L’emballage de ce moulinet ne se démarque pas des autres avec un carton simple peint en vert et noir. Un marquage siglé Curado BFS permet de découvrir qu’on est en possession d’un moulinet très spécialisé dont les modèles se comptent sur les doigts d’une main en France.
A l’intérieur on découvre le moulinet protégé par un emballage en plastique bulle, sa notice, sa vue éclatée et deux burettes différentes de lubrifiant. L’une de ces burettes contient 6.5g d’huile de maintenance Bantam alors que l’autre contient 6g d’huile spécifique BFS pour lubrifier les deux roulements de bobine.
Le bâti
Sur ce modèle en taille 50, très petite taille que même une petite main pourra facilement empalmer, on retrouve le look général du moulinet Curado avec sa finition mate et sa poignée métallique qui lui donne un air de solidité à toute épreuve. Ce corps de moulinet est dit low profile puisque contrairement aux moulinets à profil rond, il repose dans le creux de la main lors de son usage. Le bâti utilise la technologie Hagane Body où tout est précisément usiné pour résister aux contraintes et rester le plus rigide possible afin de garantir la fluidité des engrenages et rouages internes. Les flasques latérales sont elles en CI4+, un composite de carbone qui garantit une légèreté et une solidité maximale.
La manivelle et les molettes de frein
Usinée dans la masse, la double manivelle est en alu brossé mat et supporte deux poignées en élastomère qui permettent une bonne adhérence des doigts même mouillés. L’écartement entre les deux poignées est de 8.5 cm d’axe en axe ce qui donne une puissance suffisante pour combattre un poisson de taille courante. Cette poignée repose sur le frein micrométrique à étoile, lui aussi en aluminium brossé mat et rendu très accessible pour les réglages durant le combat. La poignée recouvre en partie la molette du frein de lancer mais celui-ci reste aussi très accessible du fait de la conception de la flasque latérale. Cette molette qui ne possède pas de cliquet bruiteur, est rehaussée d’une striure peinte en dorée qui apporte une petite touche finale à un design réussi.
Les freins
Comme sur tous les modèles de moulinets casting, ce Curado BFS propose trois freins différents. Le principal est un frein de combat à course micrométrique et doté d’une puissance de 3.5 kg apte à réussir un combat avec un poisson de taille courante, même un brochet d’un mètre peut être séché avec cette résistance. Ce frein utilise des rondelles de carbone mieux à même de supporter les températures de friction qu’un frein à rondelles métalliques et feutres. Un cliquet bruiteur a été installé sur ce frein afin de faire entendre ce bruit si particulier qui met en transe le pêcheur lors du combat. Le second frein, placé à coté de celui de combat est le frein de friction, il permet de régler la course de la bobine en évitant qu’elle ne s’emballe en fonction du poids du leurre. Pour terminer, de l’autre coté du moulinet on retrouve un frein inertiel magnétique qui ajustera la vitesse de la bobine à celle du leurre durant la phase de lancer. Ce frein utilise des aimants qui en se rapprochant ou s’éloignant de la bobine vont générer un champ magnétique qui va stabiliser la rotation. Pour plus de finesse en réglage, le fabricant à prévu deux aimants amovibles sur les huit qui composent ce frein. Le réglage se fait par une molette en partie ouverte sur l’extérieur de la flasque et graduée de 0 à 6. On accède à ce train d‘aimants en ouvrant la flasque latérale via son levier de verrouillage et en la faisant pivoter pour ensuite l’ôter.
La bobine
Il s’agit d’un modèle dit « shallow », une bobine très peu profonde destinée à accueillir une tresse fine ou 50m de nylon. Cette bobine est l’objet de toutes les attentions en baitfinesse puisque son poids doit être très léger, en moyenne entre 6 et 10 g, celle-ci pèse 9.15 g. Usinée en aluminium à parois minces et ajourée sur son centre avec beaucoup de précision, elle est peinte dans la couleur vert bouteille qui rappelle le coloris historique des Curado et ne contient pas de roulements sur son axe pour garantir un poids plume. Les roulements sont placés en interne dans le bâti.
La pédale d’embrayage et le guide d’enroulement
La pédale d’embrayage est composée d’un levier en CI4+ judicieusement positionné pour que la seconde phalange du pouce puisse la mettre en œuvre alors que la première s’appuiera sur la bobine pour mieux la contrôler. Cette pédale est recouverte d’une bande en élastomère garantissant une bonne adhérence du pouce même en condition de pluie. Le Guide d’enroulement est classique, de forme ronde et monté sur un support avec roue sans fin double, il permettra de ranger avec précision et rigueur la tresse ou le monofilament sur la bobine. Il n’est pas mobile en phase de débrayage et il conviendra de vérifier qu’il est au centre de sa course lors du lancer afin de gagner quelques précieux mètres.
Sur le terrain
Il est difficile de pêcher en baitfinesse en France à cause du manque de cannes disponibles sur le marché, néanmoins avec une canne casting en puissance L un peu plus forte qu’une canne spinning de même puissance il a été possible de lancer sans trop de problème des leurres entre 5 et 10g. La distance de lancer n’était pas importante mais la précision était plutôt correcte. C’est en verticale et avec des jigs de petites tailles qu’on apprécie au mieux ce petit moulinet qui se fait vite oublier avec son poids plume et son encombrement miniature. Le meilleur souvenir restera avec la prise d’un corégone de 42 cm par 24m de fond où le cliquet du frein a été un réel bonheur.