Mag' Chasse

On recommande souvent pour la battue, en complément des jumelles destinées à l'approche ou à l'affût, des modèles dits de poche. Ces jumelles, à objectifs de 20 mm, sont légères et compactes, au point de tenir dans le creux de la main. Swarovski avait déjà dans sa gamme un modèle Pocket dont les qualités optiques avaient fait l'unanimité auprès des utilisateurs.

Avec leur extrême compacité et leur légèreté, les nouvelles CL, à objectifs de 25 mm, visent un public plus large que celui des chasseurs. En randonnée ou lors de la visite d'un site historique, elles permettent, sans s'encombrer d'un modèle moins maniable, d'observer les détails d'une fresque par exemple, sans oublier leur usage au théâtre, au concert ou à l'opéra. Il s'agit de jumelles « pliables », un concept hérité des anciennes Pocket, que l'on tient facilement au creux de notre main.

Habituellement les jumelles ne possèdent qu'une seule charnière centrale reliant les deux tubes, l'écartement inter-pupillaire s'obtenant en écartant ces derniers. Les modèles pliables sont munis de deux charnières permettant de replier ces deniers pour obtenir l'encombrement réduit qui est leur marque de fabrique. Un système qui en revanche demande un peu plus d'habitude et de temps pour trouver rapidement l'écartement inter-pupillaire souhaité. On pourrait suggérer au fabricant de durcir légèrement les charnières pour qu'une fois le bon écartement trouvé, il soit « mémorisé », et ainsi ne pas avoir à recommencer l'opération à chaque fois qu'on manipule les jumelles.

Sur le plan du design on peut difficilement faire mieux : agréable couleur vert chasse, armature noire dont le dessin participe à l'harmonie de la ligne, logo non ostentatoire sur le devant. Rien à dire non plus sur l'ergonomie, les jumelles peuvent être facilement utilisées à une main.

Sur le plan mécanique, voici quelques réserves mineures : l'écartement inter-pupillaire déjà évoqué, un peu plus laborieux à régler en raison des deux charnières. Le réglage de la mise au point n'appelle aucune critique, mais un peu plus de fermeté (sur le modèle testé) serait souhaitable pour éviter, là aussi, les dérèglements intempestifs. Il suffirait que la bague ait la même fermeté que celle pour le réglage des dioptries, à laquelle on a un peu de mal à accéder, car elle se trouve en bas et à l'intérieur du corps central de l'instrument.

Les oculaires sont munis de bonnettes réglables pour porteurs de lunettes. Dans la position « enfoncées » l'observateur bénéficie, grâce à une distance oeil oculaire parfaitement étudiée, d'un champ de vision identique à ceux qui portent des lunettes. Certains fabricants annoncent des champs de vision spectaculaires, bien réels au demeurant, mais qui se restreignent singulièrement lorsque les porteurs de lunettes enfoncent les bonnettes. Autre bon point : en fin de course les bonnettes sont dévissables pour faciliter l'entretien et le nettoyage des oculaires.

Les qualités optiques sont celles que l'on est en droit d'attendre d'un produit Swarovski. L'image est piquée, brillante, contrastée et les couleurs sont fidèlement restituées. À signaler que les lentilles reçoivent les revêtements Swarobright, Swarotop et Swarodur pour une restitution fidèle des couleurs, un traitement antireflets et une résistance à l'abrasion. La netteté sur les bords est remarquable. En contre-jour aucune lumière parasite n'apparaît, pas plus que des franges colorées autour des objets observés se détachant sur un fond clair. Sur le terrain en chassant à l'approche la légèreté des jumelles fait qu'on les oublie autour du cou.

Le modèle testé a un grossissement de 8x.

Une variante existe en 10x. Un choix laissé à l'appréciation de chacun en sachant qu'un grossissement de 8 permet un champ plus vaste, appréciable en montagne quand il s'agit de balayer des versants entiers à la recherche des animaux et que, sur un grossissement 10, certains commencent à avoir des difficultés à stabiliser l'image, mais si celle-ci est assurée, la reconnaissance des détails sera meilleure.

Après un séjour prolongé au congélateur, ni la bague de réglage de la mise au point, ni celle de réglage des dioptries, pas plus que l'écartement inter-pupillaire, n'ont subi la moindre altération. Aucune trace de buée n'est apparue à l'intérieur des tubes après le retour à la température ambiante, le remplissage à l'azote ayant rempli son rôle. Le test de la baignoire est également réussi ! Les CL Pocket 8x25 ont été un compagnon fidèle lors d'un récent séjour en Namibie avec une utilisation exclusive de jour où, lors des approches sous un soleil de plomb et l'escalade des collines pour observer les alentours, les remarquables qualités optiques de l'instrument, sa compacité et sa légèreté ont pu être appréciées à leurs justes valeurs.

« Si petites et simplement géniales ». On souscrit volontiers, après essai, au slogan publicitaire du fabricant !