Si Umarex a baptisé cette réplique MP German Legendary, les amateurs de militaria et d’armes réglementaires préfèreront sûrement le terme MP40. MP pour Maschinenpistole, pistolet mitrailleur en Allemand bien entendu ! Il porte parfois aussi le nom de « Schmeisser », en rapport avec le concepteur d’armes allemand Hugo Schmeisser qui avait développé le MP18 en usage lors de la première guerre mondiale. Mais dans les faits, c’est Heinrich Vollmer qui est à l’origine de ce MP40, élaboré à partir du MP18. Le MP 40 a été fabriqué en Allemagne, dans les usines d’ERMA à Dachau, chez Haenel à Suhl et chez Steyr en Autriche. Plus d’un million de MP 40 furent fabriqués et majoritairement utilisés durant la Seconde Guerre mondiale. La silhouette de ce MP40 est donc très connue via tous les films de guerre produits au cinéma et à la télévision. C’est par excellence l’arme du soldat Allemand ! Dans les faits ce pistolet mitrailleur équipait surtout les équipages des véhicules blindés et ceux des U-Boot. Les chefs d’escouades et de peloton en étaient également dotés tandis que les soldats recevaient les Mauser Karabiner 98k.
Tout comme la réplique du pistolet mitrailleur M1A1 Legendary Thompson que j’avais eu la chance de tester l’an passé, ce MP40 est fabriqué avec soin, en reprenant au plus près les arrêtoirs, hausse, guidon longueur et poids de l’original. C’est très bien fait, ce qui explique le prix !
Cette réplique de 83 cm comme l’original avec la crosse dépliée, 63 cm crosse repliée, pour un poids de 3,627 kg au lieu des 4,03 kg du vrai pistolet mitrailleur non chargé. Bien entendu le calibre change puisque nous passons du 9x19 mm Parabellum de l’arme de guerre au calibre 4,5 mm à billes d’acier.
La crosse et la carcasse
Un polymère moderne marron a remplacé la Bakélite, l’un des premiers plastiques fabriqués à partir de polymères synthétiques du benzène qui ornait ce MP40 à l’origine. Le rendu sur l’arme d’Umarex est très crédible, la surface est lisse sans trop de reflets. Le garde main, les côtés du boitier de culasse et les plaquettes de la poignée pistolet sont ainsi décorés. Cette poignée pistolet est de bonne taille, avec des stries de préhension horizontales sur les plaquettes.
La crosse métallique est bien sûr repliable. C’était un avantage en termes d’encombrement et de maniabilité pour les troupes embarquées dans des véhicules. Une fois repliée la crosse et la plaque de couche de type squelette s’intègrent parfaitement dans la carcasse de l’arme. L’arrêtoir permettant de la déplier est quadrillé est situé sur le flanc gauche de la réplique.
Le boitier de culasse
Fabriqué en métal, certainement un alliage d’aluminium, le boitier de culasse est magnifique puisqu’il reçoit un traitement de surface imitant à la perfection une arme ancienne et un peu usée. La patine du temps et de l’usage est bien reproduite. Les zones un peu blanches, sur lesquelles le bronzage serait parti par le frottement donnent du réalisme à la réplique. Ce boitier de culasse est très arrondi sur le dessus. L’arme comporte sur le côté gauche, le court levier d’armement, il est fonctionnel et permet d’armer le MP lors du premier tir avec les BB’s.
Des passages de sangle permettent de fixer une bretelle.
Sélecteur de tir
A l’avant du pontet, sous le boitier de culasse on découvre un sélecteur de tir et sureté. L’arrêtoir est bien accessible et discret. C’est une des seules modifications apportées par Umarex puisque le MP 40 ne disposait pas de sélecteur, il était en full auto avec une cadence d’environ 500 coups par minute.
Le canon
Il mesure 20 cm et il est lisse pour le tir des billes d’acier de type BBs. La finition de surface est tout aussi soignée que le boitier de culasse. La patine du temps est bien reproduite. Le petit ergot et la bande en tôle pliée sous le canon était destinés à prendre appui sur le rebord de la carrosserie des véhicules. La bande sert à limiter le rebond de l’arme lors du tir en rafale et le petit ergot limite le risque que l’arme ne recule dans le véhicule au moment du tir ce qui aurait pu mettre les occupants en danger suite à un ricochet de la balle tirée.
Les organes de visée
Ce pistolet mitrailleur est équipé des organes de visée ouverte de l’original. La hausse à deux feuillets rabattables comporte une mire à cran carré. Elle est montée à queue d’aronde. Le guidon fixe est quant à lui protégé par un tunnel métallique.
Rappelons qu’à l’origine cette arme était faite pour des tirs rapprochés, ce qui explique ces organes de visée assez sommaires ! Le 9x19 mm Parabellum n’est pas renommé pour les tirs à longue distance !
Le fonctionnement
C’est une arme à CO2 qui fonctionne avec deux capsules de gaz disposées tête bèche dans le chargeur. On dévisse le bouchon hermétique avec une clé à 6 pans, on positionne les deux cartouches de CO2 de 12 g et on revisse jusqu’à ce que le mécanisme percute les deux cartouches de CO2 en même temps. Une fois le chargeur alimenté en billes et repositionné dans le puit il ne reste plus qu’à actionner le levier d’armement vers l’arrière et appuyer sur la queue de détente.
Les départs
Là aussi c’est une belle reproduction de l’arme d’origine ! Les départs sont lourds, plus de 3 kg mais assez francs. Ce pistolet mitrailleur n’est pas fait pour faire du tir de compétition à 10 m et bien calé, on tire assez précisément sur les canettes de soda, le poids des départs importe donc assez peu !
Le chargeur
Il est long, massif, lourd, donc fidèle à l’original ! Il ne contient pas les 32 cartouches de 9x19 mm de l’arme réglementaire mais les deux cartouches de CO2 et une cinquantaine de billes d’acier de 4,5 mm. L’approvisionnement des billes est simple. Un arrêtoir permet de maintenir le ressort en arrière et de glisser les billes d’acier à l’aide du bec verseur du biberon.
Sur le terrain
La prise en main est bonne, la poignée pistolet est agréable en main. On a tendance à tenir le chargeur alors que l’on peut placer la main faible sur le garde main.
Les vitesses
Les billes partent loin, j’ai obtenu une moyenne de 454 FPS soit 138 m/s sur le tir des dix premières billes d’acier avec deux sparklettes neuves. Mettez des lunettes de protection pour ne pas risquer un accident suite à un ricochet.
La puissance
Un rapide calcul donne une puissance de 3,34 joules.
La précision
La précision est correcte en mode semi-automatique avec tir au coup par coup. Bien stabilisée, j’ai pu tirer une dizaine de billes d’acier dans un cercle de 7 cm environ à 10-12 m de distance. On peut faire tomber une cannette de soda jusqu’à une petite vingtaine de mètres sans problème.
En mode full auto la culasse claque un peu et provoque quelques vibrations dans le pistolet mitrailleur, du coup il y a un peu de dispersion des tirs. Comptez environ 12 à 15 cm de cercle pour un chargeur tiré en petites rafales mais le tir en full auto est assez amusant ! C’est plus une arme de collectionneur et d’amateur d’armes martiales, comme le nom l’indique, une légende qui fera le plus effet dans une petite collection militaria.