Kahles fait partie des marques incontournables dans le domaine des lunettes de visée. C'est en effet historiquement l'un des tous premiers fabricants dans ce domaine, la marque existe depuis 1898. Le savoir faire est toujours là et les produits sont toujours fabriqués en Europe. Longtemps indépendante de son rival Swarovski, les deus marques se sont finalement rapprochées dans les années 70, en raison d'une absence de descendances dans la ligné de la famille Kahles. Alors que Swarovski est plutôt orienté chasse avec ses produits, Kahles se centre principalement sur les lunettes à usage sportif et défense, c'est le cas de la K16i. Nous avons passé au crible sur banc optique cette lunette légère et agile pour voir si ses performances sont à la hauteur de son tarif.
Qualité de fabrication
Mécaniquement, la qualité de réalisation de ce produit est digne du haut de gamme visé par la marque. Nous n'avons noté aucun jeu dans les réglages mécaniques. Des qualités d'autant plus louables qu'il faut souligner la légèreté de cette lunette de 480 g. Cette une belle performance à 6x de grossissement. Les lentilles bénéficient d'un traitement hydrophobique. Il évite à l'eau d'adhérer en cas de pluie, et retarde l'apparition de salissures. Ce type de traitement est de plus en plus fréquent sur les produits haut de gamme, on n'en attendait pas moins de Kahles. Le réticule est finement gravé et l'éclairage est bien visible.
Qualité d'image au centre
La finesse d'image est remarquable pour une lunette de seulement 24 mm de diamètre. Les plus fins détails visibles au centre du champ font 0,7', alors que les plus petits détails visibles à l'œil nu font 1'.
Qualité d'image au bord
Les plus fins détails en bord de champ à 6x font 0,8', le résultat est moins bon à 1x, on est autour de 2', mais ça reste très satisfaisant.
Transmission de lumière
La transmission est de 93% dans le vert, c'est un excellent résultat digne d'un produit haut de gamme, comparable à des valeurs relevées sur des produits Swarovski.
Chromatisme
La correction des aberrations de chromatisme est bonne sans atteindre la perfection. Une irisation bleue est perceptible sur les cibles contrastées et lumineuses.
Neutralité des couleurs
Les images présentent une dominante entre le vert et le jaune, tout en restant dans la bonne moyenne.
Sur le terrain
L'intensité lumineuse du réticule varie de façon continue, et son niveau maximum permet une utilisation en plein soleil sans difficulté. Quoi qu'efficace ce système n'est pas le plus raffiné. Un système cranté avec une position off ente deux niveau d'intensité permet par exemple de revenir immédiatement au dernier réglage utilisé. Les différents réglages sont disposés de façon classique, l'utilisation est donc assez intuitive.
Le point fort de cette lunette est son réticule SM1. Il donne des informations utiles avec deux cercles concentriques. Il est situé au second foyer. Ce choix permet de conserver l'aspect fin, quel que soit le grossissement. L'inconvénient de ce choix, c'est que l'échelle du réticule varie en fonction du grossissement, et du coup il est difficile de se servir de cette référence pour évaluer les distances. Cette généralité n'est pas tout à fait vraie ici, car les cercles correspondent à des valeurs faciles à retenir. Le cercle le plus extérieur et éclairé, correspond à 3 m à 100 m au grossissement minimum de 1x, et 50 cm à 100 m à 6x. Le second cercle est deux fois plus petit, il donne donc les mêmes indications à 200 m et non plus à 100 m. Sa gravure est encore plus fine. L'utilisateur habitué à cette lunette et à cette échelle, peut donc rapidement évaluer la distance et effectuer la correction de visée appropriée à l'aide des graduations balistiques.
Les tournelles de réglage sont cachées sous un capuchon métallique fileté, c'est classique. Un joint thorique rouge assure l'étanchéité de cette partie. Suite à un premier montage il faut ajuster de quelques clics chacune de ces tourelles pour aligner la lunette finement avec l'arme. Les tourelles peuvent ensuite facilement être remises à 0. Il faut tenir la tourelle fermement et dévisser la grosse vis située en haut de chaque tournelle, la tête de cette vis à une forme optimisée pour pouvoir être desserrée à l'aide du culot d'une munition. La bague graduée tourne alors librement et peut être remise à 0 avant de resserrer.