Un peu d’histoire
Avant de s’intéresser au pistolet Tokarev, il est essentiel de comprendre l’histoire de sa munition, le 7,62x25mm Tokarev, qui trouve ses racines dans le 7,63x25mm du célèbre Mauser C96 utilisé par de nombreux officiers.
En 1929, l'URSS décide d'améliorer et de standardiser sa munition, ce qui donne naissance au 7,62x25mm Tokarev. Très similaire à la cartouche allemande 7,63x25mm Mauser, elle génère cependant une pression plus élevée. Cette munition se distingue par sa trajectoire plus tendue et une meilleure capacité de pénétration par rapport au 9 mm Parabellum et au .45 ACP, grâce à un projectile plus léger (85 grains) et rapide, atteignant une vitesse d’environ 450 m/s.
Pour accompagner la nouvelle cartouche 7,62x25mm, l'Union Soviétique organise une mise en concurrence pour sélectionner un nouveau pistolet. Parmi les participants, Fedor Tokarev se distingue. Après un premier prototype rejeté, il propose le TT30, qui est adopté le 7 janvier 1931. Quelques ajustements, notamment pour simplifier la production, donneront naissance au TT33, une arme robuste et peu coûteuse à fabriquer, conçue pour répondre aux besoins de l'armée soviétique.
Le TT-33 (et le TT30) ont été largement utilisés par les troupes soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale, mais n'ont pas complètement remplacé le Revolver Nagant utilisé depuis la fin du 19e siècle. De 1931 à 1945, environ 1 330 000 pistolets Tokarev ont été produits en Union Soviétique.
Au sein de l’URSS la carrière du Tokarev a été relativement courte car il a été remplacé par le Makarov à partir de 1951. Cependant les pistolets conçus par Fedor Tokarev ont été employés par de nombreux pays dans des versions en 7,62x25mm et en 9x19mm.
Ergonomie et prise en main
Une fois en main, on se rend compte de la simplicité du Tokarev. Il n’y a pas de levier de sûreté mais seulement un arrêtoir. Il est cependant possible de bloquer la détente et la culasse en positionnant le marteau au cran de demi-armé. Ce marteau dispose de stries pour faciliter sa manipulation. La position de l’arrêtoir et du verrou de chargeur est classique et tombent naturellement sous le pouce.
La poignée est relativement courte, les tireurs disposant de grandes mains auront l’auriculaire dans le vide. Côté détente, le poids de départ est d’environ 4,5 kg ce qui est assez lourd.
Comme beaucoup d’armes de l’époque, la préhension peut laisser à désirer. En effet, le métal de la poignée est totalement lisse et les plaquettes offrent peu de traction.
Le démontage est similaire à celui d’un 1911 mais il faut désengager le ressort de l’arrêtoir avant de le retirer. Le ressort récupérateur est également un peu plus compliqué. Comme sur les PAMAC 50, on peut également retirer la platine pour le nettoyage ou pour la remplacer.
Ces pistolets sont des armes simple action fonctionnement par court recul du canon. Le canon dispose de tenons de verrouillage devant la chambre ainsi que d’une biellette similaire à celle du 1911 conçu par John Browning.
À l’image de nombreuses armes conçues en URSS, le Tokarev se distingue par sa simplicité. Il emprunte son mécanisme aux armes de Browning mais réduit considérablement le nombre de pièces permettant une production en masse et un coût inférieur pour les arsenaux soviétiques.
Au tir
Le Tokarev est très agréable à utiliser, le recul est assez similaire au 9mm, mais l’arme fait bien plus de bruit et chaque tir est accompagné d’une grande flamme à la bouche du canon, surtout si on utilise des munitions de surplus.
La précision est dépendante du type de munitions utilisées. Avec des munitions manufacturées, on peut réaliser de beaux cartons.