Un peu d’histoire
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne modernise son armement et adopte le G3 en 7,62x51mm. Ce fusil, basé sur un mécanisme à retardement par galets, connaît un succès international. Toutefois, l’évolution des doctrines militaires pousse progressivement vers des calibres plus légers, comme le 5,56x45mm, qui devient la norme de l’OTAN. En réponse, Heckler & Koch développe en 1968 le HK33, une version du G3 aménagée pour le 5,56x45mm. Malgré ses qualités, ce fusil ne parvient pas à égaler son prédécesseur en popularité et reste limité à certaines forces armées.
En 1993, le ministère de la Défense allemand lance un programme visant à remplacer les G3 vieillissants par une arme plus moderne et adaptée aux besoins contemporains de la Bundeswehr. Anticipant cette demande, Heckler & Koch avait déjà initié le développement du HK50, un prototype qui marque une rupture technologique avec les précédents modèles de la marque.
Ce fusil abandonne le retardement par galets emblématique du G3 et du MP5 au profit d’une culasse rotative et d’un système à emprunt de gaz avec un piston à course courte, inspiré de l’AR-18 conçu par Eugène Stoner.
Le HK50 est mis en concurrence avec d’autres modèles, notamment le Steyr AUG autrichien. Après des essais concluants, le HK50 est officiellement adopté en 1996 sous le nom de G36. Ce fusil d’assaut modulaire et polyvalent est rapidement intégré à l’armée allemande et suscite l’intérêt d’autres pays, comme l’Espagne, qui l’adopte en 1998. Il est également utilisé par diverses forces de police, dont certaines unités françaises.

Heckler & Koch souhaitait développer une famille d’armes avec des variantes de différentes longueurs ainsi qu’une version fusil-mitrailleur pouvant avoir un rôle analogue au Minimi de Fabrique Nationale. Parmi elles, on retrouve :
- Le G36K et le G36C, versions plus courtes et compactes adaptées aux forces spéciales et aux forces de l’ordre.
- Le MG36, une tentative de transformer le G36 en fusil-mitrailleur avec un canon plus lourd et un chargeur tambour.
- Le HK243, une version semi-automatique destinée au marché civil, qui conserve l’ergonomie et le fonctionnement du G36.

Difficile de parler du G36 sans parler de la controverse sur sa précision. En 2012, un rapport pointe un problème majeur : une perte de précision significative après un usage prolongé en conditions de chaleur extrême, notamment en Afghanistan. Cette polémique remet en question la précision du fusil d’assaut dans les environnements les plus exigeants. Heckler & Koch réfute ces accusations affirmant que le G36 répond aux exigences du cahier des charges militaires. Toutefois, cette affaire accélère le remplacement du G36 par le HK416, une plateforme adoptant une architecture plus conventionnelle inspirée de l’AR-15 et jugée plus performante.
Ces potentiels problèmes de précision ont été difficiles à reproduire et, dans le cadre du tir sportif, le problème ne se pose pas.
Au tir
Il est toujours agréable d’utiliser une arme en .223 Remington qui ne soit pas basée sur un AR-15. Le G36 ou plutôt HK243 est très ergonomique et surtout totalement ambidextre grâce au verrou de chargeur similaire à celui d’un Sig SG550 ainsi qu’à son fameux levier d’armement articulé pouvant être utilisé avec la main gauche comme la main droite.

Le levier de sûreté est également présent des deux côtés de la carcasse. Personnellement, j’apprécie les sûretés ambidextres bien qu’étant droitier. En effet, je préfère engager la sûreté avec mon index et non avec mon pouce.

Malgré l’utilisation de polymère pour la carcasse, l’arme est assez lourde, surtout si on ajoute une lunette et des chargeurs de trente cartouches. Pour le tir statique, cela ne pose pas de problème, mais un AR-15 reste plus léger.
Les chargeurs du G36 sont similaires à ceux du SIG SG550 car ils sont translucides et peuvent se coupler. Avec leur construction en polymère, les chargeurs sont assez épais. On peut cependant utiliser des chargeurs d’AR-15 si on installe un puit de chargeur spécifique.

La version S TAR dispose d’une crosse avec un appui-joue réglable très ergonomique pour le tir avec une lunette ou un point rouge. Autre avantage, la crosse est pliable, ce qui facilite le transport de l’arme.
Le poids de l’arme permet de bien absorber le modeste recul du .223 Remington et le tir est agréable. De même pour les manipulations, l’usinage des pièces est excellent et cela se ressent quand on déplace la culasse.

Je note cependant deux défauts ergonomiques. L’arrêtoir installé dans le pontet est difficile à activer pour maintenir la culasse en arrière et la détente est très filante par rapport à ses concurrents AR-15, CZ Bren, etc.
