Comme souvent dans les marques d'optiques une gamme compte plusieurs modèles complémentaires en termes de prix et de technicité ce qui permet de couvrir tous les niveaux d'achats et de besoins. Burris l'a compris et propose donc trois modèles de monoculaires thermiques a des prix variés.
Le boitier
Il est fabriqué en aluminium. Cette caméra thermique mesure 19 cm de longueur et pèse 493 g, avec la dragonne. Elle est un peu volumineuse mais tient bien dans la main.
Les doigts trouvent naturellement leurs places sur la rangée de cinq boutons situés sur le dessus du boitier. Ce monoculaire est donc ambidextre !
Le boitier répond aux normes IP66 qui garantissent son fonctionnement sous la pluie. Aucun souci pour chasser avec en plein hiver sous nos contrées. Un filetage au pas standard des trépieds photos permet de fixer le boitier sur de nombreux supports pour des observations prolongées.
L'oculaire
Il est protégé par une bonnette en caoutchouc souple très confortable et qui réduit l'entrée de lumière parasite la journée et évite que l'écran ne se reflète sur votre visage la nuit, ce qui pourrait vous faire détecter plus facilement. Un réglage de dioptrie sur le côté (-4/+2) permet d'ajuster la netteté de l'écran à votre vue.
L'objectif
L'objectif de 35 mm comporte une lentille en germanium, un élément chimique (de numéro atomique 32, de symbole Ge). C'est un métalloïde semi-conducteur qui cristallise avec la même structure que le diamant ou le silicium. Cet élément ne laisse passer que l'infra rouge (entre 8-14 μm). Ces rayons arrivent ensuite sur le capteur thermique qui va transformer ces informations en image, celle que l'on observe sur l'écran interne. L'objectif comporte une bague de mise au point de la netteté de l'image en fonction de la distance. Un cache objectif est fixé sur le bâti par une bride en caoutchouc et protège efficacement la lentille frontale. Il se fixe facilement et tient bien.
Le capteur
C'est un capteur de taille correcte qui équipe cet appareil thermique. Il mesure 400x300 pixels avec un intervalle entre les pixels de 17 μm. Le NETD (Noise Equivalent Température Difference) c'est-à-dire la capacité de la caméra à détecter une différence de température entre deux objets, la sensibilité thermique pourrais-je dire, est de 35 Milli Kelvin à 25 °C. Pour mémoire plus cette donnée est faible, plus riches sont les détails et contrastes entre les objets.
L'écran que vous observez à l'intérieur du monoculaire est lui aussi assez grand. Il est de type LCOS et mesure 1280x960 pixels. Il est assez fin et procure une bonne image, surtout au grossissement minimal de 1x.
Le zoom
Le grossissement optique est de 2,3x. Le zoom numérique prend ensuite le relai en continu pour passer de 1 à 4x. A 4x, soit un grossissement de 9,2 fois, l'image est bien moins nette.
Le champ de vision est de 11,1° en largeur et 8,3° en hauteur, environ 19x14 m à 100 m de distance.
La commande du zoom n'est pas très intuitive. Il faut faire un appui long sur les boutons comportant les flèches de montée et descente. Sur le terrain je me suis plusieurs fois retrouvé à faire un appui court sur ces boutons ce qui modifie le réglage du mode ( haute luminosité, nature ou renforcement) pour le bouton du bas ou à modifier le réglage des palettes de couleur en appui sur le bouton du haut.
Les palettes de couleur
Il y en a 5 et c'est plus que suffisant pour nos activités courantes de chasse, surveillance du territoire et de bâtiments.
Les différentes couleurs sont accessibles directement avec un un appui court sur le bouton comportant la flèche qui monte ou qui va vers votre visage dirais-je. Nous retrouvons le White Hot, les zones chaudes apparaissent en blanc, le Black Hot, les zones chaudes sont en noir, le Red Hot, les zones chaudes sont en dégradé de jaune à rouge puis il y a un rouge de fer, les zones chaudes sont en rouge et le chaleur bleu, les zones froides sont en bleu.
