Test de la carabine Winchester SXR Black Tracker

De son nom complet SXR Vulcan Black Tracker, la plus récente des carabines « automatiques » Winchester semble avoir été développée tout spécialement à l'intention des chasseurs français de grand gibier… et c'est au demeurant probablement le cas. Notre pays est en effet celui où les armes de ce type sont le plus recherchées, avec une préférence affirmée des traqueurs pour les modèles qui répondent le plus exactement possible à leurs contraintes spécifiques. Sachant que ces carabines excellent également entre les mains des tireurs postés, qui sont parfois obligés eux aussi de se montrer tout à fait actifs pour rejoindre sur un terrain difficile l'emplacement qui leur est attribué. Introduite en 2006, la carabine SXR Vulcan se présentait alors comme une évolution légèrement simplifiée et à tarif, lui, fortement abaissé, de la Browning Bar Short Trac/Long Trac. Avec de surcroît une ligne plus inspirée et plus audacieuse. Sa nouvelle variante Black Tracker en accentue encore l'identité et la personnalité. Elle reçoit un canon flûté de 47 cm de long qui lui confère une compacité et une maniabilité uniques pour une carabine « automatique », une crosse et un devant en matériaux synthétiques à l'ergonomie magistrale, et une livrée intégralement noire mate à la sobriété ultime. La SXR Vulcan est proposée dans les deux calibres les plus emblématiques de la chasse en battue des grands animaux, le 300 Winchester magnum et le 9,3x62. Auxquels s'ajoutent deux nouveaux venus depuis l'automne 2013 sur notre sol, les 308 Winchester et 30-06… qui méritent peut-être plus encore d'être découverts avec elle qu'avec la plupart des armes concurrentes. Winchester nous a confié cette fascinante Black Tracker en 30-06.

Le canon flûté concourt plus à affirmer le caractère de la SXR Black Tracker qu'il n'est utile à son efficience sur le terrain. Le gain de poids et de précision qu'il génère se révèle en effet négligeable…

La détente noire mate manque de netteté et de franchise, et elle commande une percussion vraiment lente. Ces deux - menues - insuffisances n'affectent toutefois aucunement l'efficacité en action.

La culasse satinée grise se montre peu pratique à manœuvrer à la main, mais elle se verrouille dans un silence rare avec une arme à rechargement automatique et elle bénéficie d'une fiabilité absolue.

La plaque de couche fine confectionnée en matière dure et le canon de seulement 47 cm génèrent, en calibre 30-06, une sensation de recul assez vigoureuse et un “saut” important de l'arme entre les tirs.

Délibérément imaginée, comme son nom l'indique, pour la battue, singulièrement la traque en terrain difficile, cette déclinaison puissamment typée de la SXR y accomplit des prodiges. Cela grâce à sa compacité exceptionnelle pour une carabine à rechargement automatique, son extraordinaire vivacité, sa visée magistrale, sa fiabilité indéfectible et sa robustesse à toute épreuve. Elle y ajoute, à défaut de raffinement et d'élégance, une personnalité, une identité et une intensité esthétique envoûtantes. Légère, dotée d'un canon ultracourt et dépourvue de systèmes d'absorption du recul, elle réclame cependant, pour en tirer le tout meilleur profit, de privilégier le pondéré mais redoutablement efficient calibre 308 Winchester. Et surtout de bannir le 300 Winchester magnum, qui constitue un non-sens balistique avec un tube de 47 cm ; de même que le 9,3x62, beaucoup trop vigoureux pour elle.