Bien qu'il se positionne comme le modèle le plus « technologique » et le plus « luxueux » de la marque turque, le Dynova demeure un strict fusil « outil »...
L'Escort Dynova, produit par l'industriel Turc Hatsan, arrive sur notre marché au tarif assez incroyable de 669 €... Ce qui ne l'empêche pas de constituer la référence la plus chère de la marque. Ce fusil inédit affirme de solides ambitions. Tant techniques, avec son mécanisme inertiel et sa bande de visée très élaborée, qu'esthétiques. Une belle présentation, avec le contour de son pontet « stylé », la découpe de ses quadrillages recherchées, les lignes décoratives creusées sur sa bascule qui se prolongent sur le devant et son bouchon de magasin à chevrons.Dès le premier regard, il nous plonge dans le passé. Plus précisément le tournant des années 1960 et 1970. À cette époque, Manufrance équipe son « automatique » Perfex de bois jaunes enfermés sous une couche d'un bon millimètre de vernis brillant, Winchester s'essaye à la technologie encore balbutiante du choke interchangeable et Benelli vient de commercialiser le premier fusil à rechargement inertiel réellement fiable.
La mécanique intérieure de ce fusil paraît sortie tout droit des usines transalpines de la fin de la décennie 1960, et les quelques fioritures déjà évoquées, dont il tente de se doter, évoquent irrésistiblement les standards visuels d'il y a un demi-siècle. Nous nous attendons en conséquence à renouer en action avec les sensations engendrées par les armes de ce temps. Eh bien, dès le chargement du Dynova, nous y sommes ! Nous retrouvons le Benelli de 1969 déjà mentionné. Les mêmes pièces mécaniques, qui appellent les mêmes gestes, avec le même indispensable temps d'apprentissage avant de ne plus se coincer les doigts dans la fenêtre d'alimentation. La même prise en main très efficiente sur le devant, et la poignée de crosse aux formes simples mais tout à fait ergonomiques. Le même poids, 3,120 kg, dans l'unique longueur de canon proposée, 71 cm, assurant un remarquable compromis entre le confort de tir et le souci de ne pas s'épuiser en portant l'arme toute une journée. Le même équilibre remarquable pour un fusil semi automatique, dont le mécanisme inertiel recèle le secret...Avec en revanche une visée spécifique au Dynova. Cette dernière ménage devant l'œil une première strate, claire, correspondant au rail-guide creusé sur le boîtier de culasse ; puis une deuxième, sombre, liée à l'« attaque » en surélévation de la bande ventilée. Surmontée d'une troisième, de nuance intermédiaire, engendrée par le quadrillage de la bande restitué sous l'aspect de courtes rayures verticales. Avec enfin, trônant au sommet de ce curieux édifice, un fin guidon à section circulaire vert luminescent.
Une adaptation nécessaire
Cet ensemble efficace demande cependant un temps d'adaptation avant d'en retirer le meilleur profit... Le canon paraît, de l'extérieur, fabriqué en tôle ondulée. En revanche, à l'intérieur, il bénéficie d'un alésage régulier et d'un polissage correct. Au prix où il diffuse son modèle, Hatsan se devait de choisir entre l'intérieur et l'extérieur du tube, entre l'efficacité et l'esthétique. Il a opté pour la première formule. C'est tout à son honneur. La détente dorée – le Dynova est, ne l'oublions pas, un modèle « luxe » – traîne et râpe comme sur les « automatiques » des années 1960, avant de libérer une percussion à la lenteur de la même époque et qui semble être sans le moindre tonus. Ce n'est toutefois qu'une sensation, car nous n'avons enregistré aucun « raté » durant nos tirs. L'éjection de la douille vide et la montée de la nouvelle cartouche dans la chambre s'effectuent avec une fiabilité totale... pour les charges de 32 à 50 g de grenaille. Il faut oublier celles de 28 g et les magnum les plus lourdes manifestent quelques caprices. Les cartouches à 28 et 32 g de billes d'acier sont en revanche traitées avec autorité. Nous ignorons si le refus des charges extrêmes est inéluctable où s'il existe un réglage possible du mécanisme.
Peu d'explications...
Le manuel d'utilisation étant rédigé en anglais, de surcroît difficilement compréhensible, (sans doute un problème de traduction à partir du turc), notre interrogation est demeurée sans réponse. Probablement conscient de l'insuffisance de son document, Hatsan l'a enrichi de nombreuses photos techniques et de multiples dessins... malheureusement tout autant confus. Le recul se révèle agréablement contenu avec les chargements jusqu'à 36 g de plombs et 32 g de billes d'acier, pour lesquelles le Dynova bénéficie de la contraignante épreuve spécifique, preuve de sa robustesse. Quant aux gerbes produites par les embouts de seulement 51 mm de long, elles affichent une bonne régularité, à condition toutefois d'éviter le plein-choke « plomb » qui, subsidiairement, groupe moins que le trois-quarts-choke, et lui-même pas plus que le demi-choke... Au final, si les seuls chasseurs qui trouveront du charme au Dynova sont ceux qui se rendent sur leur terrain de chasse en Citroën DS 19, Peugeot 404 ou Renault Dauphine, tous les autres seront en revanche convaincus par son ergonomie, son équilibre, sa fiabilité et son efficacité. Pour 669 €, que demander de plus!
Points Forts
+ Conception rigoureuse
+ Fabrication sérieuse
+ Excellente prise en main
+ Équilibre soigné
+ Poids raisonnable
+ Mécanisme inertiel simple et fiable
+ Bon confort de tir
+ Prix raisonnable
Points Faibles
– Manuel uniquement en anglais... et incompréhensible (même pour qui lit l'anglais)
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