Kahles est incontournable dans le domaine des lunettes de visées puisqu'elle a été la toute première marque à en fabriquer à partir de 1898. Autre mérite, ces lunettes sont aujourd'hui comme naguère fabriquées en Europe, la marque s'est d'ailleurs dotée d'une nouvelle usine dans la banlieue de Vienne il y a quelques années. En Autriche, Kahles cohabite avec Swarovski, en fait cette dernière a pris la main sur la seconde à la disparition de Friedrich Kahles dans les années 70, faute d'héritier. Si la marque est bien connue pour ses lunettes tactiques à usage de défense, elle propose également une belle gamme pour la chasse. Nous avons testé le modèle le plus haut de gamme, orienté vers l'affut et le condition les conditions de très faible luminosité avec son objectif de 56 mm.
Qualité de fabrication
La qualité de fabrication globale est excellente, mais on n'en attend pas moins d'un produit à 1700 €. On note néanmoins un tout petit peu de jeu dans les tourelles à clic. Rien de rédhibitoire, mais c'est plutôt étonnant sur un produit de ce rang.
Le réticule est fin et qualitatif, d'autant qu'il est situé au second foyer, c'est-à-dire qu'il conserve son aspect et sa finesse quelque soit le grossissement. Le modèle testé est équipé du réticule stadimétrique G4-B. Il permet d'évaluer facilement les distances des lors que l'on dispose d'une référence connue dans le champ. Tout en étant assez discret, les repères de ce réticule s'avèrent être bien étagés pour évaluer les distances à moyenne distance à faible grossissement, ou bien à longue distance en utilisant le grossissement les plus fort. L'échelle est serrée : à 2,4x les repères successifs vers le bas donnent les indications de 47 cm, 70 cm et 1 m à 100 m. A 12x, ces mêmes repères permettent d'estime 29,4 cm, 45 cm ou 30 cm à 300 m.
Ergonomie
L'ergonomie globale est très classique. Pour faire la mise à zéro, les tourelles doivent être déverrouillées par un pas de vis que l'on peut éventuellement dévisser avec le culot d'une douille.
La luminosité du réticule s'ajuste avec une molette sur le côté gauche, elle fait varier l'intensité progressivement du plus faible au plus fort de façon linéaire. On peut ainsi ajuster le plus finement possible la luminosité souhaitée. En contrepartie, il faut revenir à 0 pour éteindre le réticule. C'est dommage car sur un tel dispositif, le dernier réglage utilisé n'est pas conservé en mémoire. Il faut néanmoins souligner la présence du système « Automatic Light » qui désactive automatiquement l'éclairage du réticule en cas d'inutilisation ou d'inclinaison à plus ou moins de 45°. Au besoin cet automatisme peut être désactivé.
La molette de dioptrie et d'ajustement du réticule sont toutes les deux assez fermes. On apprécie ou pas, mais c'est en tout cas la garantie d'avoir un réglage stable qui ne changera pas au moindre frottement. Ce choix nous semble le plus judicieux.
Qualité d'image au centre
Les plus petits détails visibles au centre du champ font 0,65' alors que la limite de résolution de l'œil est de 1'. C'est un excellent résultat. Le fait de disposer d'un objectif de grand diamètre tout en restant sur un grossissement moyen n'est pas étranger à ce haut niveau de performance.
Qualité d'image au bord
Les plus fins détails en bord de champ font 0,6' à 2,4x c'est excellent, et 2,6' à 12x ce qui reste dans la bonne moyenne
Transmission de lumière
Nous avons mesuré une transmission de 93% dans le vert. C'est proche des plus hautes valeureuse atteignables pour une telle lunette.
Chromatisme
La correction du chromatisme est très relativement bonne sans atteindre la perfection. On note un liseré bleu autour des détails les plus contrastés.
Neutralité des couleurs
La neutralité des couleurs est proche de la perfection avec une dominante jaune-vert quasi imperceptible.