Mag' Tir

Walther est fier de son PDP et je partage leur sentiment. L’objectif du cahier des charges à l’origine de ce pistolet semi-automatique a percuteur semi-lancé chambré en 9mm est de proposer une arme capable de répondre à toutes les situations. La conception et les matériaux utilisés respirent la solidité mais Walther a également apporté beaucoup de soin au confort du tireur et à la modularité de son arme. En effet, les culasses des PDP compact, 4’’, 4.5’’ et 5’’ s’adaptent aux carcasses de taille « compact » et « full ». Les 3 culasses et les 2 carcasses sont donc parfaitement compatibles pour s’adapter aux préférences du tireur. Ceci étant, cette capacité technique innovante sera contrariée en France par la législation interdisant de « mixer » différents éléments essentiels d’une arme de catégorie B.

 

Le contenu de la boite

Le Walther est livré dans une boite bien conçue en plastique montée sur charnière. Elle est verrouillable par cadenas pour répondre aux contraintes de transport de notre législation. Des mousses prédécoupées permettent de ranger chacun des éléments du coffret. Deux chargeurs accompagnent le PDP, une chargette (facilitant l’approvisionnement des chargeurs), un jeu de dosseret de poignée de différentes tailles et un indicateur de chambre vide complètent l’ensemble. Enfin, le PDP étant « optic-ready », une interface adaptatrice sera spécifiée au moment de la commande du PDP afin de pouvoir fixer le point rouge sélectionné par le futur propriétaire. 

La poignée et la carcasse

Walther utilise le polymère pour concevoir la carcasse du PDP. Cette conception moderne permet de maintenir le poids de l’arme aux alentours de 700g. Mais Walther a utilisé sa maitrise de cette matière pour assurer un grip premium et fonctionnel. La texture « Performance Duty », avec sa conception en tétraèdre, offre une surface agressive sans être abrasive pour garantir une très bonne préhension de l’arme, sans crainte d’irriter la peau ou de se prendre dans les vêtements de l'utilisateur.

Plus que cela, l'angle de préhension de la poignée du PDP est conçu pour une disposer d’une position de visée naturelle. Associée aux formes imprimées sur celle-ci, la prise en main de l’arme est réellement confortable. Elle remplit bien la main forte tout en laissant la place à la main faible. La montée de l’arme est naturelle et permet une acquisition ultra-rapide de la cible.

Les commandes de l’arme sont facilement accessibles. L’arrêtoir de culasse et très peu proéminent mais très long. Cette longueur le rend très facile à trouver et à manipuler. Etant en plus ambidextre, cette commande est installée sur l’arme pour assurer un fonctionnement parfait. L’arrêtoir de chargeur est quant à lui juste devant le pontet et tombe naturellement sous le pouce de la main forte. Il est peu proéminent pour ne pas lâcher le chargeur de façon intempestive et il est réversible pour satisfaire les droitiers comme les gauchers.

Glissière et organes de visée

Pour manipuler la culasse, les tireurs ont leurs habitudes en saisissant celle-ci par le devant ou par l’arrière. Le PDP offre des serrations sur l’avant et sur l’arrière pour répondre aux préférences de tous. Mais là où ces tries sont, sur la plupart des culasses, des simples retraits de matière, Walther fait mieux. Les serrations « SuperTerrain » sont en réalité saillantes et dépassent du profil de l’arme. Cette conception, permet d’améliorer encore la manipulation de la glissière et de fait optimise la réactivité de ce pistolet.

Le PDP est équipé d’une hausse réglable en hauteur et en dérive et d’un guidon en polymère. L’alignement des trois points blancs permet de viser sa cible. Juste devant la hausse, une plaque de protection recouvre l’alésage de 47mm de la culasse qui permet de laisser la place à un point rouge. En démontant les deux vis présentes, une interface accessoires permettra de fixer un point rouge de marque Docter (plaque 01), Trijicon (plaque 02), Leupold (plaque 04) ou Vortex (plaque 06).

Le Walther PDP dispose d’un indicateur de chambre chargée. Sur le côté de l’extracteur une indication de couleur rouge est visible par le tireur dès qu’une balle est présente en chambre.

Le canon

Walther innove également du point de vue du canon. Afin de garantir à la fois une fiabilité et une précision sans faille, le concepteur allemand a décidé d’étager la chambre de son PDP. Habituellement, la chambre d’une arme est un cylindre reprenant les côtes maximum du calibre qu’elle doit recevoir. Pour le PDP, Walther à dessiné sa chambre en forme de cône. L’entrée de la chambre est donc d’un diamètre supérieur à celui du cône de raccordement qui est alésé aux dimensions minimum. L’entrée de chambre aux dimensions supérieures permet une introduction facilitée de la munition. Cela facilite le cyclage de l’arme quel que soit la qualité de la munition utilisée. Le cône de raccordement aux dimensions minimales permet d’assurer que la munition soit placée concentriquement à l’âme du canon et ainsi garantir une précision maximale. Ces côtes minimales permettent également une meilleure étanchéité pour l’exploitation des gaz d’explosion. Ces derniers sont donc optimisés pour garantir la meilleure vitesse initiale possible au projectile et un faible retour de gaz vers le tireur.

