Kahles fait partie du cercle fermé des marques chargées d'histoire. C'est dans son usine de l'est de l'Autriche qu'à la fin du XIXe siècle a été construite la première lunette de tir. La marque reste à la pointe dans ce domaine et fabrique toujours ses produits en Autriche. Depuis peu, Kahles se diversifie avec l'introduction d'une gamme de jumelles : Helia. Contrairement aux lunettes de visée, ces jumelles ne sont pas fabriquées directement par Kahles mais sous traitées en Asie du Sud-Est. Après l'introduction d'une 10x42, voici maintenant ce même produit décliné en version télémétrique.
Qualité de fabrication
Par rapport aux Kahles Helia classique, ces jumelles télémétriques prennent à peine de l'embonpoint. Mécaniquement le télémètre est donc très bien intégré. C'est un premier point à souligner. On note aussi la courroie fournie en cuir très qualitative, fabriquée en Allemagne, qui participe au charme du produit lors de son utilisation. Le système de bouchon est lui aussi atypique et provient du même fabricant, il est en loden et en cuir. C'est chic. Les deux pièces de loden sont reliées entre elles, l'une couvre l'avant et l'autre l'arrière. Tel qu'elles sont reliées, elles tiennent ainsi très bien, c'est bien vu. Ces détails démarquent cette paire de jumelles de la production asiatique classique où les courroies sont banales et les bouchons ont le plus souvent tendance à ne pas tenir en place. Pour le reste sur le plan optique, on est plutôt dans le haut de la production asiatique, mais néanmoins en deçà des standards haut de gamme ou des meilleures paires de jumelles fabriquées au Japon, on pense notamment aux excellentes Geco Gold.
A l'usage la mise au point est incisive et se fait en seulement ¾ de tours. C'est beaucoup plus vif que la moyenne. C'est une caractéristique que l'on retrouve sur d'autres jumelles télémétriques avec probablement une préoccupation de privilégier la réactivité à la précision. Il faut noter néanmoins que la distance minimale de mise au point est assez éloignée puisqu'elle est à 10 mètres. Cette plage réduite relativise le point précédent.
Du côté du télémètre, l'utilisation est très intuitive. Une pression l'active, la seconde effectue la mesure. Il est bien entendu possible d'avoir une mesure corrigée en fonction de l'angle de visée.
C'est la seule fonction supplémentaire proposée, il n'y a pas de mesure de pression et de température ni de possibilité de personnaliser les paramètres balistiques comme sur certains produits concurrents.
Qualité d'image au centre
La qualité d'image au centre est optimale pour le grossissement et elle est aussi bonne à droite qu'à gauche. On pourrait noter une différence en raison de la présence du télémètre dans la voie de droite. On recommande plutôt les 8x que les 10x pour profiter de cette résolution, car elle est légèrement moins flatteuse à 10X.
Qualité d'image au bord
La qualité d'image en bord de champ est supérieure à la moyenne. En contrepartie le champ n'est pas très large.
Transmission de lumière
Elle n'est que de 81% dans le vert sur les deux voies. C'est un résultat moyen, mais non choquant pour une paire de jumelles à télémètre intégré.
Chromatisme
On est plutôt dans la moyenne. Le défaut reste acceptable en raison du grossissement de 8x, mais là aussi on déconseille les 10x.
Neutralité des couleurs
Elle est assez mauvaise sur la voie de gauche avec une dominante jaune supérieure à la moyenne. Elle est très mauvaise sur la voie de droite avec une très forte dominante verte liée à la présence d'une lame dichroïque dans le train optique pour séparer la lumière émise par le laser et celle pour l'observation (à moins que ce soit lié à une lame semi-réfléchissante pour l'affichage de la distance). Des produits concurrents montrent qu'il est possible d'avoir dans le train optique une lame dont les effets ne se voient pas. Elle doit en fait juste séparer la lumière visible des infrarouges du laser. Sur les pastilles carrées ci-dessous, les dominantes de couleurs ont été accentuées pour mieux les visualiser (elles sont ainsi accentuées dans tous nos tests car le plus souvent les nuances sont tellement faibles qu'elles ne sont pas visibles autrement).