Le black Hot et le White Hot m'ont donné les meilleures détections sur le terrain comme souvent ! Il est bien sûr de possible de régler dans le menu interne la luminosité de l'écran et le contraste afin de jouer sur ces paramètres en fonction de l'ambiance et des conditions de terrain.
L'alimentation
Une batterie Li-Ion alimente la caméra. Elle se recharge par port USB-C, ce qui veut dire qu'on peut emporter une batterie recharge sur soi pour les longues nuits ou remettre un coup de charge sur la route avec une prise USB dans la voiture ! L'autonomie est donnée pour 5 h environ suivant les modes utilisés et si vous avez branché le Wifi.
Une discrétion absolue
A l'image des autres caméras thermiques que j'ai déjà testées ce BTH35 de Burris est hyper discret. Il n'y a aucune source lumineuse visible à l'avant de l'appareil. La discrétion est totale ! Étant donné que l'on appuie l'oculaire contre l'arcade sourcilière, la projection de lumière vers le visage est également très faible.
Enregistrement photo et vidéo
Ce monoculaire est équipé d'une mémoire interne de 8 GB. C'est peu, mais la résolution des photos prises par l'appareil n'est pas énorme. Le boitier BTH25 de Burris est équipé d'un module wifi ce qui permet de le connecter à votre smartphone via l'application T-Vision qui vous permet de voir en direct les images captées par l'appareil thermique et les enregistrer. Un menu permet aussi de paramétrer la caméra en termes de sensibilité, contraste... Vous pourrez du coup envoyer les images que vous prenez et filmez sur les réseaux sociaux.
Sur le terrain
Ce modèle BTH35 de Burris a sensiblement la même taille que le modèle OQ35 OWL de HIKMICRO que j'ai testé récemment. Les boutons tombent bien sous les mains car j'ai souvent tenu l'appareil à deux mains pour plus de stabilité. L'ergonomie du menu est un peu moins bonne que le modèle concurrent, surtout en raison de boutons à double fonction avec des appuis longs ou courts, comme pour le zoom… On veut modifier le zoom et au final, en raison d'un appui court on modifie le réglage du mode de visualisation ou alors la couleur de la palette. Ce n'est pas grave mais parfois un peu énervant. On prend toutefois le coup de main après quelques heures de manipulation et de gymnastique intellectuelle.
Les attaches de dragonne ou bandoulière sont efficaces et permettent de porter l'appareil tête vers le bas et les boutons bien positionnés vers l'avant. Le cache objectif tient bien en place, il est silencieux.
L'allumage de l'appareil se fait en pressant durant plus de 2 secondes le bouton marche/arrêt. L'appareil met du temps à s'allumer, 10 secondes au moins. Il y a un calibrage du système. Ensuite, il suffit d'appuyer brièvement sur le bouton marche arrêt pour mettre le monoculaire en veille ou le rallumer instantanément.
Le déclenchement de l'appareil photo ou vidéo se fait en appuyant sur le bouton le plus proche du visage. Il faut faire un appui long sur ce bouton pour passer de la photo à la vidéo.
Burris indique des distances de détection assez grandes, 1000 m, surement pour une voiture notamment. Comme toujours il faut faire le distinguo entre détection de source de chaleur, reconnaissance et identification ! Oui on peut détecter une source de chaleur à 1000 m mais on ne verra pas ce que c'est !
La qualité de l'image est correcte, c'est surtout la qualité de l'écran qui n'est peut-être pas hyper fine.
Il y a la possibilité de régler la date et l'heure. Il y a un télémètre stadimétrique, comme sur la plupart des boitiers thermiques qui permet d'évaluer un peu la distance qui vous sépare du gibier. Petit plus sur ce modèle, la présence du mode image dans l'image qui propose une pastille grossit dans l'image plus large. C'est utile pour suivre un animal précis sans perdre les autres de vue par exemple.
Il y a une sortie HDMI qui permet de brancher le monoculaire thermique à une télévision par exemple pour partager les photos et vidéos capturées.
La connexion entre le monoculaire thermique et le téléphone se fait rapidement et on peut alors profiter de l'application pour paramétrer l'appareil plus facilement qu'avec les appuis dans le menu interne.