Mag' Chasse

Avec les lunettes Meostar R2 RD, Meopta apporte de nouveaux atouts aux modèles R1 avec, notamment, une plage de grossissement de 6, rejoignant ainsi tous ceux proposent des modèles à superzoom. Une première version pour la battue est apparue en 2015, suivie d'un modèle d'approche. Il manquait un modèle crépusculaire, qui a vu le jour en 2016 sous la forme d'une 2,5-15x56. Nous l'avons testé. La finition extérieure n'appelle aucune remarque : bronzage noir satiné du plus bel effet, inscriptions, gravées, propres et discrètes. Un look de star, à ce titre elle porte bien son nom ! Les performances optiques et mécaniques sont-elles à la hauteur de ce look engageant ? Le tourelleau du réglage de l'intensité lumineuse du réticule est situé, et c'est heureux, dans le même plan que ceux du réglage de la hauteur et de la dérive, sur le côté gauche du tube. Le maniement des bagues de réglage de la dioptrie (+/- 0 à 3) et du grossissement (2,5 à 15 x) a tout juste la fermeté qu'il faut. Le passage du grossissement le plus faible au plus élevé se fait en un demi-tour. Un ergot permet de repérer dans la pénombre, s'il est dirigé à la verticale vers le haut, que l'on est sur le grossissement 8 par exemple, celui qui, convient le mieux aux tirs crépusculaires, en offrant une pupille de sortie de 7 mm. Dans la lunette, l'image est claire, nette et contrastée. La légère perte de définition sur les bords du champ des R1 n'existe plus. « C'est une qualité optique obtenue par de nouveaux traitements des surfaces assurant une restitution de la lumière optimale et une résistance à l'usure externe des lentilles jamais atteintes » , assure-t-on chez le fabricant. La distance oculaire de 90 mm rassure et le champ de 14,8 à 2,5 m se situe dans la bonne moyenne des produits similaires. Le réticule 4C, invariant, est un réticule 4 classique, trop discret selon certains. En utilisation non illuminée, dès que l'on passe d'une zone claire à une plus sombre, le réticule a tendance à être absorbé par les fonds sombres.

Plus généralement, le réticule invariant se justifie plus pour un tir précis à grande distance sur un animal arrêté, la finesse du point étant alors un atout. Mais tout s'arrange, et c'est là l'essentiel, quand on active l'illumination du réticule. La couleur rouge de la diode est agréable. Le point est net avec absence totale de « bavures ». Le réglage de l'intensité, de 1 à 8, se fait par paliers, entrecoupés chaque fois, d'un retour à la position éteinte, un dispositif permettant de retrouver l'intensité souhaitée sans avoir à repartir de la position 0. On remarquera que Meopta n'a pas opté pour une position commutable jour/nuit, pas plus que pour un nombre de paliers insensé. On apprécie la simplicité et la facilité d'utilisation du système Meopta.

L'intensité la plus faible permet une utilisation crépusculaire aisée de la lunette dont c'est d'ailleurs une des vocations, sans qu'apparaisse un halo désagréable, comme nous l'avons constaté lors de plusieurs affûts au sanglier. En augmentant l'intensité, l'illumination du réticule peut s'adapter à toutes les situations. Une temporisation de l'illumination, qui s'éteint au bout de 3 heures, diminue le risque que la batterie se vide en cas d'oubli de remise en position « éteinte », d'autant que le fabricant n'a pas prévu de pile de rechange - qui aurait pu trouver sa place sous le capuchon du tourelleau. Si vous tombez en panne de batterie, la dimension réduite du réticule ne vous permet plus une bonne visée quand la lumière ambiante ne suffit plus.

Avec un poids de 650 g, elle est plutôt bien positionnée par rapport à ses concurrentes. Quelques essais au stand de tir, lunette montée sur une carabine Blaser R8 en calibre 7x64, balles EVO de 11,2 g, ont été plus que concluants. Sur cible fixe tout d'abord, sur sanglier courant ensuite sur grossissement 2,5. Le choix délibéré d'un réticule discret, permettant de bien dégager le champ, s'est révélé, en position illuminée, d'une remarquable efficacité sur la silhouette du sanglier. Il faut savoir toutefois qu'en raison du champ restreint par rapport au modèle de battue, que ce dernier mode de chasse n'est pas la vocation première de cette lunette. On ne peut, avec une douzaine de cartouches tirées, se prononcer sur le comportement de la lunette dans la durée, mais tout porte à croire que l'acquéreur d'un instrument optique Meopta n'a pas de souci à se faire car, nous dit-on chez le distributeur en France, il serait remplacé sans discussion et sans délai en cas de défaut. La lunette a subi avec succès l'épreuve du congélateur à -18°C, la condensation externe sur les lentilles ayant rapidement disparu et les bagues de réglage gardé leur fonctionnalité. Les joints d'étanchéité remplissent parfaitement leur rôle lors du test de la baignoire. On peut regretter que sur un modèle grossissant plus de 12x le fabricant n'a it pas prévu de correction de parallaxe. Avec un prix attractif, ne doutons pas que davantage de Meostar apparaîtront sur les armes de ceux qui souhaitent chasser avec une optique au rapport qualité prix parmi les meilleurs.