Un peu d'histoire pour commencer :

Dès 1940, l'armée américaine souhaitait une arme d'épaule compacte et légère pour être utilisé par les troupes de soutien (artillerie, transmission, génie etc) car le fusil M1 Garand, en service à ce moment-là, n'était pas adapté pour ces troupes car trop lourd et trop encombrant. Cette nouvelle arme devait en plus, avoir une bonne précision à courte portée pour remplacer, en partie, les pistolets utilisés par “l'arrière” notamment. L'arme proposée devait également être en semi-automatique et tirer une nouvelle cartouche de calibre .30, précise à courte portée.

Plusieurs manufactures d'armement entrèrent alors en compétition et présentèrent leur projet. Le projet de la firme Winchester l'emporta et l'arme fut retenue sous le nom de « United States Carbine, Calibre .30, M1 » ; que nous nommons aussi M1 ou USM1. Cette arme est aussi surnommée « Baby Garand » sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale.

La production de cette nouvelle carabine a commencé avec Winchester et Inland (division de General Motors) mais l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 et l'entrée en guerre des États-Unis ont entraîné un besoin urgent d'armes supplémentaires pour équiper les troupes de l'arrière. Au début de 1942, la production a également été confiée à huit principales autres firmes :

- Quality Hardware and Machine Corporation.
- Rock-Ola.
- Underwood.
- Irwin-Pedersen Arms Compagny.
- Standard Products Compagny.
- Saginaw Steering Gear Division.
- International Business Machines Corporation (IBM).
- National Postal Meter Company.

Afin de gérer tous ces fabricants (et leurs sous-traitants), une unité de coordination entre les fabricants est créée et prend le nom de "Carbine Industry Integration Committe". Un total de 6 millions de carabines ont été fabriquées pendant la période allant de 1942 à 1945.

La carabine USM1 a ainsi participé à de nombreux conflits, comme la Deuxième Guerre mondiale donc, mais aussi la guerre de Corée, la guerre du Vietnam ou encore la guerre d'Algérie. Elle a aussi équipée de nombreux pays : France, Corée du Sud, Israël, Philippines, etc…

L'USM1 que je possède pour ma part a était fabriqué par Iver Johnson, c'est un modèle « commercial » d'après-guerre, et d'après les marquages qu'elle possède, elle a été conçue pour le marché israélien.

Carabine USM1 avec sangle, chargeur 15 coups et son porte chargeur.

Les différentes versions d'USM1

USM1 : La carabine USM1 ou M1 est la carabine de base. Elle possède une crosse en bois d'une seule pièce intégrant un garde-main et un graisseur inséré dans la crosse. La carabine M1 de base ne possédait pas de tenon de baïonnette. Les premières versions possédées un œilleton de visée rabattable avec deux positions. La seconde version avait une hausse coulissable.

USM1A1 : Cette version se distingue de part sa poignée pistolet et sa crosse métallique qui se replie sur le côté et fut adoptée en avril 1942, uniquement fabriqué par la firme Inland Division (General Motors à Dayton-Ohio). Il s'agissait de la version la plus compacte grâce à sa crosse pliable, version conçue pour les parachutistes afin de prendre moins de place lors des parachutages. Initialement délivrée uniquement aux 101e et 82e unités aéroportées à la fin de 1942, et finalement donné à toutes les unités aéroportées et au Corps des Marines. Environ 150 000 carabines M1A1 ont été fabriquées.

USM2 (ou M2) : Cette version est équipée d'un sélecteur de tir permettant le tir semi-automatique ou automatique. Et utilise des chargeurs de forme incurvée de 30 coups, chargeur qui pouvaient être montés sur les M1 et M1A1. De nombreuses M1 ont été transformés en M2 après 1945 grâce à des kits de conversion. La M2 ne semble pas avoir été employée pendant la Seconde Guerre mondiale mais connut le feu durant la guerre de Corée aux mains des Américains puis pendant celle du Viêtnam.

USM3 (ou M3) : Nommée également T3, cette carabine de tir de précision nocturne correspond à une carabine M2 équipé d'une lunette de vision nocturne infrarouge. Cette lunette, le système Bell & Howell M2, est un système de vision nocturne de première génération. Un système lourd, compensé par le faible poids de la carabine M1 et une portée courte qui correspondait bien à cette carabine qui ne tirait sur une courte portée. Cette version fut produite à partir de 1945.

