Le test en détails
Naissance du Galil, version ARM
Après la guerre des six Jours de 1967, l’armée israélienne n’était pas complètement satisfaite des fusils FN FAL qu’elle avait utilisé car ils n’étaient pas assez fiables, notamment à cause de l’encrassement dans le sable du désert du Sinaï. En effet, le FAL a du mal à intégrer le sable dans son mécanisme ce qui entraine un ralentissement des pièces mobiles et des blocages divers de l’arme.
Lors de ce conflit, les Israéliens avaient affronté une arme : la Kalachnikov, qui semblait insensible aux éléments extérieurs tels que le sable justement. Cette arme fera son chemin dans la tête de certains ingénieurs israéliens. En 1973, pendant la « guerre du Kippour », l’aide américaine leur fit découvrir le M16 et sa munition en 5,56 x 45. Le projet d’une nouvelle arme est aussitôt mené par deux ingénieurs Yisrael Galil (le nom de ce fusil vient d’ailleurs de cette ingénieur) et Yaacov Lior, pour concevoir une arme mécaniquement proche de l’AK 47, mais chambrée en 5,56.
Le but était de créer une arme fiable et robuste pour tout type de terrains, et qui techniquement serait facile à fabriquer. (Contrairement au M16, avec son boitier de culasse en aluminium coulé sous pression qui nécessite une technologie plus « moderne » et contraignante que de réaliser des armes à partir d’acier usiné et de tôle pliée ou embouties.) Le Galil fut alors la réponse au besoin d’un fusil en 5,56x45 OTAN !
Sa conception et son design furent alors un mélange de l’AK 47 et du M62 Velmet finlandais, avec une crosse conçue comme le FAL para. Le fusil d'assaut "Galil" qui est désigné "Galil ARM" (A.R.M. : Assault Rifle Machine Gun) est une arme à tir automatique, semi-automatique et coup par coup à culasse calée et à fonctionnement par emprunt des gaz.
C’est l’un des plus lourds fusils d’assaut en 5,56, mais aussi l’un des plus solides avec une fiabilité au combat qui est excellente et éprouvée durant les différents conflits dont il a eu à faire face en Israël mais aussi ailleurs dans le monde.
Il sera produit par Israel Weapon Industries (IWI) et rentre en service à partir de 1973. Il remplace progressivement les FAL, M 16 et autres AK 47 (récupérés sur l’ennemi au gré des différents conflits israélo-arabes).
Crosse, poignée et garde main
Le garde main est assez volumineux en matière plastique (ou en bois), il a souvent été critiqué pour son manque d’ergonomie. Cependant, il joue bien son rôle en isolant complètement la main du tireur du canon et de la chaleur.
La crosse pliante est simplement celle du FAL Para, ce qui amène l’arme à 81 cm pliée, ce qui est un bon compromis pour une arme de ce type. Elle se plie sur le côté droit en l’abaissant légèrement. La poignée-pistolet, en matière plastique, est entièrement creuse afin de l’alléger au maximum, est simplement fixée sur la carcasse au moyen d'une vis.
Le boitier de culasse
La boîte de culasse est constituée de deux éléments principaux :
- La carcasse : Elle est confectionnée dans un bloc d'acier d'abord forgé puis usiné qui guide l'ensemble mobile. Elle renferme le mécanisme d'alimentation et reçoit également le chargeur.
- Le couvercle ou capot : Il est fait en tôle emboutie et recouvre l'ensemble mobile et montre, à droite, la fenêtre d'éjection, ainsi que la rainure de passage du levier d'armement.
A droite, la « pièce de manœuvre » comprend le levier d'armement, celui-ci en forme de L, dépasse largement en hauteur de la boîte de culasse, ce qui fait que, bien qu'étant placé à droite, il peut être agrippé par la main gauche du tireur.La partie avant de la culasse est un peu plus grosse, elle présente sur sa partie supérieure le tenon de déverrouillage et sur ses côtés les deux tenons de verrouillage et sur sa face avant la cuvette de tir avec le trou de passage du percuteur. Le ressort récupérateur principal est logé partiellement à l'intérieur de la pièce de manœuvre. Il est enfilé sur une tige-guide télescopique qui comprend un tube, une tige, un second ressort faisant office d'amortisseur et se termine par un becquet verrouillant le couvercle sur la carcasse.
Les spécialistes considèrent généralement que le Galil est le fusil de calibre 5,56 x 45 le plus rustique du marché mais aussi l’un des plus résistant aux plus mauvais traitements. Le mécanisme de détente est situé à l'arrière de la carcasse et se compose de la détente et de sa gâchette. Mécaniquement parlant, nous avons affaire à une inspiration pure et simple de l’AK 47.
