Historique de la gamme Glock : à la recherche de la perfection
Le premier pistolet semi-automatique de la firme autrichienne Glock a été développé au début des années 80 (1984).
L’apparition de cette arme fiable et légère avec sa carcasse en polymère et son système « Safe Action » (qui le place entre la simple action et la double action et qui peut se traduire par « système à percuteur semi-lancé ») ont définitivement placé ce pistolet comme celui qui allait retourner le marché des armes de poing pendant plus de 50 ans.
Dès le milieu des années 80, Glock s’installe aux USA pour répondre aux attentes des forces de l’ordre américaines et notamment celles du FBI.
Les différentes générations de Glock se sont succédées (génération 1 : 1984, génération 2 : 1988, génération 3 : 1998, génération 4 : 2010) jusqu’à la 5eme qui a été inaugurée en 2016 avec le 17M et le 19M sélectionnés pour l’appel d’offre lancé par le FBI à cette époque.
L'évolution des modèles compacts : Glock 26, 34, 19 et 17
Chaque génération de Glock a apporté son lot d’innovations plus ou moins efficaces et pérennes dans le temps (par exemple, le profil de la poignée à pris en compte la forme des doigts sur les générations 3 et 4 qui ont ensuite disparues sur la génération 5). Mais, au-delà de ces innovations qui ont ,malgré tout, structurellement améliorées l’arme, la force de Glock est de proposer une très grande variété d’armes à feu répondant à différentes attentes. Et toutes sont construites autour du même fonctionnement pour avoir un maximum de pièces compatibles. Du premier modèle Sub Compact (Glock 26 ou 43), au compact (Glock 19), en passant par le Full Frame (Glock 17) ; du pistolet orienté Tir sportif de Vitesse (Glock 34) au « hybride » composé d’une carcasse full frame et d’un canon de compact (Glock 19X), la gamme Glock semble inépuisable.
Une architecture très fiable et simple composée de peu de pièces (moins de 40 pièces) qui sont pour la plupart compatibles sur toute la variété de la gamme pléthorique que propose le fabricant font de Glock un incontournable du marché.
Ceci ne serait rien sans la fiabilité et, en effet, le Glock ne souffre d’aucune faiblesse dans son fonctionnement et ce même dans des conditions difficiles.
Malgré tout, la légende qui voudrait que les pistolets Glock n’ont jamais besoin d’être entretenus pour être fiables, demeure une légende. Rien ne résiste à tout et, même pour un Glock, un nettoyage et une lubrification régulière sont nécessaires. Cet entretien permettra de conserver une confiance complète dans votre arme à feu et de préserver sa valeur de revente.
Entretien d’un pistolet Glock
Fréquence :
Il est nécessaire de nettoyer et lubrifier votre pistolet Glock :
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1. Lorsqu'il est neuf, avant de l’utiliser pour la première fois.
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2. Après chaque passage au stand de tir.
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3. Selon les nécessités. Par exemple, après une séance pluvieuse, poussiéreuse, boueuse, dans de l’eau salée, s'il est tombé ou si l’on a constaté un défaut de fonctionnement.
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4. Au moins une fois par an.
Profiter de cet entretien régulier pour inspecter complètement les différentes parties de votre arme à la recherche de départ de fissure, de gonflage, de déformation d’une des pièces du mécanisme ou de tout ce qui pourrait apparaître comme un défaut.
Outils nécessaires
Les produits et outils nécessaires pour effectuer l’entretien de son Glock sont :
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- Un solvant qui a pour vocation de casser les molécules de gras et de faire tomber tous les résidus de combustion, de poudre et d’imbrulés. Il est indispensable de porter des lunettes de protection et des gants pour manipuler ce type de produit.
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- Un lubrifiant sera nécessaire pour lubrifier les pièces après le passage et séchage du solvant. Même un Glock enraye s’il n’est pas légèrement lubrifié.
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- Un chasse goupille de 3mm pour pouvoir repousser les différents axes de l’arme lors du démontage.
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- Des chiffons qui ne peluchent pas.
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- Un écouvillon laiton du calibre de votre canon.
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- Une pousse chiffon (une tige en bois fait l’affaire).
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- Une vieille brosse à dent.
Comment démonter et nettoyer un Glock ?