M-1 « Civile » : Conçu dans les années 70 par la firme américaine Plainfield Machine et la firme israélienne, Israel Arme Inc pour un usage au sein de la police. Cette version est facilement reconnaissable car la partie supérieure du fut est un estampillage métallique grillagé pour la circulation de l'air. Cette version a des chargeurs 5 coups.

Carabine de gauche, USM1 A1 et la carabien de droit est le modèle M2.

La monture, crosse et les garnitures

La monture est d'une seule pièce, intégrant le garde main. Au début de la production, l'ensemble était en noyer, il laissa la place au hêtre vers les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale.

Il existe deux principaux types de crosses : le premier type de crosse à une découpe en forme de « I » et avec l'huilier dissimulé en partie. L'autre type de crosse a une simple entaille en forme d'ovale allongé, avec l'huilier apparent. Ces découpes où était logé l'huilier permettait de servir d'attache sangle sur la crosse. Le deuxième point d'attache de la sangle était intégré sur la grenadière, sur le côté gauche. Les garnitures se composent d'une plaque de couche qui peut être recouvert d'un quadrillage en forme de losange ou de carré (selon les fabricants) et d'une grenadière solidaire du canon.

Il existe trois types de grenadière dont le troisième type apparu en 1945 et intégrait une patte à baïonnette, comme on peut le voir sur ma version.

La crosse est de dexième type avec l'entaille en forme d'ovale allongé.

Le garde main

Le design des gardes mains des USM1 ont évolué au cours de leur production que ce soit au niveau des rivets ou de leurs formes.

Il existe deux versions différentes de garde main qui se distinguent au niveau des rivets : le premier garde-main possédait deux rivets situés sur le haut du bois, près du boitier de culasse. Le second garde-main, quant à lui, possédait quatre rivets. Cette version a été introduite au début de 1945 par la plupart des fabricants. Le garde-main de mon USM1 possède quatre rivets, vu qu'il est de fabrication d'après-guerre.

Au niveau de la jointure du bois de la partie inférieur et supérieur du garde main, on distingue également deux formes différentes : sur la première forme, le bois inférieur ne comporte pas de décrochement. Sur la deuxième forme, le bois comporte un décrochement (comme sur l'arme utilisée pour ce test).

La forme inférieure des gardes mains en bois ont aussi évolué et se distinguent en deux types. Le dessous du premier type se caractérise par un garde main droit avec une cassure plate qui remonte sur le devant de celui-ci. Sur le second type, le dessous des gardes main auront une forme légèrement arrondie (comme une courbe) sur toute sa longueur et qui remontera légèrement vers l'avant mais tout en gardant un arrondi et non une cassure comme sur le premier type.

Mon garde main possède cette courbe de second type.

Au niveau de la jointure du bois, on voit bien le décrochement que ne possédait pas les premières versionss de garde main produites sur les USM1.

Le boitier et la culasse

Sur le boitier de culasse, on retrouve sur le côté droit, le levier d'armement qui coulisse vers l'arrière et qui vient se verrouiller à l'aide de l'ergot situé sur le dessus du levier d'armement.

Sur les première version d'USM1, les pontets sont usinés, ensuite, ils seront en taule emboutie et soudée. Sur le dessus du boitier de culasse est inscrit le nom, modèle et calibre de l'arme. Sur mon arme, on retrouve donc cette inscription « U.S. carbine Cal.30 M1 », la dénomination « M » étant l'acronyme de « Modèle ».

Garde main possédant 4 rivets et avec l'inscription du modèle de l'arme gravée sur le boitier de culasse.

Emprunt de gaz

La carabine USM1 fonctionne par emprunt des gaz inventé par David Marshall Williams en un point situé près de la chambre, mais ne comporte pas de cylindre à gaz proprement dit.

Son fonctionnement : Lors de l'explosion de la cartouche, l'emprunt de gaz, situé sous le canon va venir frapper un piston, qui à son tour va frapper le levier d'armement pour le faire reculer, ce qui va provoquer l'éjection de la douille et entrainer une nouvelle munition lorsque le levier d'armement referme la culasse.

Le canon

Le canon de l'USM1 fait 45,8cm. Sur certaines armes, la date de fabrication peut être gravée sur le haut du canon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les canons n'avaient pas de tenons de baïonnette, ces tenons ont été ajoutés après-guerre.

Canon de USM1 avec les tenons de baîonnette ajouté apres la Seconde Guerre mondiale.