La culasse, le verrouillage et la sécurité
A la différence du FAL, de la Kalachnikov et du M62 Velmet, les armes dont s’inspire le Galil ARM, ce dernier comporte en fait 2 sélecteurs de tir couplés entre eux, positionnés de chaque côté de l’arme.
Le premier sélecteur se situe du côté droit de l’arme, sélecteur classique, c’est celui des AK avec exactement les mêmes positions : bas semi-auto, milieu full auto et haut verrouillage / sécurité. Le sélecteur est placé derrière la fenêtre d'éjection, il est obturé par un volet pivotant solidaire du sélecteur. En position haute, il obture la fenêtre et met l'arme à la sûreté ; abaissé d'un cran, le sélecteur détermine le tir en rafale et de deux crans le tir coup par coup.
Le problème est que le Galil dispose d’une crosse de FAL para qui se replie justement sur ce sélecteur, rendant ainsi le sélecteur inaccessible lorsque la crosse est repliée. Pour pallier ce problème, la solution est donc de reporter ce sélecteur du côté gauche. Le deuxième sélecteur situé sur le côté gauche est positionné au-dessus de la poignée pistolet : c’est un court levier qui se déplace d’avant en arrière. Ainsi, ce sélecteur peut être actionné par le pouce du tireur sans que sa main ait à lâcher la poignée-pistolet. A noter que ce levier est assez dur à être actionner.
Des deux côtés les différentes positions du sélecteur sont repérés par des lettres :
- Modèle caractères hébraïques sur les armes israéliennes ;
- En caractères latins sur les armes destinées à l'exportation : S (Safer / sécurité), A (Auto/ automatique) ; R (Rifle : coup par coup).
A noter que le Galil ne possède pas d’arrêtoir de culasse manuel.
Emprunt de gaz
Sur le GALIL, il n’y a aucun réglage possible sur l’emprunt de gaz contrairement à d’autres armes ou les tireurs sportifs et les militaires peuvent plus ou moins régler l’évent d’emprunt de gaz en fonction du rechargement utilisé ou de la marque de munitions utilisée.
L’emprunt de gaz est un système inventé par les frères Clair en 1888. Lorsque la balle dépasse le trou d’évent, les gaz s’engouffrent dans le tube (le cylindre à gaz) et refoulent le piston solidaire de la culasse vers l’arrière. La culasse effectue alors une rotation sur elle-même, via une rampe inclinée de 35 degrés, pour dégager ses tenons de verrouillage de leurs logements à l’entrée de la chambre du canon. La culasse peut ensuite reculer, éjecter l’étui et sous l’effet de son ressort récupérateur, se remettre en batterie en chambrant une nouvelle cartouche. La bague du piston du Galil a une forme de collerette qui permet à une partie des gaz de chasser le sable (ou tout autres saletés) éventuellement infiltré dans le mécanisme, ce qui rend cette arme efficace sur terrain sablonneux.
Les organes de visée
Ils sont constitués des éléments suivants :
- Un guidon à tunnel, réglable en hauteur et d'une hausse à deux œilletons sur équerre basculante (300 et 500 m), réglable en dérivation.
- d'un guidon et cran de mire luminescents (tritium) et rabattables pour le tir de nuit (100 m).
L’organisation des organes de visée est plus fonctionnelle que sur les AK dotées de la classique hausse à planchette peu adaptée au tir rapide.
Sur le Galil ARM, la hausse à œilleton inspirée du M 16 est à l’arrière du capot du boitier de culasse, ce qui allonge la ligne de mire et gagne en qualité de visée.
Modérateur de son
Il est possible de mettre un modérateur de son sur le Galil ARM en utilisant un modérateur de son de la marque A-Tec par exemple, prévu pour un AR-15 en .223. Cependant, le filetage étant bien différents d’un classique 1/2"x28, il faut donc utiliser un adapteur spécial ou un filetage spécifique.
Fileté en 13/100, le Galil, une fois son modérateur fixé, a été testé par mes soins sur des distances de 50, 100 et 200m sans aucunes pertes de précisions jusqu’à 100m. et avec une légère perte a 200m. Peut voir pas de retours de gaz désagréable du a la conception de l’arme. Un encrassement minimum, et une sensation au tir atténuée notamment au niveau du recul.
Le chargeur
L'alimentation s'effectue au moyen de chargeurs légèrement cintrés à introduction inférieure. Ces chargeurs peuvent être en tôle emboutie ou en matière plastique pour les dernières générations.
Tout d’abord, 3 capacités différentes de chargeurs sont prévues pour le Galil :
- Le chargeur standard reçoit 35 cartouches : Il est d’une solidité à toutes épreuves, l’armée israélienne a bien compris qu’une arme automatique ne vaut que par la qualité de ses chargeurs. Il pèse 710 grammes rempli, ce qui commencer à peser à la ceinture malgré tout. Ce que l’on gagne en robustesse on le perd en emport malheureusement.