Le démontage et nettoyage
Tout d’abord, mettons-nous en sécurité en vérifiant qu’il n’y a pas de munition dans la chambre, et pas de munitions dans le chargeur que nous pouvons retirer de l’arme.
Désarmer le mécanisme en pressant la queue de détente en pointant le canon vers une zone sécurisée. Reculer légèrement la culasse pour abaisser les 2 ergots de démontage de part et autres du canon et retirer la culasse. Démonter ensuite les ressorts récupérateurs captifs de leur système de guide en acier et déposer le canon
Nettoyer l’extérieur du canon, avec chiffon imbibé de solvant. Profiter de cette étape pour vérifier la moindre trace de faiblesse du canon comme une boursouflure ou un départ de fissure.
Pour l’intérieur du canon, Passer l’écouvillon laiton imbibé de solvant à plusieurs reprises dans le canon en allant toujours de la chambre vers la bouche pour ne pas accumuler les éventuelles crasses dans la chambre. Essuyer le surplus de la brosse laiton et la tige de l’écouvillon pour une utilisation future.
Après avoir découpé des bandes de tissus, les faire passer plusieurs fois dans le canon à l’aide d’un pousse chiffon et répéter ces opérations autant que nécessaire jusqu’à obtenir que le chiffon ressorte propre du canon.
Pour nettoyer la culasse, imbiber la brosse à dent de solvant et brosser toute la culasse avec. Laisser le produit agir 30 minutes. A nouveau, profiter de cette étape pour rechercher les éventuels défauts de la culasse comme une bosse ou un départ de fissure.
Veiller à bien brosser la cuvette de tir et la zone sous la griffe d’extracteur. Pendant que le produit agit sur la culasse, nettoyer les autres pièces et notamment le ressort récupérateur.
Pour bien nettoyer la carcasse, il est nécessaire de démonter celle-ci. Avec le chasse goupille de 3 mm, retirer la goupille du bloc de commande, la goupille de la détente et la goupille du bloc de verrouillage.
Chasser la goupille du bloc de commande qui maintient le dosseret et le déposer.
Chasser la goupille de la détente. Elle maintient également l’arrêtoir de culasse dans une rainure. Il peut donc être nécessaire de jouer sur l’arrêtoir pour pouvoir retirer la goupille. Si vous avez besoin de forcer, c’est que l’arrêtoir bloque la goupille et que vous devez trouver la bonne position de celui-ci pour retirer l’axe.
Retirer la goupille du bloc de verrouillage. Attention à ne pas tordre la patte du ressort de l’arrêtoir de culasse, elle s’appuie sur cette goupille. Retirer l’arrêtoir de la culasse.
Repousser la queue de détente vers le haut, pour libérer le bloc de verrouillage et déposer tout le bloc détente.
Avec la brosse à dent imbibée de solvant, nettoyer toutes les pièces désassemblées en commençant par le bloc détente.
Veiller à nettoyer complètement la barre de détente en vous attardant sur les zones de contact entre celle-ci et le connecteur et toute la zone bordant le ressort de détente et le bloc de commande.
Comme toujours, guetter le moindre défaut qui pourrait provoquer une panne de l’arme.
Après avoir nettoyé le bloc de verrouillage, l’arrêtoir de culasse et l’intérieur de la poignée, laisser le produit agir une petite demi-heure.
Durant cette demi-heure, le solvant se sera évaporé en attaquant toute la crasse et le simple fait de passer un chiffon dessus ensuite la fera partir en poussière. Si cela devait ne pas être suffisant, recommencer l’opération plusieurs fois.
Lubrification d’un pistolet Glock
Après le passage du solvant, les pièces ont toutes été dégraissées. Pour le bon fonctionnement de l’arme et pour la préserver de l’usure et du temps, il est nécessaire de lubrifier certaines pièces. Pour cela, vous pouvez mettre du lubrifiant sur vos doigts ou un chiffon et « masser » les pièces pour y déposer un léger voile de lubrifiant.
Commencer par l’extérieur du canon afin d’assurer sa bonne résistance aux milieux humides. Insister plus particulièrement sur le tenon de verrouillage, le pied de canon et l’alésage du canon dans la culasse.
Lubrifier le ressort récupérateur. Sans lubrification, il pourrait non seulement marquer la corrosion mais aussi provoquer des incidents de cyclage du Glock.
Un petit coup sur le bloc de verrouillage, encore une fois pour protéger des effets du temps.