La sécurité

La sécurité est placée à l'avant du pontet, il s'agit d'un bouton poussoir transversal jusqu'en 1945 qui sera ensuite remplacer par un levier pivotant car dans le feu du combat, ce bouton poussoir était souvent confondu avec le bouton d'éjection du chargeur, situé à proximité. Mon arme possède le système pivotant.

Les organes de visées

Sur les premiers modèles, l'œilleton de visée est rabattable vers l'avant ou vers l'arrière pour choisir une des deux positions (100m ou 250m). L'œilleton fut remplacé vers la fin de la Second Guerre mondiale par une hausse réglable : hausse à curseur qui se déplaçant sur une rampe oblique. Mon modèle de M1 possède cette deuxième version d'organe de visée. Le guidon, quant à lui est protégé par deux « oreilles » afin de le protéger et de ne pas le dérégler.

Hausse réglable de deuxieme type avec le nom du fabricant gravé sur l'arme..

Le chargeur

La carabine utilise des chargeurs de 5, 15 ou 30 coups selon les versions. Ils sont en tôle emboutie recouvert d'un acier bronzé et plus rarement phosphaté.

Le bouton d'éjection est situé à l'avant du pontet. Sur mon modèle, le marquage « M » est gravé sur le bouton d'éjection. Ce marquage correspondant à la firme Monarch Marking Co, un des nombreux sous-traitants qui travaillait pour les dix grandes firmes qui produisaient la M1.

Sur mon USM1, je lui ai ajouté un porte-chargeur que j'ai fixé sur la crosse, comme cela était fait pendant les conflits ou l'USM1 a été utilisé.

La munition

La munition utilisée dans la carabine USM1 est le cal.30. C'est la société Winchester qui a développé cette munition de calibre « 0,30 », avec un projectile d'environ 110 grains et une vitesse d'environ, 610 mètre/ seconde.

La munition a été approuvée le 30 septembre 1940 en tant que Calibre .30SL, M1. Ce type de munition a reçu différentes dénominations dont les plus courantes sont :

Carabine .30-M1 - Carabine .30 US - Magnum .30 - 7.62 - 7.62 Mod. 50 / 7.62x33 Carabine - 7.62x33 M1 / 7.62K - SAA 2420.

C'est une cartouche que l'on reconnaît car elle possède un étui droit mais aussi plus long. Cette munition est donnée pour être efficace jusqu'à 250 m tout en ayant peu de recul lors de tirs.

Il existe une version réduite de cette munition, la .30 Court (short) ou 7.62x31, identique à l'exception de la longueur légèrement plus courte. Certaines USM1 de fabrication plus moderne ont et modifié pour utiliser cette munition.

Démontage de l'arme

Enlever tout d'abord le chargeur. Pour retirer le garde main, prenez une munition de l'arme et utiliser la partie de l'étui côté amorce pour tourner la vis qui maintient le garde main. L'armée américaine partait du principe que les soldats devaient pouvoir démonter leurs armes même s'ils ne disposaient pas d'outils sur place : donc rien de tel que leurs munitions pour servir de tournevis !

Retourner l'arme et appuyer sur le ressort qui vient d'être libérer par la vis et qui libère de ce fait l'embouchoir qui tient le garde main. Retirer le garde main et ensuite soulever l'ensemble culasse et canon.

Enlever le bloc pontet / queue de détente / chien et puit de chargeur du reste de la partie métallique en poussant la goupille latéralement située sous l'arme.

Enlever le ressort, puis tirer le levier d'armement vers l'arrière en maintenant une pression vers le bas jusqu'à sentir un cran (situé en dessous) qui permet de le sortir. Faire coulisser la culasse vers l'arrière en lui faisant faire une rotation afin de pouvoir la retirer entièrement.

Nettoyer toutes les pièces et remonter à l'inverse du démontage.

En stand de tir

Pour mon arme, le levier d'armement est fluide et permet un verrouillage complet de la culasse sans avoir besoin de forcer. J'ai trouvé cette carabine précise et ergonomique ; quand on l'épaule elle est légère et surtout on la tient sans bouger ou presque lors des tirs.

Au tir justement, j'ai donc tiré de 25 m à 200 m et très honnêtement le réglage des organes de visée sont simples, le tir est très doux, et l'arme est dans son ensemble vraiment très agréable.

Test de la carabine USM1