement des bagues de réglage n'appelle aucune critique. On est cependant un peu dérouté par le fait que celle du grossissement soit située sur l'oculaire et celle de la mise au point sur le tube ! Les qualités optiques de l'instrument sont satisfaisantes sans atteindre celles d'un instrument haut de gamme. On observe une légère frange jaunâtre sur les bords de l'image en contre-jour, mais qui ne nuit pas à la qualité d'ensemble et permet parfaitement de lever le doute sur le sexe d'un chevrillard par exemple ou sur la qualité d'un trophée lors d'une observation de jour.
En raison des forts grossissements et de la difficulté à stabiliser l'image, du faible champ de vision et d'une pupille de sortie qui, même sur le grossissement le plus faible (10x), n'est que de 5 mm, la longue-vue est plutôt destinée à un usage diurne. Sur un grossissement de 30x, cette pupille n'est plus que de 1,7 mm. Mais on sait qu'une longue-vue n'est en général pas vraiment faite pour un usage crépusculaire. L'instrument a subi avec succès le séjour dans la baignoire et au congélateur à - 18 °C sans apparition de condensation interne, mais les bagues de réglage ont mis quelques minutes à retrouver toute leur fonctionnalité. En résumé, pour une centaine d'euros seulement et avec un poids et un encombrement qui se fait oublier, il serait dommage de se priver de cet instrument qui trouvera une place dans le sac à dos de chaque chasseur à l'approche ou à l'affût.
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+Qualités optiques satisfaisantes
+Poids plume et encombrement réduit
+Prise en main et équilibre
+Prix
-Pas de pare-soleil
-Protèges oculaire et objectif non solidaires du tube
-Pas d'adaptateur digiscopique
-Pas de traitement hydrophobe des lentilles
- Origine : Chine
- Grossissement : 10-30
- Poids : 400 g
- Dimensions : 225 x 125 x 65 mm
- Diamètre de l'objectif : 50 mm
- Pupille de sortie : 5-1,7 mm
- Distance d'observation minimale : 8 m
- Champ à 100 m : 56-30 m
- RUAG Ammotec France BP 78307 Cergy 95803 Cergy Pontoise Cedex
- Site : Info.fr.ammotec@ruag.fr