- Le chargeur de 12 cartouches, réservé aux cartouches feuilletées pour lancer les grenades. Il est marqué à sa base d'une bande blanche afin d’être distingué facilement en raison du danger de tirer une cartouche à balle lorsqu'une grenade est enclenchée sur l'embouchure du canon. Celle-ci exploserait en entraînant la mort ou en blessant gravement le tireur et ceux qui se trouvent à ses côtés. A noter, ce chargeur de 12 cartouches peut éventuellement recevoir des cartouches classiques, ce qui en fait un excellent chargeur pour tirer coucher car il permet de bien se plaquer au sol afin d’offrir le minimum de silhouette à un éventuel tir de reposte ennemi.
- Le chargeur de 50 cartouches : encombrant à souhait qui pèse 1 kilo approvisionné. Il est prévu pour être monté sur les armes lors de patrouilles, le volume de feu offert permettant une riposte importante. Le chargeur de 50 cartouches : encombrant à souhait qui pèse 1 kilo approvisionné. Il est prévu pour être monté sur les armes lors de patrouilles, le volume de feu offert permettant une riposte importante.
La munition d'origine
La munition est dite de petit calibre : le projectile a une longueur de 45 mm et de 5.56 de calibre et pèse 3,5 grammes. Selon la longueur du canon qui le tire, sa vélocité peut atteindre ainsi une vitesse d’environs 1 000 mètres/seconde, en décrivant une trajectoire très tendue. Sa portée pratique est de 300 à 500 mètres. Sa petite taille permet au soldat d’emporter entre 300 et 400 munitions au lieu de 100 à 160 cartouches pour le 7.62 pour un poids sensiblement égal.
Le seul inconvénient est son instabilité balistique due à sa légèreté car le vent ou autres éléments peuvent faire dévier la munition de sa trajectoire. Son principal avantage est son effet de recul réduit qui permet de bien placer une rafale.
Le canon de 5,56 x 45
Le canon lourd et le frein de bouche permettent une bonne maîtrise de l’arme, même en tir rapide.
Le canon du Galil ARM est traité au chrome-nickel, il comporte six rayures à droite au pas de 300mm. Il est vissé à sa partie postérieure dans la carcasse. A l'avant, il est fixé un cache-flamme/lance-grenades, qui est ajouré de six fentes, on peut également y fixer un poignard baïonnette.
Il peut recevoir :
- Grenade antipersonnel de 30 mm (tir direct)
- Grenade antichar de 50 mm (tir direct)
- Grenade explosive de 40 mm (en tir courbe)
Ces grenades peuvent être lancées jusqu'à une distance de 400 mètres. Et enfin le canon peut soutenir de longues rafales sans aucun problème.
Bipied et poignée de transport
Le bipied se compose de deux branches en acier forgé qui, lorsqu'elles sont déployées s’ouvrent automatiquement par un ressort. Les extrémités qui reposent sur le sol se terminent par un patin cranté.
Les branches s'articulent sur une chappe soudée qui comporte une encoche, où l'on peut introduire un fil de fer barbelé que l'on cisaille en poussant vers l'avant les branches du bipied. Le bipied a donc aussi cette fonction de pouvoir servir de coupe-fil. Le bipied pèse seulement 250 grammes et place le canon à 28,5 cm du sol, ce qui interdit l'emploi du chargeur de 50 cartouches en raison de sa forte longueur. La forme carrée du garde-main en bois permet de ranger le bipied dans celui -ci.
Anecdote amusante : À la suite d’une forte demande des Réservistes, l'armée Israélienne a fait équiper son fusil d'assaut "Galil" (versions ARM/AR/SAR) d'un accessoire peu courant sur une arme : un décapsuleur intégré car les réservistes utilisaient les chargeurs de munitions et les abimaient en ouvrant leurs boissons. Le support postérieur comporte une charnière où est articulée la poignée de transport. Faite d'un fil d'acier contre-coude, et partiellement gainé de matière plastique au niveau de la poignée en elle-même.
Sur le terrain
Ayant pu tester l’arme depuis des années sur différents terrains, en stand béton fermé, en stand ouvert, sur terrain de terre ou de sable, par temps de pluie, par grand soleil, par 30° comme par -14° … l’arme n’a jamais eu le moindre souci de quelque nature que ce soit. Elle tire par tout temps et par toute condition. Cela explique que 28 pays dans le monde utilisent aujourd’hui encore cette arme sous une forme ou une autre. C’est une véritable Kalash améliorée, mais en 5.56 OTAN.