Valeur mécanique
(Étanchéité, fonctionnement des bagues de réglage, ergonomie)
Valeur optique
(Qualité de l'image, traitement déperlant)
Valeur esthétique
(Design, gravure des inscriptions, traitement du revêtement de la carcasse)
Rapport qualité/prix
À Nuremberg, la lunette de battue Zeiss Victory V8 était la vedette du salon. Avec son amplitude de grossissement de 8 et son objectif de 30 mm elle accède à une polyvalence jamais égalée. Qu'en est-il sur le terrain ?
Après la sortie, il y a quelques années de lunettes de battue à amplitude de grossissement supérieure à 4, Zeiss s'est laissé un certain temps de réflexion. La réaction est venue début 2015 avec le modèle Victory V8 1,1-8x30. La particularité par rapport aux modèles concurrents dotés de la même plage de grossissement, c'est, pour Zeiss, d'avoir opté pour un objectif de 30 mm de diamètre, nécessitant, bien entendu un tube non pas conventionnel de 30, mais de 36 mm. Résultat : une forme moins élégante, surtout pour le modèle à rail, et un poids plus élevé. Des inconvénients qu'il faut cependant relativiser au regard des avantages offerts et qui nous ont séduits sur le terrain.
On dit en général que pour les tirs de battue, avec des lunettes prévues à cet effet, la distance moyenne n'est que de quelques dizaines de mètres.
Tirer avec de telles lunettes à 300 m peut relever de la gageure. C'est pourtant l'exercice auquel Zeiss a convié les représentants de la presse spécialisée lors de la présentation, en avant première, de la V 8 battue, sur un stand de 300 m. Tous ont été bluffés par la précision des tirs et les groupements obtenus à cette distance. Les résultats n'auraient sans doute été guère meilleurs avec un modèle d'approche ou d'affût pourtant mieux adapté à de tels tirs. Une précision obtenue à la fois par la possibilité de tirer avec un grossissement de 8x et un réticule invariant extrêmement fin et précis. Zeiss venait de faire la preuve de l'un des aspects de la polyvalence de la lunette : des tirs précis jusqu'aux distances habituelles de l'affût et de l'approche, y compris en montagne. Mais en général les lunettes de battues traditionnelles souffrent d'un cruel manque de luminosité du fait du faible diamètre de leur objectif. Celui-ci n'est habituellement que de 24 mm qui, sur le grossissement maximum de 4 offre certes une pupille de sortie de 6 mm, mais le grossissement reste insuffisant. S'il s'agit d'un modèle 1-8x, sur grossissement 8 ce diamètre tombe à 3 mm ce qui est également insuffisant pour un tir en faible lumière. Avec un objectif de 30 mm il remonte à 3,75 mm et la lunette devient davantage utilisable en conditions de lumière difficile. Nous avons pu vérifier tout ceci sur le terrain au cours de plusieurs approches et affûts. En résumé la lunette qui est certes d'un poids élevé (600 g) reste tout de même inférieure à celui d'une lunette d'approche mais offre des possibilités de tirs sécurisants même si la lumière décline.
Pour la battue en revanche, sur une carabine double ou sur une carabine à verrou, à verrouillage linéaire ou non, on ne peut nier le surpoids par rapport à une lunette à tube de 25 mm et objectif de 24 mm (plus de 100 g en moyenne) Mais là aussi l'objectif de 30 mm apporte un plus indéniable en sous-bois ou en fin de jour quand la dernière traque s'éternise.
L'acquisition de la cible est remarquablement aisée sur grossissement 1,1. Le champ de vision, sans être exceptionnel, est suffisant d'autant que la transition de l'image de l'extérieur à l'intérieur du champ se fait sans la moindre interruption, seule l'épaisseur de la paroi de l'oculaire les séparant. En augmentant le grossissement ce n'est que sur le grossissement 8 que l'on observe un léger effet tunnel qui n'est nullement gênant pour les tirs posés. Une image parfaite donc quel que soit le grossissement. Une performance à laquelle n'est pas étrangère non plus le tube de 36 mm offrant davantage d'espace pour y agencer un système optique.
Pour le tir de battue on peut regretter la finesse du réticule invariant qui peut cependant être compensée en jouant sur l'intensité du point illuminé. À remarquer l'utilisation ultra-simple de son fonctionnement. On enfonce un interrupteur discret situé sur une pastille, qui ne l'est pas moins, située sur le dessus de l'oculaire. L'illumination est activée et on la règle aisément par rotation de la pastille finement crantée. Zeiss a également opté, comme la plupart des fabricants actuellement, pour une interruption de l'alimentation dès que l'arme est inclinée au-delà d'un certain angle, augmentant ainsi la longévité de la pile.
Le fonctionnement des différentes bagues de réglage n'appelle aucune critique même après l'épreuve du congélateur (séjour d'une heure à -18°).
Le prix est certes élevé mais à bien y réfléchir cette lunette de battue peut éviter l'achat d'un deuxième modèle d'approche, pour peu qu'on ne l'utilise pas régulièrement en lumière difficile.
+Qualités optiques et mécaniques
+Polyvalence
– Poids
– Pas de capuchon avec pile de secours
– Prix
Origine : Allemagne
Grossissement : 1,1-8x
Poids : 620 g avec rail
Longueur : 303 mm
Diamètre du tube : 36 mm
Diamètre de l'objectif : 30 mm
Pupille de sortie : 9,9-3,75 mm
Indice crépusculaire : 3,1-15,5
Champ à 100 m : 39,6-5,4 m
Réticule : 60 invariant, illuminé (variante réticule de battue 54)
Rivolier
Z.I. des Collonges 42173 Saint Just –Saint Rambert
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