2021 est vraiment l'année des monoculaires thermiques en France ! Le nombre de marques et de modèles explose sur le marché français pour le plus grand bonheur des chasseurs, mais pas que… Les personnes intéressées par ce type de produit sont variées, de l'agent de sécurité à l'agriculteur. Détaillons ce modèle Flame 7950 pour comprendre son champ d'action.
Le boitier
Il est fabriqué en aluminium. Cette caméra thermique mesure 15,5 cm de longueur et pèse 247 g, avec la dragonne... Elle n'est vraiment pas volumineuse et tient bien dans la main.
Les doigts trouvent naturellement leurs places sur la rangée de quatre boutons situés sur le dessus du boitier. Ce monoculaire est donc ambidextre !
Le boitier répond aux normes IP67 qui garantissent son fonctionnement sous la pluie notamment (voir même immersion rapide et involontaire). La plage d'utilisation en température va de -20 à + 55°C. Aucun souci pour chasser avec en plein hiver sous nos contrées. Un filetage au pas standard des trépieds photos permet de fixer le boitier sur de nombreux supports pour des observations prolongées.
L'oculaire
Il est protégé par une bonnette en caoutchouc souple très confortable et qui réduit l'entrée de lumière parasite la journée et évite que l'écran ne se reflète sur votre visage la nuit, ce qui pourrait vous faire détecter plus facilement. Un réglage de dioptrie sur le côté (+/-5) permet d'ajuster la netteté de l'écran à votre vue.
L'objectif
C'est un objectif de 6,2 mm seulement qui équipe cette caméra thermique. L'observateur ne se sent pas à l'étroit lorsqu'il regarde le paysage grâce au zoom minimal de 1x. L'objectif ne comporte pas de bague de mise au point de la netteté de l'image en fonction de la distance. Un cache objectif est fixé sur le bâti par une sangle en caoutchouc et protège efficacement la lentille frontale. Il se fixe facilement et tient bien.
Le capteur
Dans ce Konus Flame 7950 nous retrouvons un capteur assez petit d'une résolution de 160x120 pixels. L'intervalle entre les pixels est de 17 μm. Le NETD (Noise Equivalent Température Difference) c'est-à-dire la capacité de la caméra à détecter une différence de température entre deux objets, la sensibilité thermique pourrais-je dire, est de 35 Milli Kelvin à 25 °C. Pour mémoire plus cette donnée est faible, plus riches sont les détails et contrastes entre les objets.La fréquence de l'image, c'est-à-dire son rafraichissement, est de 50 Hz ce qui permet une observation fluide lorsque vous balayez un champ par exemple ou qu'un animal se déplace. Il n'y a pas de saccades. L'écran que vous observez à l'intérieur du monoculaire est de type LCOS et mesure 720x540 pixels. Lui aussi n'est pas très grand mais il est assez confortable à regarder.
Le zoom
Petit souci, sur son site internet le fabricant Konus indique que ce modèle est équipé d'un zoom optique d'une plage allant de 0,6 à 2,4x. Mon modèle de test possède une plage de zoom de 1 à 4x. J'ai vérifié avec le modèle Konus 7951 et j'ai en effet le même champ de vision au grossissement de 1x.
Le grossissement optique de base de ce Konus Flame 7950 est d'environ 1,5x. Le champ de vision est de 18,7° en largeur et 14,7° en hauteur.
Au grossissement numérique de 1, c'est-à-dire donc un grossissement de 1,5 fois en comparaison avec une paire de jumelles par exemple, l'image est assez nette. Les détails sont moins marqués qu'avec le modèle 7951, nous verrons pourquoi à la fin de ce test.
Le bouton situé à l'arrière de la rangée permet de faire passer le zoom numérique successivement de 1x, 2x et 4x.
Le grossissement maximal est de 4x, ce qui nous amène à un total de 2,5x4 fois en additionnant zoom optique et numérique soit 10x. C'est peu, mais à la chasse c'est amplement suffisant et surtout cela préserve la qualité de l'image, d'autant que les tailles de capteurs et d'écran interne ne sont pas immenses.
Les palettes de couleur
Il y en a 4 et c'est suffisant pour nos activités courantes de chasse, surveillance du territoire et de bâtiments.
Ils sont accessibles directement avec un bouton dédié avec un M inscrit dessus. Nous retrouvons le White Hot, les zones chaudes apparaissent en blanc, le Black Hot, les zones chaudes sont en noir, le Red Hot, les zones chaudes sont en dégradé de jaune à rouge et Fusion, très multicolore… Le black Hot m'a donné les meilleures détections sur le terrain comme souvent ! Il est bien sûr de possible de régler luminosité de l'écran et contraste afin de jouer sur ces paramètres en fonction de l'ambiance et des conditions de terrain.