Lubrifier le bloc de commande en veillant particulièrement au connecteur. Cette pièce est déterminante car elle gère le départ du coup quand on presse la queue de détente. N’hésitez pas à mettre une goutte de lubrifiant sur la zone de contact entre le connecteur et la barre de détente et lubrifier également la barre de détente.
Pour la culasse, lubrifier toute la longueur de chaque glissière et essuyer le surplus. Ajouter une goutte de lubrifiant au niveau du crochet de percuteur pour une bonne sensation au moment du lâché de la queue de détente et du départ du coup.
Contrôle de fonctionnement d’un pistolet semi-automatique Glock
Quelques contrôles simples permettent de vérifier le bon fonctionnement de son pistolet Glock.
Appuyer sur le percuteur qui ne doit pas bouger tant que la sureté de percuteur n’est pas effacée.
Ensuite, appuyer sur la sureté de percuteur pour l’effacer et vérifier que le percuteur est maintenant mobile sans point dur dans son mouvement.
En le laissant en position « percutée », Vérifier que le percuteur est saillant au niveau du tonnerre de l’arme et en bon état.
Replacer le percuteur en position « non percuté » et vérifier que la sureté reprenne sa position automatiquement et que le percuteur ne dépasse plus du tout du tonnerre de l’arme.
Vérifier le libre fonctionnement de la griffe d’extracteur en la repoussant légèrement. Vous devez ressentir la force du ressort qui souhaite qu’elle reprenne sa place et sans point dur dans son mouvement.
Inspecter l’éjecteur pour vous assurer qu’il est maintenu fermement en position et qu’il est intact (pas de casse, pas de fissure)
Si vous observez le moindre défaut sur votre arme, vous devez prendre rendez-vous avec votre armurier.
Enfin, si vous prévoyez de ne pas utiliser votre arme dans un proche avenir, vous pouvez lubrifier l’intérieur du canon pour le préserver de la corrosion pendant le stockage. Dans un tel cas, avant de pouvoir utiliser votre arme lors d’une future séance de tir, passer un écouvillon en coton dans le canon pour retirer la couche de lubrifiant.
Remontage de l'arme
Pour le remontage de l’arme à feu, présenter la queue de détente dans son logement et idem pour le bloc de commande. Glisser le bloc de verrouillage à sa place. Replacer l’arrêtoir de culasse en veillant à ce que la patte du ressort soit vers le haut et que l’arrêtoir soir sur sa position, le déflecteur présent sur la carcasse étant un bon point de repère pour cela.
Glisser de nouveau le dosseret de la poignée qui vous convient le mieux et replacer la goupille du bloc de commande.
Replacer ensuite la goupille de détente. Attention, encore une fois, celle-ci passe au travers de la culasse, de la détente, du bloc de verrouillage et de l’arrêtoir de culasse. Il peut être nécessaire de jouer légèrement sur ces pièces pour les aligner et ainsi placer la goupille. Le faire en force en tapant sur la goupille étant une solution très perfectible.
Replacer la goupille du bloc de verrouillage en veillant à ce que la patte du ressort de l’arrêtoir de culasse trouve sa place sans forcer en dessous de la goupille.
Contrôler l’arrêtoir de culasse en tirant dessus vers le haut. Le levier doit rentrer rapidement dans sa position initiale.
Remonter le canon et le ressort récupérateur et glisser la culasse sur le rail de la glissière de la carcasse.
Contrôler le bon fonctionnement de la sureté de la queue de détente en essayant de faire partir un coup en pressant la détente sans effacer la sureté. Bien sûr, le coup ne doit pas partir.
Contrôler le reset de l’arme en pressant la queue de détente, le coup à sec doit partir. En la maintenant pressée, réarmer la culasse en arrière, relâcher ensuite la queue de détente lentement. La détente doit se repositionner vers l‘avant et vous devez ressentir le reset de l’arme
Ah oui, n’oublions pas un élément simple mais important : le chargeur. Il est nécessaire de vérifier son encrassement ou la présence éventuelle de dommages apparents. Vérifier en particulier si les lèvres sont écartées ou endommagées ou l’élévateur cassé. Presser l’élévateur du bout du doigt vers le bas puis relâcher le. Il doit revenir rapidement à sa place et ne doit pas rester coincé dans le tube du chargeur.