Les départs

Le « PDT » Performance Duty Trigger est le nouveau groupe détente de Walther. Le cahier des charges de la firme est de raccourcir la course de la queue de détente à seulement 1cm en augmentant la sensation tactile du tireur. Cet exercice sur un pistolet à percuteur semi lancé est vraiment nécessaire. Quand on presse la queue de détente d’un striker, l’action sur le mécanisme est de terminer l’armement du percuteur avant que de le relâcher. Apporter une sensation nette et sans grattement à cette action est un exercice compliqué. Or, le résultat est vraiment perceptible sur la PDT : une sensation très distincte d’un passage à vide sans frottement qui arrive sur un mur franc et qui lâche de façon nette.

En plus de cela, une sureté de détente est présente pour garantir une sécurité maximale à son utilisateur et ceci sans nuire à la qualité du lâché du coup.

Une fois le coup parti, le doigt trouve immédiatement le reset de l’arme. Celui-ci fait aussi parti du cahier des charges de la PDT en assurant un réarmement du groupe détente quasi immédiat. Pour trouver le reset il est nécessaire de remonter la queue de détente de seulement 2mm. Les salves de tir rapides ou autre doublette n’en seront que plus performantes.

Le chargeur

Les deux chargeurs accompagnant le PDP sont en acier et d’une capacité de 18 coups. Le talon de chargeur est assez fin ce qui ne facilite pas les manipulations. Malgré tout, la découpe faite dans la poignée au niveau du puit de chargeur permet de tirer dessus facilement (procédure d’arrachement de secours en cas de dysfonctionnement). La planchette des chargeurs est bleue afin de faciliter le contrôle de chargeur vide. Cette couleur s’explique car différente du noir, qui ne facilite pas le contrôle de chargeur vide, et différente du rouge, qui est trop facilement repérable dans le cadre d’une utilisation militaire ou FDO de cette arme.

 

Au stand

Après avoir accroché une cible C50 et l’avoir envoyée à 25m, je graille mon chargeur. Le ressort de celui-ci est ferme mais reste suffisamment souple pour que cette opération soit rapidement réalisée.

Je place mon chargeur d’un geste naturel et saisie l’arme. Je note de suite que ma main trouve naturellement sa place et que toutes les commandes sont facilement accessibles. Mon premier chargeur de 10 coups me permet d’appréhender les sensations de la queue de détente. Et c’est vrai, elle est fluide et le lâché est franc. Walther a très bien travaillé car je place ce groupe détente au-dessus de ceux des Glock génération 5.

Le recul de l’arme est en ligne et est dans la moyenne des armes de cette catégorie. Une arme légère a tendance à reculer plus fort mais le PDP se replace rapidement sur la cible et le coup suivant part immédiatement. Le reset de l’arme nécessitera un peu d’entrainement tellement il est court. N’étant pas encore habituer, je sens que mon doigt va au-delà du reset avant que de represser la queue de détente.

Je graille mon second chargeur et décide de tirer celui-ci en veillant à faire un bon groupement. Je détache donc chacun de mes gestes pour bien assimiler celui-ci. Le chargeur rentre dans le puit de chargeur et ce lock sans problème. J’assure ma prise de l’arme en la calant bien dans ma main forte et je repose ma main faible en soutien. Tout trouve sa place naturellement. La poignée me remplit bien la main et je sens que les zones de contact sont bien calées par le grip tétraèdres. Je cale ma visée et appuie tout doucement sur la queue de détente. Cette sensation est vraiment au top Le coup part, l’arme redescend et la cible se replace devant les organes de visée. Je represse et le coup suivant part. Le cyclage rapide de l’arme est sans défaut et le rythme est bon, voire trop bon.

A la fin de mon chargeur, je regrette d’avoir tiré si vite. Je ne dispose que de trois C50 pour faire des photos et je viens d’utiliser ma deuxième. Je rappelle donc ma cible en me disant que je vais devoir veiller à mieux optimiser la dernière. A ma grande surprise, cela ne sera pas nécessaire car en voyant se rapprocher celle-ci, je suis surpris par la qualité du groupement. Certes un peu en haut à droite de la cible mais pour une arme juste sortie de boite et que je découvre, j’avoue que la démonstration m’a convaincu (Photo « Cible »).

La troisième cible et ce qu’il me reste de munition me serviront donc à passer un très bon moment avec ce PDP.