L'alimentation
Une batterie Li-Ion alimente la caméra. Elle se recharge par port USB-C, ce qui veut dire qu'on peut emporter une batterie recharge sur soi pour les longues nuits ou remettre un coup de charge sur la route avec une prise USB dans la voiture ! L'autonomie est donnée entre 7 et 10 h suivant les modes utilisés et si vous avez branché le Wifi.
Une discrétion absolue
A l'image des autres caméras thermiques que j'ai déjà testées ce Flame 7950 est hyper discret. Il n'y a aucune source lumineuse visible à l'avant de l'appareil. La discrétion est totale ! Étant donné que l'on appuie l'oculaire contre l'arcade sourcilière, la projection de lumière vers le visage est également très faible.
Enregistrement photo et vidéo
Ce monoculaire est équipé d'une mémoire interne de 8 GB. C'est peu, mais la résolution des photos prises par l'appareil n'est pas énorme. Le boitier Flame est équipé d'un module wifi ce qui permet de le connecter à votre smartphone via l'application T-Vision qui vous permet de voir en direct les images captées par l'appareil thermique et les enregistrer. Un menu permet aussi de paramétrer la caméra en termes de sensibilité, contraste... Vous pourrez du coup envoyer les images que vous prenez et filmez sur les réseaux sociaux.
Sur le terrain
J'avais les deux monoculaires thermiques Konus en même temps ce qui m'a permis de bien les détailler. L'ergonomie et l'intuitivité de ces appareils est très bonne. Ils ne sont pas très gros et tiennent donc très bien dans la main mais aussi dans la poche de la veste. C'est important car du coup leur port n'est pas contraignant. Les menus de réglage sont clairs, le fonctionnement simple et efficace, bref, un produit bien pensé pour l'action sur le terrain de nuit. Les boutons tombent bien sous la main, les attaches de dragonne ou bandoulière sont efficaces et permettent de porter l'appareil tête vers le bas et les boutons bien positionnés vers l'avant. Le cache objectif tient bien en place, il est silencieux.
L'allumage de l'appareil se fait en pressant durant plus de 2 secondes le bouton marche/arrêt avec l'auriculaire. L'appareil met du temps à s'allumer, 10 secondes au moins. Il y a un calibrage du système. Ensuite, il suffit d'appuyer brièvement sur le bouton marche/arrêt pour mettre le monoculaire en veille instantanément ou le rallumer. Le déclenchement de l'appareil photo ou vidéo se fait avec l'annulaire sur le second bouton. Il faut faire un appui long sur ce bouton pour passer de la photo à la vidéo. Les palettes de couleurs défilent avec des appuis du majeur. Les boutons de zoom sont bien accessibles et faciles à utiliser avec l'index.
De jour l'appareil fonctionne très bien, il permet d'observer correctement paysage et faune sauvage jusqu'à environ 200 m au travers de l'écran LCOS . Mais c'est bien sûr de nuit qu'il prend tout son sens !
J'ai repris mon poste d'observation depuis chez moi, sur une petite colline ce qui me permet de comparer les différents modèles testés.
La qualité d'image est correcte. Les détails ne sont pas très clairs. Le fabricant indique des distances de détection, de reconnaissance et d'identification. Il est vrai qu'il y a comme sur tous les appareils thermiques que j'ai déjà testé de sacrés écarts entre ces points de langage. On peut ainsi détecter une source de chaleur à longue distance mais on ne voit qu'un point sur trois ou quatre pixels…
Konus indique une distance de détection d'une voiture à 559 m pour ce modèle Flame 7950 et à 200 m pour un humain. Ils ne sont pas très généreux car j'ai détecté des chevreuils à plus de 400 m sans souci ! La reconnaissance passe à 140 m pour la voiture et 46 m pour un humain, identification respectivement à 70 m et 23 m.
En réalité il est vraiment facile de déceler un humain à plus de 120-150 m qui serait autour de bâtiments agricoles par exemple. Un sanglier, un grand cervidé et même un chevreuil est hyper visible dans un champ à plus de 200 m ! Ensuite si vous devez en effet sexer l'animal les choses se gâtent ! Mais vous verrez clairement s'il y a des marcassins par exemple !
Privilégiez des sorties au petit matin ou en fin de nuit car les écarts thermiques entre le gibier et l'air ambiant sont plus grands et ils apparaissent encore mieux.